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Mon opinion sur l’Iran actuel

Pierre Dortiguier

samedi 7 novembre 2009

Ce n’est point un séjour à Téhéran qui peut donner davantage d’autorité à ces lignes, relativement aux connaissances que peuvent fournir des observateurs plus longuement attentifs que nous n’avons pu l’être. Il se dégage toutefois une première et infaillible impression de relative aisance au sein de la population de certains quartiers traversés à pied ou en voiture. Le malaise que l’on éprouve dans les grandes villes européennes gangrenées par la misère ne surgit pas, même si l’on vous assure qu’il y a de la mendicité, des troupes de drogués et tous ces maux que la recherche du bien-être impose aux contemporains.

La grande affaire de la ville est le gouvernement. Vous trouvez dans l’administration une incrédulité politique, les gens semblant se soucier davantage de l’apparence que du fond, qui leur semble précisément se confondre avec ce qu’ils vous disent savoir ; et cela va jusqu’à l’extravagante assertion que le président actuel et le guide sont des tyrans épouvantables, des « vampires de la société », que les « gardiens de la révolution » leur promettent une bombe atomique pour telle date, que cette garde islamique thésaurise des sommes fabuleuses extorquées sous le prétexte d’aider les Palestiniens et expédiées au Hamas et au Hezbollah, enfin que le malheureux candidat a eu plus de vingt millions de suffrages et le second opposant actuel près de treize, que le président n’en a eu que cinq, en accordant aux modestes villageois des pommes de terre, ou encore des terrains de foot-ball etc. De plus, si votre scepticisme reste intact, des accusations de viols et de tortures « dignes du moyen âge » (sic) vous sont présentées avérées, à l’encontre de la dernière déclaration de M. Larijani, lavant la police et les milices de cette accusation. Protestation d’innocence qui a été accueillie par des accusations frénétiques de mensonge ! Il en va de même des protestations du guide suprême, que l’Islam condamne l’usage de la bombe atomique, et que cite en l’approuvant, par ailleurs, John Cole, l’expert américain de l’Iran, professeur à l’université de Michigan. Pareille opinion avait été aussi énoncée par l’imam Khomeiny.

Alors qu’avez-vous vu ? En demeurant discret, je dirais que la campagne visitée autour de Téhéran, des conversations avec des gens simples tel un vieux jardinier, m’ont appris que le Président actuel avait leurs suffrages. Un paysan, en sortant d’un stade où je flânais, le long d’un ruisseau de montagne, exactement au point ancien du contact des deux zones d’occupation anglo-soviétique, de l’Iran germanophile, - car les Allemands ont bâti en Iran l’université de Téhéran, formé le tissu industriel d’Ispahan etc- me fait dire que de nombreux intellectuels de Téhéran étaient comme un ver à soie qui tisse son cocon près de lui et ne voit point loin. Ce sera l’idée la plus solide que j’ai retenue de ce voyage, et mon hôte partageait cet avis !

Un diplomate ami, membre de l’Université m’a présenté, un après-midi, son père, illustre médecin pédiatre, et sa mère, sa sœur et son beau-frère médecin, dans une maison de campagne avec son jardin parcouru de canaux, voisine d’un orphelinat ; tous avaient été électeurs du Président. J’ai entendu dire de mon hôte, à mon retour à la ville, qu’il était menteur, mais je l’estime et sais qu’il est véridique et sa femme est son propre miroir. Ceux qui m’ont parlé en sa présence sont sincères.

Il a fait ses études juridiques dans ma ville aussi. Ce sont des circonstances qui pèsent dans mon estime. Je lui citais la phrase : « Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet. » C’est un sujet de dissertation, tiré de Bossuet, précisément de son Traité sur la connaissance de Dieu et de soi-même datant de 1670. Je sais qu’en France il est inutile, pour notre chef élu, que le peuple lise le livre de Madame de la Fayette sur la princesse de Clèves, mais mon hôte, qui me traite en ami et frère, est d’un autre avis sur cette période ; c’est un honnête Persan qui rend justice à la vérité et approuve la pensée de notre orateur sacré. Elle convient à la situation, explique-t-il, car la jeune génération « est différente de la mienne, qui avait un idéal, allait au-devant du peuple ». Celle-ci a, répète-t-il, au contact des nouveaux enrichis, ses aises et veut le bien-être avec tout l’égoïsme et la naïveté que cela comporte : chacun a son portable, sa voiture, sa girl-friend, de nombreuses maisons de Téhéran ont, verrez-vous, leur bain japonais. Cela le préoccupe et il est pessimiste à long terme, comme tout homme qui réfléchit.

