beau tableau en arrière plan avec la « tête de bouc »
La compagnie Skyways entre trafic de drogue et terrorisme
Le procureur du Tribunal correctionnel de Bobigny a requis dix ans de prison contre le prince saoudien Nayef Al-Shaalan, le propre gendre du ministre saoudien de la Défense. Le jugement a été mis en délibéré au 9 mai. Le procureur a estimé que le prince avait bien acheminé en connaissance de cause 2 tonnes de cocaïne sur l’aéroport du Bourget, le 16 mai 1999. Un trafic de drogue effectué grâce à une compagnie aérienne privée qui ne passe pas inaperçue en Arabie Saoudite : Skyways International. Un choc pour les élites saoudiennes…
La société dépend en effet de la Saudi National Commercial Bank. L’établissement, au moment des faits, de l’homme d’affaires Khaled bin Mahfouz, banquier historique de la famille royale. Et la cocaïne a bien été livrée en France dans les soutes d’un Boeing de Skyways, pilotée ce jour-là par un commandant de bord employé de la compagnie, Keith Monroe.
Mais surtout comme www.geopolitique.com est en mesure d’en apporter les preuves aujourd’hui, un autre pilote de Skyways International, Mohammed Tahsin, est lui impliqué dans le cadre des enquêtes sur les attentats du 11 septembre.
De quoi alimenter des soupçons sur les buts ultimes poursuivis par cette compagnie aérienne.
www.geopolitique.com vous propose de télécharger un courrier de l’attaché des douanes auprès de l’Ambassade des Etats-Unis à Paris, daté du 30 décembre 2002. Cette lettre désigne un ressortissant pakistanais, Mohammed Tahsin, comme étant « financièrement associé » à l’un des pirates du 11 septembre 2001, Ahmed al-Ghamdi. L’attaché des douanes demande aux autorités françaises des détails sur un séjour effectué par Mohammed Tahsin à Paris, fin 2001, dans l’établissement de luxe Résidence Maxim’s. Nous avons pu nous procurer des éléments comptables relatifs à cette escale. Comme vous le découvrirez avec ces documents mis en ligne, Mohammed Tahsin dispose de réservations passées par Skyways et paye avec la carte American Express de Skyways.
Dans notre fichier de documents confidentiels, vous prendrez également connaissance des faxs émanant de la Branche Aviation de la National Commercial Bank, confirmant que Skyways est gérée depuis le siège social de cette banque, à Djeddah, longtemps présidée par Khaled bin Mahfouz.
Concernant les 2 tonnes de cocaïne acheminées en France par le Boeing de Skyways (immatriculé VP-BNA, photographié ci-contre), sur la base d’une coopération judiciaire menée avec les services antidrogues américains de la DEA, les enquêteurs français ont tenté de reconstituer le schéma global de l’opération. Grâce à une ex-petite amie américaine, Doris Mangeri-Salazar, le prince Al-Shaalan a été mis en relation avec le cartel colombien de Carlos Zapata.
Lui-même et ses lieutenants ont été invités à Riyad par le prince, qui a proposé de mettre à leur disposition des avions saoudiens pour acheminer leur production de cocaïne vers l’Europe (la police américaine aurait retrouvé au domicile de Doris des photos prises à Riyad ; et elle-même a été reconnue coupable pour ce trafic de drogue et condamnée à 24 ans de prison le 28 août 2005 par la Cour de Miami).
Dans un rapport de synthèse de la DEA, les frères Zapata (arrêtés aux Etats-Unis et qui ont accepté de collaborer avec la justice) évoquent les mobiles religieux du prince ; ils rapportent que celui-ci, par cette opération, entendait ouvertement servir la cause islamique. Une hypothèse qui laisserait supposer une opération de financement occulte en faveur d’un mouvement islamiste.
