Au 30 juin 2025, les États-Unis avaient apporté un total de 114,6 milliards d’euros (134,23 milliards de dollars US) d’aide à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, contre 167,4 milliards d’euros pour l’Europe selon le Kiel Institute, un groupe de réflexion basé en Allemagne. Un montant partagé entre l’Union européenne et ses États membres, auxquels s’ajoutent le Royaume-Uni, l’Islande, la Norvège et la Suisse.
Pour les seules dépenses de l’Union européenne, ce sont 63,18 milliards de fonds qui ont été alloués entre 2022 et 2024, selon les données du Kiel Institute. L’aide militaire, elle, a été majoritairement fournie par les États membres en leur propre nom, quitte à être partiellement remboursés par l’Union européenne (ce qui apparaît comme une aide financière). L’UE n’est en effet pas compétente pour effectuer directement des dépenses militaires.
Le 22 août 2025, l’UE a validé un nouvel apport de 4 milliards d’euros à l’Ukraine : 3,05 milliards d’euros au titre de la facilité pour l’Ukraine, auxquels s’ajoute 1 milliard d’euros dans le cadre du mécanisme de prêts du G7. Ce dernier prêt exceptionnel d’assistance macrofinancière (AMF), mis en place par la Commission européenne, permet à l’Ukraine de couvrir ses besoins urgents.
L’avance européenne en matière d’aide à l’Ukraine se confirme désormais, et elle devrait fournir 90 milliards d’euros supplémentaires à Kiev. Au niveau de l’UE, les États membres ont créé un instrument, la facilité pour l’Ukraine, qui doit pourvoir jusqu’à 50 milliards d’euros de soutien financier de 2024 à 2027. Kiev a déjà reçu plus de 22,7 milliards d’euros au titre de cette facilité.
L’Europe fournit désormais la majorité de l’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine
En termes de soutien militaire, les États-Unis sont longtemps restés devant l’Europe. Si l’aide totale de l’Europe était nettement supérieure, en comptant l’aide humanitaire, les Américains restaient d’importants pourvoyeurs d’armes. Du moins jusqu’au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier dernier.
Washington a fourni un total de 64,6 milliards d’euros pour aider l’Ukraine à s’armer et se défendre entre 2022 et 2024. Mais pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les Européens ont devancé le pays de l’Oncle Sam en matière de soutien militaire. Selon le Conseil européen, celui-ci atteint désormais 77,32 milliards d’euros pour l’Europe, dont 59,6 milliards d’euros pour les États de l’Union européenne, 13,77 milliards pour le Royaume-Uni et 3,95 milliards pour la Norvège.
En mai 2025, Washington a approuvé d’importantes exportations d’armes vers l’Ukraine. Or celles-ci ne sont pas comptabilisées comme aide militaire au sens du Kiel Institute, puisqu’il s’agit d’achats que l’Ukraine doit financer elle-même.
L’Europe se distingue également par d’importantes aides financières et humanitaires. Rien que dans l’Union européenne, elles avoisinent 85 milliards d’euros en 2025. L’UE a activé en parallèle le mécanisme de protection temporaire pour accueillir des réfugiés ukrainiens sur son territoire, un dispositif de 17 milliards d’euros. À titre de comparaison, l’aide financière et humanitaire américaine s’élève à 50 milliards d’euros, calcule le Kiel Institute.
L’aide humanitaire européenne paraît d’autant plus importante au vu des récentes décisions de l’administration Trump. Dès le 20 janvier 2025, le président des États-Unis a ordonné par un décret le gel de l’aide étrangère de l’Usaid, l’Agence américaine pour le développement, durant 90 jours. 83 % des programmes de financement de l’agence sont de nouveau suspendus depuis le mois de mars 2025. Des décisions lourdes de conséquences, puisque l’organisme représentait jusque-là 42 % de l’aide humanitaire à travers le monde, notamment en Ukraine.












