Geopolintel

Le président syrien, Al-Sharaa, a négocié la reconstruction de la Syrie avec Macron

samedi 27 septembre 2025

Dans le cadre d’un changement significatif de la politique étrangère syrienne, l’Élysée a accueilli le président syrien Ahmad Al-Sharaa pour une visite officielle, sa première dans un pays occidental depuis son accession au pouvoir après le renversement de l’ancien président Bachar al-Assad en décembre de l’année dernière.

Cette visite marque un tournant dans la refonte des relations diplomatiques entre Damas et les capitales européennes, alors que les nouveaux dirigeants syriens cherchent à ouvrir un nouveau chapitre dans les relations internationales après des décennies d’isolement et de conflit.

NB : D’autres question sont en suspend comme l’influence de terroristes français en Syrie.

En mai 2025, la question des combattants français en Syrie a été abordé lors des discussions entre le président syrien de transition Ahmed al-Sharaa et le président français Emmanuel Macron. cette réunion a mis en lumière un dossier complexe mêlant considérations sécuritaires et calculs politiques et diplomatiques.

Le 7 mai, al-Sharaa a indiqué qu’il « avait abordé la question des combattants étrangers français et les prochaines étapes a ce sujet », ouvrant ainsi la voie à des questions sur l’avenir de ces combattants et les scénarios possibles pour régler leur situation.

La division al-Ghuraba est basée dans un camp près de la ville de Harem, au nord d’Idlib, près de la frontière turque. Elle est dirigée par Omar Omsen (49 ans), que les autorités françaises considèrent comme « responsable du recrutement de 80 % des djihadistes francophones partis en Syrie ou en Irak ».

La stratégie d’Omar Omsen s’est avérée très efficace, dans la mesure où il a réussi à recruter des jeunes issus de familles aisées n’ayant aucun lien préalable avec l’islam.

En septembre 2014, il a été inscrit sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies des personnes associées à Al-Qaïda pour son rôle de leader dans la division al-Ghuraba, qui était alors liée au Front al-Nosra, et pour avoir été un facilitateur clé du réseau des combattants étrangers en Syrie, en plus de ses activités de propagande terroriste en ligne.

En 2016, le département d’État américain a désigné Omar Omsen comme « terroriste international » et il a été arrêté par Tahrir al-Sham en 2020, restant en prison jusqu’en 2022.

Après la chute de Bachar al-Assad, al-Sharaa a déclaré qu’il n’était pas impossible d’accorder la citoyenneté aux combattants étrangers et qu’ils pourraient être intégrés dans la société syrienne s’ils partageaient la même idéologie et les mêmes valeurs, certains d’entre eux pouvant obtenir des grades militaires. Au moins six postes militaires au sein du ministère syrien de la Défense ont été attribués à des étrangers sur les 50 annoncés.

Ce qui peut faciliter les relations entre la France et la Syrie.

Le président Al-Sharaa a eu des entretiens approfondis avec son homologue français, Emmanuel Macron, axés sur des questions bilatérales, régionales et internationales d’intérêt mutuel, en particulier la situation sécuritaire en Syrie, les efforts de reconstruction et les possibilités de renforcer la coopération économique, notamment dans les domaines de l’énergie et de l’aviation civile. Les discussions ont également porté sur les sanctions occidentales contre la Syrie, les relations avec le Liban et les défis en matière de sécurité, tels que les attaques répétées d’Israël sur le territoire syrien.

Lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue du sommet, M. Al-Sharaa a souligné que les discussions avec M. Macron avaient porté sur la coopération en matière de sécurité et d’économie, la justice et la responsabilité, les sanctions contre Damas et les relations avec les pays voisins.

Il a insisté sur le fait que son gouvernement prenait très au sérieux la question du trafic de drogue et s’efforçait activement de mettre un terme aux violences sectaires. Al-Sharaa a également réaffirmé la coopération de la Syrie avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et la commission des Nations unies chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme.

Al-Sharaa a déclaré : « Nous avons affirmé que nous sommes un partenaire sérieux dans la lutte contre la drogue et que nous prenons des mesures concrètes pour lutter contre la violence sectaire. » Il a ajouté que l’avenir de la Syrie « ne doit pas être dessiné dans des capitales lointaines, mais doit découler de la volonté du peuple syrien ». Il a appelé à la levée des sanctions occidentales, qu’il a qualifiées d’« obstacle à la reconstruction et au redressement de la Syrie », et a souligné la nécessité d’un environnement international favorable au processus de transition politique.

Le président français Emmanuel Macron a accueilli le président syrien et a qualifié le dialogue de « constructif et ouvert ». Il a déclaré que la France soutenait une voie politique menant à une « Syrie stable et souveraine » et a plaidé en faveur d’une levée progressive des sanctions afin de permettre à la Syrie d’entrer dans une phase de reprise globale.

Macron a déclaré : « Un nouveau dirigeant a mis fin au régime que nous condamnions depuis longtemps — c’est l’occasion de soutenir un changement pacifique en Syrie. »

Cette visite intervient pendant une phase de transition en Syrie, après la fin de plus de six décennies de régime baasiste, dont 24 ans sous Bachar al-Assad. Al-Sharaa a pris le pouvoir en janvier après que les nouveaux dirigeants syriens ont annoncé une période de transition de cinq ans visant à reconstruire les institutions de l’État et à renforcer les relations étrangères.

Le sommet avec la France est considéré comme le signe d’une avancée diplomatique émergente pour la Syrie avec l’Occident. La communauté internationale surveille de près la mesure dans laquelle les nouveaux dirigeants de Damas s’engagent à respecter les principes de la démocratie et de la justice transitionnelle et participent aux initiatives régionales et internationales visant à mettre fin à la crise syrienne, qui dure depuis plus d’une décennie.

Divan Centre

Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Damas, Jean-Baptiste Favre, a déclaré que son pays soutenait les efforts visant à renforcer la sécurité alimentaire en Syrie et à assurer la réhabilitation des infrastructures dans tout le pays.

Dans un message publié lundi sur la plateforme X, M. Favre a déclaré : « La France soutient le travail du Programme alimentaire mondial en Syrie, qui vise à assurer la sécurité alimentaire et à réhabiliter les infrastructures dans tout le pays. »
« Nous nous engageons à accompagner les Syriens et les Syriennes dans la reconstruction de leur patrie », a-t-il ajouté.
Le soutien de la France au Programme alimentaire mondial en Syrie s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la sécurité alimentaire et à promouvoir la reconstruction en Syrie.

—  0 commentaires  —

© Geopolintel 2009-2025 - site réalisé avec SPIP - l'actualité Geopolintel avec RSS Suivre la vie du site