Sur la base d’une autre coopération, menée par les services judiciaires suisses, les enquêteurs estiment que les recettes financières de ce trafic de drogue étaient destinées à être blanchies par la Kanz Bank, une petite banque privée de Genève fondée par Nayef Al-Shaalan lui-même, et qui a subitement fermé au lendemain des premières arrestations effectuées en France et aux Etats-Unis. Côté helvétique, on estime que cette banque devait blanchir l’argent de la drogue grâce à schéma organisé par un homme d’affaires espagnol spécialiste des marchés de l’art, Jose Maria Clemente. Divers procès-verbaux de l’instruction indiquent que Clemente et Al-Shaalan se sont rencontrés à plusieurs reprises au moment des préparatifs de l’opération. Et, dans le cadre de ce trafic de drogue, Clemente a été arrêté à Barcelone par les services antidrogues espagnols le 11 décembre 2002, qui l’ont inculpé pour blanchiment.
Coronavirus : la Commission propose un certificat vert numérique
La Commission européenne propose aujourd’hui de créer un certificat vert numérique pour faciliter la libre circulation en toute sécurité dans l’UE durant la pandémie de COVID-19. Ce certificat prouvera qu’une personne a été vaccinée contre la COVID-19, a reçu un résultat négatif à un test de dépistage ou a guéri de la COVID-19. Il sera disponible gratuitement, sous forme électronique ou sur papier, et comportera un code QR visant à garantir sa sécurité et son authenticité. La Commission mettra en place un service passerelle afin de garantir que tous les certificats peuvent être vérifiés dans l’ensemble de l’UE et elle soutiendra les États membres dans la mise en œuvre technique des certificats. Il incombera toujours aux États membres de décider quelles restrictions en matière de santé publique peuvent être levées pour les voyageurs, mais ils devront appliquer ces assouplissements de la même manière aux voyageurs titulaires d’un certificat vert numérique.*
Mme Vĕra Jourová, vice-présidente chargée des valeurs et de la transparence, a déclaré ce qui suit : « Le certificat vert numérique propose une solution à l’échelle de l’Union pour garantir que les citoyens européens bénéficient d’un outil numérique harmonisé permettant de soutenir la libre circulation dans l’UE. Il s’agit d’un message positif à l’appui de la relance. Nos objectifs clés consistent à proposer un outil facile d’utilisation, non discriminatoire et sécurisé qui respecte pleinement la protection des données. Nous continuons également d’œuvrer en faveur d’une convergence internationale avec d’autres partenaires. »
M. Didier Reynders, commissaire chargé de la justice, a fait la déclaration suivante : « Avec le certificat vert numérique, nous adoptons une approche européenne pour que les citoyens de l’UE et les membres de leur famille puissent voyager cet été en toute sécurité et avec le moins de restrictions possible. Le certificat numérique vert ne constituera pas une condition préalable à la libre circulation et il n’exercera aucune discrimination. Une approche commune à l’échelle de l’UE nous aidera non seulement à rétablir progressivement la libre circulation au sein de l’UE et à éviter la fragmentation, mais aussi à influer sur les normes mondiales et à montrer l’exemple sur la base de nos valeurs européennes telles que la protection des données. »
Principaux éléments du règlement proposé aujourd’hui par la Commission :
Certificats accessibles et sûrs pour tous les citoyens de l’UE :
Le certificat vert numérique couvrira trois types de certificats : les certificats de vaccination, les certificats relatifs aux tests de dépistage (test TAAN/RT-PCR ou test rapide de détection d’antigènes) et les certificats pour les personnes qui ont guéri de la COVID-19.
Les certificats seront délivrés sous forme électronique ou sur papier. Tous deux disposeront d’un code QR contenant les informations clés nécessaires ainsi que d’une signature numérique visant à garantir l’authenticité du certificat.
La Commission mettra en place un service passerelle et aidera les États membres à développer un logiciel permettant aux autorités de vérifier toutes les signatures de certificats dans l’ensemble de l’UE. Aucune donnée à caractère personnel des titulaires des certificats n’est transmise au service passerelle ou n’est conservée par l’État membre qui effectue la vérification.
Les certificats seront disponibles gratuitement et dans la ou les langues officielles de l’État membre de délivrance ainsi qu’en anglais.
Non-discrimination :
Toutes les personnes – vaccinées et non vaccinées – devraient bénéficier d’un certificat vert numérique lorsqu’elles voyagent dans l’UE. Afin d’éviter toute discrimination à l’égard des personnes qui ne sont pas vaccinées, la Commission propose de créer non seulement un certificat de vaccination interopérable, mais aussi des certificats relatifs aux tests de dépistage de la COVID-19 ainsi que des certificats pour les personnes qui ont guéri de la COVID-19.