Je pense que son inquiétude est justifiée. M. l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président Carter, Zbigniew Brzeziński, qui guide et instruit le leadership américain, son fils ayant dirigé la campagne du candidat Obama, a-t-il donc raison de soutenir, comme dans son intervention au repas de la New America Foundation, le 20 juillet 2006, que le régime des mollahs, selon l’expression reçue, est le passé du pays et non pas son avenir ?

Je ne dirais pas que la religion s’effrite, bien que cela me soit affirmé par des opposants, mais il y a une carence très forte en connaissance du monde extérieur, de par la faute non des familles dévouées à leurs enfants, mais à cause de professeurs ou éducateurs insouciants, surtout à l’Université m’a assuré un intellectuel patriote, plus égoïstes et sensuels ou avares et paresseux que bornés. La foi y est grandiose, la pensée étroite, observait Goethe à propos d’Hafez. L’imam Khomeiny, qui connaissait le monde et admirait l’ancien Empire ottoman musulman, a voulu élargir cette pensée, former, comme l’avait entrevu Nasser, un peuple musulman par la voie de l’Etat, et il est sûr que sa révolution islamique a pris un tour inattendu des Américains qui ne favorisaient pas un dualisme islamique qu’ils pussent difficilement neutraliser et corrompre à souhait, à cause d’un contre- pouvoir, comme ils s’y emploient et réussissent partout ailleurs avec le monisme, la réduction à l’unité, des pays arabes du Golfe.
Mais le ver reste dans le fruit et le régime contient en lui de nombreux ferments de décomposition dans les assises dirigeantes qui rendent l’opposition extrémiste audacieuse.
L’instruction philosophique suit la mode occidentale la plus futile et l’Angleterre donne le ton, autrement dit n’alimente pas l’appétit de connaissance, car elle en a été toujours incapable. La France est présente, mais elle fournit peu l’Iran, car ses cadres sont anglophiles et américanisés, entraînés sur la pente de la médiocrité générale. Le manque de soutien culturel français est connu dans tout le Golfe persique, notamment à Bahreïn.

La crédulité va de pair avec la défiance envers les dirigeants, lesquels ne font rien pour modifier cet état d’esprit et telle personne vous assure que les Etats-Unis, ni l’Angleterre, ni Israël ne menacent le pays, sauf les tyrans du jour. C’est un peu comme si le personnage de Lorenzaccio de Musset portait le hidjeb ou prenait un air avantageux d’adolescent aspirant à s’imposer. On reste stupéfait devant tant d’ignorance, par exemple chez des femmes, qui ici seraient jugées savantes, et des hommes mûrs incapables de juger.

J’ai pu visiter un musée d’art religieux, avec la plus délicieuse artiste qui fût. Mais cette solitude était aussi inquiétante, et il n’est pas impossible que se réalise cette prophétie du comte Gobineau qui a aimé l’Iran, à savoir que la révolution étant une administration, ses motifs s’effacent avec les paroles et son œuvre tourne à vide, au plus grand profit des éternels parasites de ce grand pays « voisin des Russes et exposé, de tout temps, aux empiètements des Anglo-saxons » suivant la présentation, dans ses Mémoires d’Espoir, de de Gaulle qui visita deux fois le pays dans sa vie.

