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La France de Macron va devenir déficitaire en viande bovine en 2026

dimanche 14 décembre 2025

Depuis que les lobbies agroalimentaires ont fermé les yeux sur l’accord Mercosur, notre agriculture est en passe de prendre le chemin de la faillite. Excédentaires depuis des décennies, nous allons tout droit vers un déficit pour l’année 2026.

Le Mercosur est une alliance économique qui repose sur la libre circulation des biens et des services, l’établissement d’un tarif extérieur commun et l’adoption d’une politique commerciale commune vis-à-vis des États tiers ou de groupe d’États tiers et la coordination des politiques macroéconomiques et sectorielles entre les États parties dans les domaines du commerce extérieur, commerce agricole, industriel.

Stéphane Séjourné, ancien ministre des affaires étrangères, est un lobbyiste pour l’Europe, il était président de la délégation pour les relations avec le Mercosur au Parlement européen.
Stéphane Séjourné, déclarait en janvier 2024, lors d’un voyage diplomatique en Argentine qu’il ne « fermait pas la porte » à « autre chose » qu’un accord commercial pour sceller la relation entre les deux rives de l’Atlantique.

Les lobbies des lobbies

En 2023, Marc Pages, directeur d’INTERBEV, lobby de la filiaire d’élevage en France, a reçu la légion d’honneur pour le récompenser de son engagement au service de l’élevage. En juin 2025, Interbev s’est associé à ses homologues européens pour peser à Bruxelles en officialisant le Selma au Parlement européen. Cette association rassemble des interprofessions de différents pays de l’Union, pour faire entendre la voix de la filière viande et ruminant. Le Selma regroupe Interbev (France), Febev (Belgique), Edok (Grèce), OI Intercarneitalia (Italie), Provacuno et Interovic (Espagne), et PZBM (Pologne).

Pour emballer le tout il ne manquait plus qu’une loi d’orientation agricole promulguée en mars 2025.

La loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture a été promulguée le 24 mars 2025 par le président de la République et publiée au Journal officiel le 25 mars 2025. Souveraineté alimentaire, renouvellement des générations, transitions en agriculture, installation et transmission des exploitations, simplification des activités agricoles… 44 articles, comportant de nombreuses mesures concrètes, entrent en vigueur au service des agriculteurs.

Comment peut on parler de souveraineté quand on signe l’accord Mercosur ?

Tout repose sur les normes de Bruxelles et la destruction du marché bovin des petits exploitants pour y entreposer des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. Nous ne disposons pas assez d’électricité pour parachever le projet de nuérisation de la France, et les agriculteurs doivent libérer leurs champs au profit des lobbyistes allemands du marché de la filère électrique « verte ».

La politique d’installation et de transmission en agriculture contribue à la souveraineté alimentaire et aux transitions climatique et environnementale en agriculture, en favorisant le renouvellement des générations d’actifs. Elle se traduit par plusieurs actions, en particulier :

  • la mise en place d’un diagnostic modulaire, au plus tard en 2026, pour renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale et le caractère vivable des projets d’installation et de cession d’exploitations agricoles ;
  • le déploiement du guichet France Services Agriculture, à compter du 1er janvier 2027, afin d’accompagner de manière individualisée chaque personne qui souhaite s’installer en agriculture ou céder une exploitation ;
  • l’instauration d’ici à 2026 d’une aide au passage de relai pour les exploitants qui céderaient leur exploitation avant l’âge légal de la retraite ;
  • la création d’un droit à l’essai d’association, d’une durée d’un an et renouvelable une fois, pour pouvoir tester une activité en commun.

La loi fixe comme objectif de compter au moins 400 000 exploitations agricoles et 500 000 exploitants agricoles en 2035.

Si le lobby bovin français veut bloquer le Mercosur, pourquoi a-t-il adhéré à la loi de programmation agricole qui induit la transition écologique et la transition énergétique au profit du numérique ?

Le décret n° 2024-318 du 8 avril 2024 vient appliquer l’article 54 de la loi APER (accélération de production des énergies renouvelables) de mars 2023. Il apporte un cadre réglementaire pour le développement de l’agrivoltaïsme ainsi que du photovoltaïque au sol.