Même droit pour les voyageurs titulaires d’un certificat vert numérique – Lorsqu’ils acceptent une preuve de vaccination pour lever certaines restrictions en matière de santé publique telles que les tests ou les quarantaines, les États membres seraient tenus d’accepter, dans les mêmes conditions, les certificats de vaccination délivrés dans le cadre du système des certificats verts numériques. Cette obligation serait limitée aux vaccins ayant reçu une autorisation de mise sur le marché à l’échelle de l’UE, mais les États membres peuvent décider d’accepter également d’autres vaccins.
Notification d’autres mesures – Si un État membre continue d’exiger des titulaires d’un certificat vert numérique qu’ils se soumettent à une quarantaine ou qu’ils subissent un test, il doit en informer la Commission et tous les autres États membres et expliquer les raisons qui motivent la prise de telles mesures.
Informations essentielles uniquement et données à caractère personnel sécurisées :
Les certificats comprendront un ensemble limité d’informations telles que le nom, la date de naissance, la date de délivrance, des informations pertinentes sur le vaccin/test/rétablissement et un identifiant unique du certificat. Ces données ne peuvent être vérifiées que pour confirmer et vérifier l’authenticité et la validité des certificats.
Le certificat vert numérique sera valable dans tous les États membres de l’UE et ouvert à l’Islande, au Liechtenstein, à la Norvège et à la Suisse. Il devrait être délivré aux citoyens de l’Union et aux membres de leur famille, quelle que soit leur nationalité. Il devrait également être délivré aux ressortissants de pays tiers qui résident dans l’UE et aux visiteurs qui ont le droit de se rendre dans d’autres États membres.
Le système des certificats verts numériques est une mesure temporaire. Cette mesure sera suspendue lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) aura déclaré la fin de l’urgence sanitaire internationale liée à la COVID-19.
Étapes suivantes
Pour être prête avant l’été, cette proposition doit être rapidement adoptée par le Parlement européen et le Conseil.
Parallèlement, les États membres doivent mettre en œuvre le cadre de confiance et les normes techniques convenus au sein du réseau « Santé en ligne », afin de garantir la mise en œuvre dans les délais des certificats numériques verts, leur interopérabilité et le plein respect de la protection des données à caractère personnel. L’objectif est que les travaux techniques et la proposition soient achevés dans les mois à venir.
Contexte
Afin de se conformer aux mesures visant à limiter la propagation du coronavirus, il a été demandé aux voyageurs dans l’UE de produire divers documents, comme des certificats médicaux, des résultats de test ou des déclarations. L’absence de formats normalisés a entraîné des problèmes pour les voyageurs lorsqu’ils se déplacent dans l’UE. Des rapports ont aussi fait état de documents frauduleux ou falsifiés.
Dans leur déclaration adoptée à la suite des vidéoconférences informelles des 25 et 26 février 2021, les membres du Conseil européen ont appelé à poursuivre les travaux en vue d’une approche commune des certificats de vaccination. La Commission collabore avec les États membres au sein du réseau « Santé en ligne », un réseau volontaire rassemblant les autorités nationales chargées de la santé en ligne, pour préparer l’interopérabilité des certificats de vaccination. Des lignes directrices ont été adoptées le 27 janvier et mises à jour le 12 mars, et l’ébauche du cadre de confiance a été approuvée le 12 mars 2021.
La Commission a adopté ce jour une proposition législative établissant un cadre commun pour un certificat vert numérique. Elle a également adopté une proposition complémentaire visant à garantir que le certificat vert numérique sera aussi délivré aux ressortissants de pays tiers qui résident dans des États membres ou dans des États associés à l’espace Schengen ainsi qu’aux visiteurs qui ont le droit de se rendre dans d’autres États membres. Des propositions distinctes destinées à couvrir les citoyens et les non-citoyens sont nécessaires pour des raisons juridiques ; il n’existe aucune différence de traitement entre les citoyens et les non-citoyens éligibles en ce qui concerne les certificats.