Gobineau a en effet écrit en substance le 20 mars 1856, dans son Mémoire sur l’état social de la Perse actuelle, conservé aux Archives des Affaires étrangères, paru dans les Etudes gobiniennes 1973, que l’Iran qu’il voyait, ressemblait aux « peuples sans convictions » et un passage est à relever touchant l’influence religieuse réelle : « ...les louangeurs du temps passé n’ont pour eux ni la jeunesse ni les femmes, ni cette partie du peuple qui approche de près ou de loin les Européens ou leurs partisans et qui se laisse aller à espérer que de bons salaires, des gains extravagants, l’affranchissement d’usages oppressifs seront les résultats inévitables des idées nouvelles » (p.37-38, op.cit.)

Ce gouvernement est-il aussi méchant qu’on le dit ? Est-il efficace ? De notables progrès ne sont-ils pas réalisés en Iran ? Ce pays n’a-t-il pas acquis et renforcé sa position internationale et sa force militaire avec un budget inférieur à celui que dépense Singapour ? Nous sommes conduits ici en Occident à répondre par l’affirmative et constatons la crainte de ses adversaires. Mais la jeunesse qui vient l’ignore par le jeu des médias étrangers et les spéculateurs locaux bien visibles qui sont tolérés par ceux qui devraient les combattre. Il n’y a aucune propagande intelligente ou systématique à la radio et à la télévision pour éclairer le monde et démonter le mécanisme de l’impérialisme dominateur, ce qu’Obama appelle le leadership des Etats-Unis. On en parle mais sans véritable démonstration, comme par routine ! Mais là aussi le jeune Iran est précocement vieilli par manque de ressort et de curiosité, et certainement pour avoir été trop préservé par une religion accueillante et maternelle, de ces agressions et de cette atmosphère que nous nommons ici le « nihilisme » et il serait temps que de vrais maîtres l’expliquent à un peuple, qu’on répète plusieurs fois millénaire, encore adolescent et pur, agité par des démons étrangers jaloux de lui.

Il serait pourtant facile à un gouvernement décidé à gouverner de présenter les opinions de ses propres adversaires qui reconnaissent que le Président a remporté de haut vol les élections, au point que l’on se demande si le véritable adversaire de sa popularité n’est pas l’institution en place ? Les assesseurs de l’actuel opposant principal n’étaient-ils pas plus nombreux que ceux du tyran présumé ? L’ « affaire Machaï », du nom de Rahim Machaï père du gendre du Président, qui vantait l’amitié des deux peuples israélien et iranien et demeure son conseiller, quoiqu’il ait été désavoué par le guide suprême au poste de vice-président, pourrait s’éclaircir plus vite que l’affaire Clearstream ! Le régime scie la branche sur laquelle il se juche, qu’en est-il du tronc iranien proprement dit ?

Il y a un Iran inconnu en France et généralement en Europe, et aussi inversement une Europe inconnue en Iran. Le pont de l’Europe à l’Asie a été, avec la destruction programmée de l’Empire ottoman et son cœur turc, brisé par la catastrophe constituée par nos guerres ayant enrichi les Etats-Unis, et seul le voile de pareille superficialité agace les uns et séduit les autres. Les maladies cependant circulent, et aussi les vaccins tout aussi redoutables importés de la même maison américaine. Parmi les maladies iraniennes, il faut citer l’influence marxiste, en pays musulman, du mouvement Tudeh dont les membres, vite séduits par le pouvoir, se sont retrouvés dans le dernier ministère formé sous l’autorité du Shah, en même temps que « six ou sept maçons, y compris Sharif Emami, le leader des maçons iraniens » et fils de mollah, d’après un rapport de l’Ambassade américaine, recueilli, le 22 octobre 1978 au domicile téhéranais, de Shapour Bakhtiari. « Bakthiari avait oublié les autres noms mais nous les fournirait plus tard. »

Nombreux sont ceux qui fondent leur assurance de stabilité politique iranienne sur l’enracinement de la foi. Il se pourrait qu’ils sentent mieux que nous ce qui est, mais ce repos dans et par la religion serait aussi une forme dangereuse de quiétisme, c’est-à-dire, à parler théologie, d’abandon à la charge de Dieu de ce que lui-même confie aux hommes, et à cet égard une lecture des papiers laissés, il y a trente ans, à l’Ambassade des Etats-Unis peut annoncer ce qui sera pour l’empire médiatique qui nous gouverne, une apparente surprise, un « événement », et en réalité une épreuve préparée par ces mêmes forces qui nous détruisent, pour ainsi dire, érodent l’âme du peuple chimiquement, l’anémient, et demeurent redoutables pour les Iraniens de toutes opinions, soumis à une propagande états-uniennes budgétisée annuellement à hauteur de 400 millions de dollars !