Nos campagnes sont victimes d’une corruption active du lobby de la transition énergétique et de Bruxelles, pour occuper les prairies par de vastes étendues de panneaux photovoltaïques. Cet enlaidissement du paysage rural correspond à une trahison des élus locaux qui sont à la fois cupides et dépassés par les enjeux géopolitiques de la commission européenne.

Les conseils municipaux sont convoqués par de jolies commerciales qui font miroiter les bénéfices de l’agrivoltaïsme sans évaluer la pollution des sols et les répercussions sur les animaux d’élevage qui vont s’empoisonner avec la poussière d’érosion des panneaux photovoltaïques.

Ce projet a de gros atouts financier, puisque certaines entreprises proposent de rémunérer presque 6000 euros de revenus par an et par hectare. Les premiers loyers sont généralement versés lors de la construction, c’est-à-dire deux à trois ans après le lancement du projet. Pour débuter les projets sans éveiller les soupçons, il sera important que les entreprises ciblent en priorité les espaces dégradés ou pollués.

Mais le mal est fait et le ver est dans le fruit.

Si nous allons vers la numérisation de la vie économique et administrative, il est fort à parier que nous manquerons de ressources électriques et l’agrivoltaïsme sera une des solutions pour alimenter les serveurs de l’Intelligence artificielle en détruisant notre agriculture.

Comme pour le Covid, il faut commencer par une épidémie et par l’intervention de l’Etat qui impose les normes de Bruxelles pour faire abattre les troupeaux des éleveurs.

Demain : la digitalisation de l’agriculture

La crise du Covid-19 a mis en évidence le rôle essentiel de l’innovation numérique comme un levier d’action efficace pour assurer la continuité du travail pendant le confinement. Mais l’agriculture n’est pas un secteur tertiaire mais primaire, c’est à dire essentiel à notre vie quotidienne.

Laurent Babut, investisseur au sein du pôle Ecotechnologies de Bpifrance, a une conviction : « La digitalisation de l’agriculture est nécessaire pour retrouver de la compétitivité et aller vers la souveraineté alimentaire ».
Les agriculteurs européens bénéficient chaque année d’aides de la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. Pour vérifier leurs déclarations, des contrôles physiques à la ferme sont régulièrement effectués. Fastidieux, ils sont peu à peu remplacés par des contrôles via la télédétection, et notamment les images satellites.

L’industrialisation et la numérisation de l’agriculture seront les derniers clous dans le cercueil des éleveurs, sans compterla trahison des organisations syndicales agricoles.

Comme pour le marché européen de l’électricité qui a vu ses prix flamber, la viande bovine suit la même tendance.
Manger de la viande coûte très cher, et ce n’est pas la faute des agriculteurs, ils doivent faire face à l’augmentation du prix du carburant et de l’électricité. Si l’on répercute ces charges sur le prix de la viande, le consommateur réduira sa consommation. Jamais les filières bovines n’avaient connu de tels prix depuis la crise Covid de 2020. Depuis ce cataclysme, les prix restent à des prix supérieurs à ceux de la période précédente.

Viande bovine : la baisse de la production accroît importations et déficits
Actuagri
La production française de viande bovine décroît plus vite que sa consommation. Aussi son déficit commercial augmente alors qu’il porte sur des quantités de viande en baisse. Or l’Union européenne produit aussi moins de viande.

L’offre française de viande bovine est de moins en moins en adéquation avec les habitudes alimentaires des Français. Les conséquences économiques sont très préoccupantes. La consommation française de viande a certes diminué de 3,7 % l’an dernier et de 4,6 % par rapport à la moyenne 2018-2022. Mais la baisse de la production de bovins finis s’est entre temps accentuée (4,04 millions de têtes : - 5,3 % sur un an après - 4,3 % en 2022 et - 0,6 % en 2021). Aussi, le déficit commercial de la France s’accroît aussi bien en volume qu’en euros. En volume, il a atteint l’an passé 149 000 tonnes équivalent carcasse (téc) après avoir doublé entre 2021 et 2022 (145 000 téc). En valeur, les échanges commerciaux de viande bovine sont déficitaires 858 millions d’euros. « Les cours des gros bovins (GBEA) restent relativement élevés en 2023 (+ 3,7 % sur un an), depuis l’envolée des cours amorcée en 2021 du fait de tensions sur l’offre disponible », soulignent les auteurs de la note d’Agreste.

