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Jacques R. Rothschild : L’absurdité de reconnaître un État palestinien

mercredi 24 septembre 2025

23 septembre 2025
Au cours des derniers mois, plusieurs gouvernements occidentaux se sont empressés de reconnaître un État palestinien. Cette décision est saluée par ses sympathisants comme une nécessité morale, un pas vers la paix et une avancée diplomatique.

NB : Dans un sondage de l’Ifop commandé par le Conseil représentation des institutions juives de France (Crif), on apprend que 31% des 18-24 ans estiment qu’il est légitime de s’en prendre aux Français juifs, au nom du conflit en cours à Gaza.
Dans ce sondage Ifop commandé par le Conseil représentation des institutions juives de France, on note que seulement 29% des personnes interrogées sont favorables à une reconnaissance immédiate.

L’IFOP est détenu par le groupe LFPI.
Edmond de Rothschild Corporate Finance conseille les actionnaires de Metaline lors de la réorganisation du capital auprès de LFPI, qui devient son nouvel actionnaire majoritaire en 2023. Celui-ci succède dans ce rôle à Isatis Capital, qui réinvestit toutefois dans la nouvelle opération.

Au cours des derniers mois, plusieurs gouvernements occidentaux se sont empressés de reconnaître l’État palestinien. Cette décision est saluée par ses défenseurs comme une nécessité morale, un pas vers la paix et une avancée diplomatique. Mais en réalité, elle est absurde à première vue : des sociétés laïques, libérales et post-religieuses reconnaissent ce qui est peut-être l’entité la plus fanatique et la plus extrême au monde sur le plan religieux. Elles élèvent au rang d’idole un mouvement islamiste qui glorifie le martyre, nie le droit d’Israël à exister et supprime les libertés fondamentales, tout en niant la réalité de D.ieu lui-même, qui a promis cette terre au peuple juif éternel. Peut-on faire plus absurde ?

L’ironie est encore plus profonde.
Plus les sociétés occidentales se sont enfoncées dans le libéralisme radical et ont abandonné la foi, plus elles se sont vidées de leur substance. Dans ce vide, les immigrants islamiques ont fait leur apparition, remodelant les agendas politiques tant nationaux qu’étrangers. Et maintenant, ces mêmes sociétés – qui ont perdu leurs fondements dans la foi, la famille et la morale – prétendent donner des leçons à Israël pour qu’il fasse de la place à un État islamiste voisin. Ce n’est pas de la clarté morale, c’est un effondrement moral.

Israël doit tirer une leçon de cette hypocrisie.
Depuis Oslo, Israël a trop souvent abandonné son destin à l’humeur de l’administration américaine au pouvoir. Sous George W. Bush, Israël a accepté la « feuille de route ». Sous Barack Obama, le Premier ministre Netanyahu a prononcé le tristement célèbre discours de Bar Ilan, choquant la nation en approuvant la création d’un État palestinien. Au cours du premier mandat de Donald Trump, Israël est resté silencieusement en retrait, attendant de voir ce que le « Deal du siècle » allait dicter. Et aujourd’hui, alors même que le traumatisme du 7 octobre est encore vif, les nations du monde entier se précipitent pour imposer à Israël un nouveau fantasme dangereux.

Israël reconnaît sans doute aujourd’hui que les accords d’Oslo, signés il y a trente ans, ont été une grave erreur. Il a donné du pouvoir aux ennemis d’Israël, légitimé un fantasme et laissé Israël perpétuellement sur la défensive. Un proverbe néerlandais dit que même un âne ne se cogne pas deux fois la tête contre la même pierre. Israël ne peut pas se permettre de refaire cette erreur. L’option de ne rien faire n’existe tout simplement pas, car les vides ne restent jamais longtemps vides : quand Israël recule, d’autres se précipitent pour lui imposer une réalité absurde.

Pire encore, les accusations portées contre Israël se sont intensifiées : de « l’apartheid » au « nettoyage ethnique », et maintenant, de manière scandaleuse, au « génocide ». Que va-t-il se passer ensuite, et comment Israël va-t-il y mettre un terme ?