Cette propagande est-elle payante ? Oui ! L’on m’assure que ce ne sont pas les Etats-Unis, ni la Grande-Bretagne, ni Israël qui menacent l’Iran, ainsi que me le déclare une étudiante passionnée, mais le gouvernement. Et si mes interlocuteurs osaient davantage, ils mettraient en cause la structure étatique religieuse. L’Amérique, ils ne la voient que dans leur tête. Il ne viendrait à l’esprit d’aucun éducateur de mettre sous les yeux des futures victimes du piège des proxénètes des Etats-Unis, ou sous ceux des repus qui veulent se délasser dans leur bain confortable, cette question du New York Times : « L’Iran veut-il simplement générer de l’électricité d’origine nucléaire, en prévision de l’appauvrissement progressif de ses réserves pétrolières, ou projette-t-il de se doter de l’arme nucléaire ? », en précisant que ce n’est point le guide suprême ou le président actuel qui sont visés par ces suspicions outre-atlantistes, mais…le Shah, dans l’article de mars 1975 du quotidien, cité dans le livre de Ramin Parham et Michel Taubman, Histoire secrète de la Révolution iranienne, Denoël.

« Le trait prédominant des Iraniens en politique est un intérêt personnel extrême (sublime self-interest) joint au refus d’assumer une responsabilité. Le développement désastreusement étouffé de l’Iran de la décade écoulée a été bien sûr dû à une ampleur considérable de la faible vénalité du sommet, mais a été en premier le résultat de choix délibérés par des masses d’Iraniens d’un agrandissement personnel par dessus l’intérêt national. Des conversations avec des industriels, des fermiers, des commerçants, des fonctionnaires, des ouvriers et des professionnels nous ont, avec le temps, forcé de constater généralement qu’ils savaient que leur action signifiait un trouble à venir pour l’Iran, mais du moment que chacun s’y livrait… Ce trait de caractère s’est transposé dans l’action politique et la révolution. Le soutien cynique de politiques contradictoires (par exemple des constitutionalistes soutenant un Khomeini anticonstitution), l’agitation irréligieuse du drapeau de la religion etc.. s’accompagnait du propos : “Si moi, par ce processus, puis obtenir le pouvoir, je corrigerai ces contradictions.“ (rapport secret cablé de l’Ambassade américaine de Téhéran, sur Internet, n° 5234).

Qu’il y ait, selon le mot juste de mon hôte, un primat de l’émotion sur la raison, qui le niera dans l’examen des réactions politiques devant les nécessités d’union, pour ce « peuple d’oppositions » ? Gobineau prétend que de son temps « Les Persans n’ont aucune idée de patriotisme parce qu’ils n’ont pas de nationalité ; ils ne vivent pas, comme les Turcs, sur d’orgueilleux souvenirs de domination militaire…Comme ils n’aspirent qu’à réunir la plus grande somme possible de bien-être matériel, toutes leurs facultés sont tendues à l’acquérir ; aucun scrupule ne les arrête dans cette voie, et ils pensent qu’en marchant sur les traces des Européens ils arriveront infailliblement aux mêmes résultats que ceux-ci ont obtenus » (Mémoire sur l’état actuel de la Perse, 1856, ouvrage cité, p.36). Serait-ce alors qu’un rêve américain, bâti sur le cyberespace, et dont l’esprit révolutionnaire peu scrupuleux, aurait été, par décomposition, le ferment, et comme un levain, ferait oublier les cauchemars des Irakiens et des Afghans ? Je ne souhaite qu’une chose, que le paysan iranien, tel l’homme des champs du poète Hölderlin, continue sa marche et nous le suivrons du même pas !