Une décapitalisation sans fin
« En 2023, le cheptel bovin a encore diminué, mais à un rythme ralenti par rapport aux années précédentes : - 1,1 % contre - 2,0 % en 2022 et - 2,7 % en 2021 », souligne la note d’Agreste du ministère de l’Agriculture. Le phénomène de décapitalisation du cheptel bovin observé depuis des années s’est fortement accéléré à partir de 2016. En sept ans, le cheptel français a ainsi perdu 2,6 millions de têtes, soit une baisse de 13,2 % de ses effectifs. Les effectifs de vaches allaitantes et laitières régressent même dangereusement, menaçant la souveraineté alimentaire de notre pays et par ricochet, celle de l’Union européenne. Plusieurs facteurs expliquent la baisse de la production française de viande bovine. Parmi eux, citons le manque d’attractivité de la filière, la diminution du chargement à l’hectare pour ne pas manquer de fourrages en périodes de sécheresse ou encore la hausse de productivité laitière etc. La baisse des effectifs de bovins viande et lait ne permet pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture française puisque la viande qui n’est pas produite pour être consommée est importée, d’Union européenne essentiellement.

Vulnérabilité alimentaire
Autrement dit, la souveraineté alimentaire en viande bovine de la France dépend en grande partie de ses voisins européens. Or les cheptels de certains d’entre eux connaissent la même tendance de décapitalisation que celle observée dans l’Hexagone. Aussi, notre pays européanise sa vulnérabilité alimentaire. Il s’appuie sur une ressource européenne qui se tarit pour consommer la viande qu’elle ne produit plus. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le déficit commercial de la France en viande bovine s’accroît alors que les échanges commerciaux diminuent en volume. Les exportations de viande bovine française (220 000 téc) reculent de manière plus marquée (- 11,3 % sur un an) que les importations (364 000 téc ; - 6 %, sur un an). Toutefois, ces dernières marquent le pas. « L’an passé, elles ont diminué pour la première fois depuis 2020 » souligne la note d’Agreste. Elles restent cependant élevées par rapport à la moyenne quinquennale (+ 9,3 %). Le secteur de la restauration a accru, à lui seul, d’un tiers depuis la crise du Covid.

Et comme par enchantement, la dermatose nodulaire achève nos dernieres ressources bovines.

Si nous regardons bien le marché international de la viande, le Brésil de Lula est un pion essentiel pour comprendre comment le marché bovin s’internationalise grâce aux lobbies du secteur. Il faut de la viande peu chère et non qualitative pour engranger un maximum de profit et assurer une chaîne d’approvisionnement qui paie très cher les corrompus de l’hexagone.
L’année 2024 a été marquée par la forte hausse de la production mondiale de viande bovine, avec le Brésil et l’Australie. « Ces deux pays se sont positionnés en haut de leur pic de cheptel et production, cyclique du fait des sécheresses ».

Cette tendance est à mettre en parallèle avec la nouvelle tendance des agroéconomistes. L’Agro-économiste est un expert dans l’analyse des problèmes économiques liés à l’agriculture. Il évalue les tendances du marché, élabore des stratégies pour améliorer la productivité et la rentabilité agricole, et conseille les agriculteurs, les agro-industriels et les politiques agricoles des gouvernements.

En 2022, le cabinet McKinsey s’est allié avec le campus agricole de Xavier Niel pour créer un simulateur de ferme destiné aux exploitants, aux industriels et auprès des investisseurs de l’agroalimentaire. 120 consultants ont lancé des prédictions économiques concernant les questions de souveraineté, de sécurité des approvisionnements et de la durabilité des filières.
Après la French Tech, Xavier Niel a lancé Agritech, une pouponnière de futurs exploitants de ferme.

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Si Niel se lance dans le secteur agricole avec Hectar, on peut estimer que les dès sont pipés d’avance, et que ces abattages massifs de bovins ne sont qu’un braquage en toute légalité.

Geopolintel 14 décembre 2025

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