L’Europe s’attaque à un sujet qui fache.
Bruxelles tente de s’approprier les politiques du logement qui revient en priorité aux états.
Devant l’essort de la parahôtellerie du Airbnb, qui met en relation des voyageurs avec des entreprises hôtelières (hôtels, gîtes, chambres d’hôtes), Irene Tinagli vient de créer un précédent, en usurpant l’autorité de son poste à la commission européenne sur le logement.
Sans surprise, on apprend qu’elle a été formatée au World Economic Forum en tant que Young Leader. Tinagli a travaillé comme consultante pour le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unie et de 2019 à 2024, elle présidait de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
Devant l’explosion des prix de l’immobilier et des loyers, la Commission européenne a proposé un plan destiné à promouvoir le logement abordable, notamment pour les classes moyennes.
« L’Europe doit collectivement assumer sa responsabilité face à la crise du logement »
Les prix des logements ont augmenté de plus de 60 % entre 2010 et 2025 et les loyers de 29 %, selon l’institut européen des statistiques.
À Paris, Airbnb représente près de 10 % des logements disponibles.
Le plan de Bruxelles prévoit de réviser les règles en matière d’aides d’Etat pour soutenir des prix abordables tout en laissant aux pays membres de l’Union d’investir dans le logement social.
Cette nouvelle norme européenne illégitime veut réguler le nombre de nuité des particuliers qui possèdent un bien immobilier pour des locations de courte durée.
Pour faire passer la pillule, cette démarche s’intègre dans le plan de lutte contre la pauvreté qui appauvrira les proriétaires pour passer la main aux groupes d’investisseurs qui auront le label Europe.
Le gouvernement espagnol a infligé une amende de 64 millions d’euros à Airbnb pour avoir fait la promotion d’appartements non agréés. « Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause du logement, tandis que quelques-uns s’enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux » Pablo Bustinduy, ministre espagnol chargé des droits des consommateurs, dans un communiqué.
Airbnb a déclaré qu’il était « convaincu que les mesures prises par le ministère de la Consommation sont contraires à la réglementation en vigueur en Espagne ».
Depuis juillet 2025, tout logement de vacances proposé en ligne avec un système de réservation et de paiement automatisé doit posséder un numéro d’enregistrement officiel. Cette obligation fait partie d’un règlement européen plus large visant à rendre le marché de la location de courte durée plus transparent et mieux réglementé.
En France les loyers sont fixés librement par le propriétaire sauf s’il est situé en zone tendue.
La notion de zone tendue est apparue dans le décret n°2013-392 du 10 mai 2013 pour définir les communes de plus de 50 000 résidents où le rapport entre l’offre disponible et la demande de logement est déséquilibré du fait d’une très forte demande sur le marché locatif.
Si l’idée de placer votre épargne dans de l’immobilier locatif dérange bruxelles, c’est avant tout un placement qui ne rentre pas dans les objectifs pour financer l’Europe Fédérale et le plan de défense de 800 milliards de Draghi.
Investir dans la pierre permet de se constituer un patrimoine tout en profitant de revenus complémentaires mais avec l’Europe ce placement ne sera plus rentable à terme. Faute d’une économie florissante, la France a perdu 25.000 emplois dans le bâtiment au premier trimestre 2024 avec comme cause la fin du prêt à taux zéro (PTZ) et la zéro artificialisation nette (ZAN) des sols.
Mais si le secteur du Bâtiment demande à l’Etat une aide financière pour relancer la construction neuve, les logement saisonniers absorbent la demande de logement temporaire.
Depuis 2021, la France a un volume d’annonces locatives divisé par 2,5. La demande augmente de plus de 5% dans les grandes villes pour les studios qui ont vu leur prix augmenter de 120 euros par mois. Mais ces hausses concernent la pénurie de logement où les propriétaires préfèrent vendre que de louer pour ne pas subir les impayés. Si le pouvoir d’achat des français baisse, que les coûts énergétiques augmentent et que les locataires sont en instabilité professionnelle, pourquoi rejeter la faute sur Airbnb ?