La reconnaissance d’un État palestinien est non seulement déconnectée de la réalité, mais elle constitue également une récompense pour le terrorisme. Ces pays reconnaissent un soi-disant État qui refuse même de reconnaître le droit d’Israël à exister. Quel genre de paix peut bien naître d’une telle base ? Selon toute norme raisonnable, cette reconnaissance devrait être immédiatement et fermement condamnée par Israël. Dans le même temps, si le monde peut « récompenser » le terrorisme, Israël a le droit moral, voire l’obligation, d’éliminer les dirigeants du Hamas où qu’ils se trouvent.

Certains affirment qu’un État palestinien est nécessaire à la survie d’Israël.
La réalité a prouvé le contraire à maintes reprises. Gaza a été évacuée au nom de la paix, et le résultat a été des roquettes et des massacres. Le Liban a été abandonné, et le Hezbollah s’est retranché aux frontières d’Israël. Suggérer qu’un autre État palestinien sauverait Israël, c’est ignorer tous les précédents.

Les défenseurs de la reconnaissance affirment que c’est ce que souhaite leur population. Mais les données montrent le contraire. Un sondage CRIF/IFOP réalisé en juin 2025 a révélé que 78 % des Français s’opposaient à une reconnaissance immédiate et inconditionnelle de la Palestine. Un autre sondage réalisé en septembre a révélé que 71 % rejetaient la reconnaissance avant la libération des otages et le démantèlement du Hamas. Les gouvernements occidentaux agissent contre la volonté de leur propre population, menant une politique étrangère imprudente en contradiction avec le sentiment démocratique.

Certains gouvernements tentent de masquer leur hypocrisie en sanctionnant simultanément le Hamas, en gelant ses avoirs et en restreignant les déplacements de ses dirigeants. Mais il s’agit là d’un geste creux, d’une manière condescendante d’énoncer une évidence : le Hamas est une organisation terroriste. Sanctionner le Hamas tout en récompensant le projet d’État qu’il incarne est cynique et contradictoire.

Pourtant, il y a peut-être une lueur d’espoir.
L’absurdité de ces reconnaissances donne à Israël l’occasion de prendre l’initiative. Si des gouvernements naïfs insistent pour récompenser un fantasme, Israël doit riposter en renforçant la réalité : en appliquant sa souveraineté là où cela est possible, en établissant un contrôle sécuritaire ferme et en affirmant clairement que la présence juive sur ce territoire est permanente et non négociable.

Un pays indépendant n’attend pas passivement que des étrangers dictent son destin. Depuis Oslo, Israël a adopté une attitude réactive, laissant passer une occasion après l’autre d’affirmer sa souveraineté. Cette passivité a permis au 7 octobre de se produire. Si Israël continue à réagir passivement, il risque d’être encore plus acculé : même le président Trump a laissé entendre qu’après la libération des otages, « toutes les options » – y compris la reconnaissance – étaient sur la table. Cela devrait servir de signal d’alarme.

Le choix qui s’offre à Israël est clair. Soit il comble le vide de son propre destin avec clarté, souveraineté et force, soit d’autres, hostiles et hypocrites, continueront à le combler d’illusions. La reconnaissance d’un État palestinien est peut-être un fantasme, mais les fantasmes peuvent s’imposer si Israël n’agit pas de manière décisive.

Times of Israel

Jacques R. Rothschild est né en Belgique et a passé dix ans en Israël, où il a fièrement servi dans les parachutistes de l’armée israélienne. Il a ensuite obtenu des diplômes en mathématiques, statistiques et affaires internationales à l’université hébraïque de Jérusalem. Depuis lors, il s’est installé à New York, où il a fait carrière dans le capital-investissement et la banque d’investissement, notamment en tant que professionnel senior de l’investissement pour le fonds souverain du Koweït. Parallèlement à son activité professionnelle, Jacques reste passionnément engagé dans la défense d’Israël et est un fervent défenseur de l’armée israélienne et de l’État d’Israël.

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