Le président Al-Sharaa a eu des entretiens approfondis avec son homologue français, Emmanuel Macron, axés sur des questions bilatérales, régionales et internationales d’intérêt mutuel, en particulier la situation sécuritaire en Syrie, les efforts de reconstruction et les possibilités de renforcer la coopération économique, notamment dans les domaines de l’énergie et de l’aviation civile. Les discussions ont également porté sur les sanctions occidentales contre la Syrie, les relations avec le Liban et les défis en matière de sécurité, tels que les attaques répétées d’Israël sur le territoire syrien.
Lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue du sommet, M. Al-Sharaa a souligné que les discussions avec M. Macron avaient porté sur la coopération en matière de sécurité et d’économie, la justice et la responsabilité, les sanctions contre Damas et les relations avec les pays voisins.
Il a insisté sur le fait que son gouvernement prenait très au sérieux la question du trafic de drogue et s’efforçait activement de mettre un terme aux violences sectaires. Al-Sharaa a également réaffirmé la coopération de la Syrie avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et la commission des Nations unies chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme.
Al-Sharaa a déclaré : « Nous avons affirmé que nous sommes un partenaire sérieux dans la lutte contre la drogue et que nous prenons des mesures concrètes pour lutter contre la violence sectaire. » Il a ajouté que l’avenir de la Syrie « ne doit pas être dessiné dans des capitales lointaines, mais doit découler de la volonté du peuple syrien ». Il a appelé à la levée des sanctions occidentales, qu’il a qualifiées d’« obstacle à la reconstruction et au redressement de la Syrie », et a souligné la nécessité d’un environnement international favorable au processus de transition politique.
Le président français Emmanuel Macron a accueilli le président syrien et a qualifié le dialogue de « constructif et ouvert ». Il a déclaré que la France soutenait une voie politique menant à une « Syrie stable et souveraine » et a plaidé en faveur d’une levée progressive des sanctions afin de permettre à la Syrie d’entrer dans une phase de reprise globale.
Macron a déclaré : « Un nouveau dirigeant a mis fin au régime que nous condamnions depuis longtemps — c’est l’occasion de soutenir un changement pacifique en Syrie. »
Cette visite intervient pendant une phase de transition en Syrie, après la fin de plus de six décennies de régime baasiste, dont 24 ans sous Bachar al-Assad. Al-Sharaa a pris le pouvoir en janvier après que les nouveaux dirigeants syriens ont annoncé une période de transition de cinq ans visant à reconstruire les institutions de l’État et à renforcer les relations étrangères.
Le sommet avec la France est considéré comme le signe d’une avancée diplomatique émergente pour la Syrie avec l’Occident. La communauté internationale surveille de près la mesure dans laquelle les nouveaux dirigeants de Damas s’engagent à respecter les principes de la démocratie et de la justice transitionnelle et participent aux initiatives régionales et internationales visant à mettre fin à la crise syrienne, qui dure depuis plus d’une décennie.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Damas, Jean-Baptiste Favre, a déclaré que son pays soutenait les efforts visant à renforcer la sécurité alimentaire en Syrie et à assurer la réhabilitation des infrastructures dans tout le pays.
Dans un message publié lundi sur la plateforme X, M. Favre a déclaré : « La France soutient le travail du Programme alimentaire mondial en Syrie, qui vise à assurer la sécurité alimentaire et à réhabiliter les infrastructures dans tout le pays. »
« Nous nous engageons à accompagner les Syriens et les Syriennes dans la reconstruction de leur patrie », a-t-il ajouté.
Le soutien de la France au Programme alimentaire mondial en Syrie s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la sécurité alimentaire et à promouvoir la reconstruction en Syrie.