Article du « New York Times » dirigé venimeusement contre la politique du Shah soupçonné de vouloir acquérir l’arme nucléaire.

« Les divergences qui retardent l’entrée en vigueur d’un accord de 7 milliards de dollars pour l’approvisionnement de l’Iran par six à huit réacteurs atomiques géants de fabrication américaine se résument à une simple question : l’Iran veut-il simplement générer de l’électricité d’origine nucléaire, en prévision de l’appauvrissement progressif de ses réserves pétrolières, ou projette-t-il de se doter de l’arme nucléaire ? L’explosion nucléaire indienne a modifié la donne internationale.... »

« La construction d’unités de retraitement chimique a permis à l’Inde de se doter de l’arme nucléaire.Il n’y a aucune raison économique actuellement, ni prévisible pour des décennies à venir, justifiant l’existence de pareilles installations de retraitement en Iran...Cependant, l’Iran, invoquant sans cesse sa fierté nationale et son statut de signataire du traité de non- prolifération continue de répéter que les mesures de garanties prévues par l’AIEA sont suffisantes. Revendication trompeuse car les « garanties » de l’agence internationale, consistant en un système d’inspection, peuvent, le cas échéant, détecter un détournement de matière fissile, mais ne peuvent en aucun cas le prévenir. »

« Nuclear Iran », The New York Times repris par The International Herald Tribune, 13 mars 1975.

Quels que soient les dirigeants des Etats-Unis, ils sont soumis à une dictature financière, mondialiste, au sens large, qui interdit à l’Iran d’avoir une autonomie ou indépendance énergétique. Ainsi, le Shah l’a voulu, il est tombé, l’Iran d’aujourd’hui le veut, il sera attaqué de l’extérieur et de l’intérieur, car ce que les U.S.A ont refusé au temps de la monarchie, vont-ils l’accorder sous une République islamique ? Les U.S.A. rejettent ce qu’ils fabriquent, comme un mouchoir sale !
Il y a une équation : Moi = Moi disait un philosophe, ou Iran = Iran, c’est le slogan unique à brandir sur les pancartes.

La question iranienne bien posée, n’est pas de savoir si on est pour tel port de vêtement, l’enlèvement du hidjeb ou son obligation, s’il faut laisser les filles se teindre les cheveux en blond ou non, ou s’il faut danser et sur quel rythme, être libre de recevoir Bernard-Henri Lévy dans sa chambre ou non, ou Frédéric Mitterrand, ou pouvoir prendre un poste comme Jean Sarkozy sans passer un examen religieux ! Non, c’est la question de vie ou de mort d’une nation au sein de l’ordre mondial et qui veut annexer aussi le cyberespace pour faire comme « Big Brother », nous laver et réduire le cerveau, parce que les poissons pourrissent par la tête !
L’ Iran c’est aussi votre problème !

Quand les Américains — j’entends les Iraniens américanisés où qu’ils soient dans le monde, y compris disséminés avec leur bannière au stade de Barcelone — clament « Free Iran », le Free mange l’Iran ! Et sans l’Iran, que sont les Iraniens ? Comme le Shah, ils végètent cancérisés !
Imaginez un instant que, par je ne sais quel miracle, le Shah revienne. Ne dirait-il pas autre chose ? Croyez-vous qu’il entamerait un hymne à la gloire de l’Amérique, et même qu’il soutiendrait ceux qui écrasent les Afghans ? Croyez vous qu’il porterait l’Arabie saoudite dans son cœur ? Je suis sur qu’il aurait voté avec 85 % des Iraniens dans le sens de l’indépendance nucléaire !

Neda Agha-Soltan, 26 ans, victime de l’agression américaine, tout juste sortie de sa voiture et touchée à distance d’une seule balle au cœur par visée optique, étudiante en philosophie, et neutre en politique. Rien qu’iranienne, ça suffit, c’est trop pour Washington ! Que l’on soit Shah, islamique ou philosophe, de Gaulle ou Ceaucescu !

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