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Trump impose une nouvelle vision du rôle des Nations Unies

jeudi 25 septembre 2025

Malgré une volonté d’humiliation avec un escalator et un prompteur en panne, la visite de Trump aux Nations Unies a une nouvelle fois redistribué les cartes d’un organisme du droit international qui ignore sa mission aussi bien dans le conflit en Ukraine, en Palestine et dans la transition climatique et migratoire.

Quatre ans, auparavant, Trump avait annoncé la fin du mondialisme et l’avènement du souverainisme. Ses détracteurs avaient tenté de le ridiculiser en retranscrivant son discours à la télévision avec une saturation de sa peau pour le faire apparaître comme « l’homme à la peau orange ».

« The orange man » a tenu ses promesses tout en précisant qu’il n’avait pas reçu le soutien des Nations Unies qui étaient partie prenante dans les politiques destructrices des financiers mondialistes.

Cette ultime provocation envers le président américain, présente le risque que les Etats Unies cessent de financer cet organisme à vocation pacifique et qui a été à l’épicentre de la création de conflits armés comme pour la Syrie de Bachar El Assad et de toutes les politiques que dénonce Trump.

L’agenda de l’ONU 2030 représente tout ce que déteste Trump et les souverainistes du monde entier. L’ONU a créé la politique financière de la fraude des ESG en 2004 qui a été validée, en 2020, par l’ancien directeur de McKinsey, Dominique Barton et Lyse Forester de Rothschild et le Vatican. L’ONU a créé, avec l’aide du Pape Bergolio et Bill Gates, le nouveau pacte d’éducation mondiale pour introduire la culture woke et LGBT à l’école.

Et pour finir, l’ONU et son conseil de sécurité n’ont jamais imposé les sanctions votées contre l’Etat d’Israël.

Si le discours de Trump, d’il y a quatre ans, prophétisait la fin du mondialisme, sa dernière intervention annonce la fin de l’agenda 2030 et de la dictature planétaire du monde unipolaire.

Le discours de Trump à l’ONU met en péril les avantages de la coopération mondiale

Les propos du président américain ont des implications considérables. En effet, il a rejeté l’idée d’une humanité commune au-delà des frontières et la nécessité d’une coopération internationale pour résoudre les défis mondiaux.

De retour à la tribune des Nations Unies après quatre ans, le président Donald Trump a réitéré les thèmes qu’il avait abordés dans ses quatre discours précédents au cours de son premier mandat : l’importance de la souveraineté, l’indépendance des États et, surtout, la nécessité pour chaque État de préserver sa culture. Il a notamment critiqué la migration et les efforts visant à passer à une économie verte, établissant ainsi un lien entre ses politiques nationales et internationales. De plus, son discours suggère qu’il accorde une place à la diplomatie, mais celle-ci est transactionnelle et de préférence bilatérale, et non multilatérale. Si ses précédents discours à l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) n’ont pas toujours été compris par les auditeurs comme reflétant ses intentions, les mots qu’il a prononcés cette fois-ci ont été largement accueillis par une foule de dirigeants mondiaux silencieux et sobres, alors qu’il abordait une multitude de griefs internationaux.

Dans son discours, Trump a souligné « la crise de l’immigration incontrôlée » et a affirmé que les pays « étaient ruinés par celle-ci ». Même si la migration est un phénomène mondial, ses exemples portaient sur la migration incontrôlée vers les États-Unis et l’Europe. Il a déclaré de manière critique que les migrants apportaient des coutumes différentes et que les gens devraient régler les problèmes dans leur propre pays et « ne pas créer de nouveaux problèmes dans le nôtre ». Il a affirmé que les Nations unies avaient financé une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières en fournissant une aide financière aux réfugiés.

