- La BCE va utiliser son portefeuille de fonds propres pour investir dans le fonds d’obligations vertes libellées en euro de la BRI
- Le fonds de la BRI investit dans des projets liés à la production d’énergie renouvelable et à l’efficacité énergétique
- Cette démarche marque la contribution de la BCE aux objectifs environnementaux et aux objectifs de l’UE en matière de climat
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’utiliser une partie de son portefeuille de fonds propres afin d’investir dans le fonds d’investissement en obligations vertes libellées en euro (EUR BISIP G2) mis en place par la Banque des règlements internationaux (BRI) pour les banques centrales. Par cet investissement, la BCE contribue, dans le cadre de son mandat, aux efforts menés à l’échelle mondiale afin de promouvoir les objectifs environnementaux –y compris les objectifs de l’UE en matière de climat–et de lutter contre le changement climatique. Le fonds d’obligations vertes de la BRI investit dans des projets liés à la production d’énergie renouvelable, à l’efficacité énergétique et dans d’autres projets respectueux de l’environnement.
Cet investissement dans le fonds EUR BISIP G2 s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissements responsables et durables de la BCE, qui a pour objectif d’accroître la part de titres verts dans son portefeuille de fonds propres. Cet investissement complète les achats directs d’obligations vertes sur les marchés secondaires. La BCE détient déjà des obligations vertes à hauteur de 3,5% de son portefeuille de fonds propres, soit une valeur de marché totale de 20,8milliards d’euros. La BCE prévoit d’augmenter cette part au cours des prochaines années.
Le fonds EUR BISIP G2 fait partie de l’initiative de la BRI relative aux fonds d’obligations vertes, qui aide les banques centrales à intégrer les objectifs de durabilité environnementale dans la gestion de leurs réserves et de leurs fonds propres. En septembre2019, la BRI a lancé un fonds d’obligations vertes libellées en dollar américain dans le cadre de cette même initiative.
La BCE prend également des mesures afin d’accroître les investissements durables et responsables dans le fonds de pension de son personnel. En2020, l’ensemble des indices boursiers de référence traditionnels répliqués par ce fond de pension ont été remplacés par des équivalents à bas carbone, ce qui a considérablement réduit l’empreinte carbone du fonds actions. La BCE explore la possibilité d’étendre l’utilisation d’indices de référence à faible intensité de carbone aux catégories d’actifs à revenu fixe de son fonds de pension.
La BCE est membre du Réseau pour le verdissement du système financier (Network for Greening the Financial System, NGFS), le réseau international de banques centrales, de superviseurs et d’organisations internationales pour la promotion de la responsabilité environnementale dans le secteur financier.
Notes :
- Le portefeuille de fonds propres de la BCE se compose de son capital libéré, de son fonds de réserve générale et de la provision pour risques financiers.
- Le fond de pension du personnel de la BCE fait l’objet d’une gestion passive par deux gestionnaires d’actifs extérieurs. Il poursuit une politique générale d’investissement responsable et durable, fondée sur des directives d’exclusion sélective et de vote par procuration qui intègrent des normes environnementales, sociales et de gouvernance.
- Pour de plus amples informations, veuillez consulter le communiqué de presse BRI concernant le lancement du fonds EUR BISIP G2 https://www.bis.org/press/p210125.htm
Réseau pour l’écologisation du système financier
Le financement de la transition vers une économie verte et à faible émission de carbone, conformément à l’objectif « bien en deçà de 2°celsius » fixé par l’accord de Paris, et la promotion d’une croissance durable sur le plan environnemental figurent parmi les principaux défis de notre époque. Dans le processus de réponse aux défis environnementaux et climatiques, il existe à la fois des opportunités et des vulnérabilités pour les institutions financières et le système financier dans son ensemble.
Lors du « One Planet Summit » de Paris, en décembre 2017, huit banques centrales et superviseurs ont créé un réseau de banques centrales et de superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS). Depuis lors, le NGFS s’est développé et compte désormais 42 membres et 8 observateurs, représentant 5 continents. L’objectif du Réseau est de contribuer au renforcement de la réponse mondiale requise pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris et de renforcer le rôle du système financier pour gérer les risques et mobiliser des capitaux pour des investissements verts et à faible émission de carbone dans le contexte plus large du développement durable sur le plan environnemental.
Le NGFS a publié le 17 avril 2019 son premier rapport complet « A call for action » qui propose des premières recommandations visant à faciliter le rôle du secteur financier dans la réalisation des objectifs de l’accord de Paris de 2015.
Banque de France