C’est encore une fois l’incompétence politique de Bruxelles qui crée un problème majeur sans assumer sa propre responsabilité du marché européen de l’électricité et du sabotage du gazoduc russe. Les erreurs géopolitiques ressurgissent toujours dans la vie réelle.
Le bateau eropéen prend l’eau de toute part avec sa politique digne de l’ex URSS pour stabiliser une crise dans laquelle elle joue son avenir en tentant d’équilibrer le financement de la guerre en Ukraine, la construction de l’Europe fédérale et le plan de la défense européenne.
L’harmonie européenne joue une partition désaccordée qui va pousser les membres de l’Union à revoir leur politiques intérieures s’ils ne veulent pas mourir dans le « bunker » de Von Der Leyen.
Francis Ros
(AFP)
Pour la première fois de son histoire, l’Union européenne s’attaque à l’immense crise du logement qui frappe le Vieux continent en présentant mardi un plan pour encourager la construction et encadrer les locations de courte durée.
Les statistiques sont vertigineuses. Près de 1,3 million de personnes vivent sans abri dans l’UE – soit deux fois la population du Luxembourg. Au cours des 15 dernières années, le prix des logements a augmenté de 60 %. Celui des locations a lui grimpé de près de 30 %, selon l’institut européen des statistiques.
« Le logement abordable est l’un des défis les plus urgents en Europe », a déclaré mardi la vice-présidente de la Commission européenne, Teresa Ribera.
Afin de tenter d’endiguer cette crise, qui frappe l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne, ses équipes ont élaboré un « plan pour le logement abordable », présenté mardi après-midi.
Encadrer les locations de courte durée
Parmi ses principales mesures figure la présentation prochaine d’une proposition de loi pour encadrer les locations de courte durée, du type Airbnb, notamment dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers. Celle-ci pourrait entre autres inclure un plafonnement du nombre de nuitées autorisées. La crise est particulièrement marquée en Espagne, pays qui a accueilli en 2024 un nombre record de visiteurs.
Bruxelles veut également dynamiser le secteur de la construction. L’idée n’est pas d’exiger que chaque État membre construise un certain nombre de maisons ne dépassant pas un certain prix. Mais plutôt de contrer les pénuries de main d’œuvre via un grand programme de formation d’apprentis et de modifier certaines normes environnementales afin d’accélérer la délivrance de permis de construire.
La Commission estime que le continent aura besoin de plus de deux millions de logements par an pour répondre à la demande actuelle. Elle souhaite également faciliter les investissements des États membres dans ce secteur et mobiliser le secteur privé.
Selon ses calculs, jusqu’à 375 milliards d’euros pourraient être mobilisés à cet effet d’ici 2029.
« Première avancée »
Pourquoi avoir tant attendu pour agir sur ce dossier ? Le logement ne fait en principe pas partie des compétences de l’Union européenne comme le sont l’agriculture, l’immigration ou le commerce : il revient aux États membres d’agir directement. Mais la gauche pousse pour que l’Europe se saisisse malgré tout du problème.
« Nous défendons cette cause depuis des années, mais nous avons eu du mal à la placer au cœur de la politique européenne », assure l’eurodéputée socialiste Irene Tinagli. Pour l’élue italienne, cette crise « est répandue à travers tout le continent » et loin d’affecter uniquement les centre-villes des métropoles européennes.
À la tête de la Commission logement du Parlement européen, elle assure d’ailleurs avoir rencontré une ribambelle de maires européens réclamant que la Commission prenne le dossier à bras le corps.
Les édiles sont nombreux à avoir salué la publication de ce plan. Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, l’a qualifié de « tournant pour la crise européenne du logement ». « C’est une première avancée qu’il y ait un plan », a renchéri Jacques Baudrier, adjoint chargé du logement à la mairie de Paris, auprès de l’AFP. « Il reste encore plein de choses à définir, mais c’est une étape dans la bataille. »