Il a ensuite critiqué la science climatique, affirmant que les concepts d’empreinte carbone étaient « un canular », que la science climatique avait été développée par « des gens stupides » et qu’une « arnaque à l’énergie verte » avait ruiné des pays à l’étranger. Se présentant comme un artisan de la paix, Trump a affirmé qu’il avait à lui seul mis fin à sept guerres « interminables ». Il n’a pas mentionné le rôle joué par d’autres pays dans la prolongation ou la fin de ces conflits, et a utilisé le terme « Nations Unies » de manière générique, sans faire de distinction entre les différentes instances de cette organisation mondiale. Il n’a pas non plus reconnu les efforts déployés depuis des années par les diplomates, les militaires et d’autres acteurs pour résoudre ces conflits. Mais le président a déploré que le « formidable potentiel » des Nations Unies n’ait jamais, selon lui, dépassé le stade des « paroles creuses ».

Même si tout ce que Trump a dit n’a pas forcément été discuté avec ses conseillers ou n’est pas forcément lié à la politique américaine, son discours a des implications profondes. En effet, il a rejeté l’idée d’une humanité commune qui transcende les frontières et a rejeté la notion de société internationale au-delà du cercle des États souverains. Il sape ainsi les fondements de concepts tels que les droits de l’homme ou le devoir de protéger l’environnement dont dépendent tous les êtres vivants sur Terre. Ces concepts reposent sur des relations qui dépassent les préférences étroites de l’État souverain.

Les Nations unies font partie d’un système international forgé au cours des quatre-vingts dernières années qui a bien servi les États-Unis. Bien qu’imparfait, le système des Nations unies permet une forme de partage international des responsabilités. Depuis leur création, les Nations unies et leurs agences ont favorisé le développement économique, amélioré la santé publique mondiale et mis en place des opérations internationales de maintien de la paix qui peuvent être efficaces lorsqu’elles sont soutenues par les grandes puissances. Les États-Unis partagent les coûts de la diplomatie multilatérale en versant leur contribution à l’ONU à hauteur de 22 %, plutôt que de financer à 100 % un programme entièrement américain. Le partage des coûts liés au maintien d’un certain ordre international est un complément prudent aux opérations financées au niveau national.

Les XXe et XXIe siècles témoignent de l’importance de traiter les questions qui transcendent les frontières et qui ne peuvent être résolues entièrement par un seul État. La lutte contre la prolifération des technologies nucléaires nécessite un certain degré de coopération internationale. Les violations des droits humains peuvent déboucher sur une crise des réfugiés. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée sape les efforts déployés par les pays pour maintenir une pêche durable, vitale pour les moyens de subsistance de plus de trois milliards de personnes qui dépendent des océans et des zones côtières.

Bon nombre des mesures prises par Trump au cours des six premiers mois de son deuxième mandat visent à détruire le principe de coopération internationale sur lequel repose l’Organisation des Nations Unies. À peine quelques heures après son entrée en fonction, Trump a retiré les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé le jour de son investiture. En quelques semaines, il a détruit l’Agence américaine pour le développement international et la Millennium Challenge Corporation, qui rapprochaient les pays des États-Unis tout en répondant à des besoins cruciaux en matière de développement et d’aide humanitaire.

Le ton et les termes de son discours à l’AGNU faisaient écho à ceux de son discours de mars 2025 devant une session conjointe du Congrès (prononcé lors de la première année de son mandat à la place du discours sur l’état de l’Union). Il a utilisé des mots-clés pour qualifier les organisations internationales qu’il n’apprécie pas. Ces adjectifs péjoratifs guident ses auditeurs dans leur façon de penser ces programmes sans fournir de bases substantielles à ses critiques. Dans ce discours, il a dénigré le « Green New Deal » en le qualifiant de « Green New Scam » (nouvelle arnaque verte) et s’est félicité du retrait des États-Unis de « l’accord climatique injuste de Paris ».

Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies, il n’a pas mentionné le plan de réforme UN80 du secrétaire général, qui prévoit de réduire la taille et la structure du système des Nations unies. Il a toutefois rappelé une initiative immobilière infructueuse menée quelques années plus tôt, lorsqu’il avait proposé de rénover les bâtiments des Nations unies à New York. Bien qu’il n’ait pas remporté ce contrat de construction, les mesures prises par son administration semblent destinées à remodeler définitivement les Nations unies.

Council on Foreign Relations

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