Des nominations en mode furtif
Lévêque Labbé, cela pourrait ressembler à de l’humour présidentiel pour illustrer le changement immobile qui consiste à nommer les anciens conseillers de la macronie à Matignon. Jérôme Fournel, ancien directeur de cabinet de Bruno Le Maire a rejoint Michel Barnier. Matthieu Labbé-Zerilli, était conseiller spécial du ministre délégué auprès d’Elisabeth Borne, chargé des relations avec le Parlement.
Ce gouvernement immaculé de la macronie n’est pas représentatif des suffrages des dernières élections législatives, il est un coloriage de la macronie à la sauce LR pour tenter de faire croire que l’alternance politique existe dans ce pays.
Cette prise de risque pour maintenir la caste au pouvoir sera dangereuse pour valider le budget 2025 et l’austérité par la hausse des impôts, qui reste la seule solution de repli de ces voyous, exposera le premier ministre à une motion de censure.
L’instabilité gouvernementale ne fait que commencer, annonçant son cortège de mouvements sociaux attendus dès novembre, quand la commission européenne jugera le plan de réduction du déficit français.
Si nous devons nous serrer la ceinture pour financer la guerre en Ukraine, c’est niet.
Si nous devons payer encore plus pour sacrifier les aides sociales et la sécurité sociale, ce sera non aussi.
Il est irresponsable de nommer un tel gouvernement avec la fronde du peuple qui commence à comprendre que leurs députés ne respectent pas le choix des urnes et obéissent à la menace de Macron de les remettre face à une nouvelle dissolution dès 2025.
Un projet à la sauce grecque
Le choix de Michel Barnier tient aussi à son attitude envers la crise grecque qui ressemble comme une goutte d’eau à la situation de la France.
Voilà pourquoi il a été nommé, chaque responsable politique sait que notre destin économique sera lié à celui de la Grèce et quoi de plus normal que de nommer celui qui a participé au sauvetage de ce pays qui a été vendu à la banque Goldman Sachs pour intégrer l’Europe en falsifiant son bilan économique.
« Il y a cinq ans (2010), la zone euro a failli exploser. Tout le monde, à commencer par le peuple grec, a fait des efforts pour la stabiliser . Après cinq ans de travail pour lui donner une architecture de régulation, de gouvernance, et coordonner les politiques économiques et budgétaires, il serait grave de laisser tomber un pays ». Siud Ouest 2015
« Nous avons bâti un règlement de copropriété de l’euro, rétabli la confiance en Europe et des autres parties du monde à notre égard. Mais cela reste fragile et un « Grexit » nuirait forcément à la confiance dans l’euro. S.O. Alexis Tsipras, lui, l’affirme. Est-ce une forme de chantage ? »
La peur d’un Frexit
La Grèce comme la France s’est mise dans une situation de crise en multipliant les emprunts pour vivre au-dessus de ses moyens. Barnier le sait et c’est pour cela qu’il intègre dans son cabinet les hauts fonctionnaires choisi par Macron. Même s’il existe un divergence avec le président, c’est le clan Rotschild qui a tranché et choisi de repeindre Matignon à la sauce Edouard Philippe, Castex et Borne, l’incartade Attal était un feu de paille pour gagner du temps avant la dissolution.
Oui le sentiment de sortie de l’Euro et de l’Europe gagne du terrain et il était important de placer un spécialiste de la question puisque Barnier a réussi son coup avec la Grèce mais a échoué avec l’Angleterre qui est sortie de l’UE.
Quinze ans après la crise des dettes souveraines, Standard & Poor’s a donné une notation positive à la Grèce, alors que la France voit la sienne dégradée. L’agence Moody’s confirme elle aussi les bonnes perspectives de la Grèce, tous les voyants sont au vert même si le pays est ruiné après avoir vendu tous ses trésors architecturaux.
Kostis Hatzidakis, ministre grec de l’Économie, salue les efforts de la Grèce : « Cela nous donne la force de poursuivre nos efforts et de promouvoir toutes les réformes nécessaires. »
Pour ne pas sombrer sous le poids d’une dette de 300 milliards d’euros, la Grèce avait mis en place une politique d’austérité pendant plus de huit ans.
La Grèce peine à redresser son économie.
La Grèce vient de passer quinze ans dans une récession insupportable pour son peuple qui a du renoncer à la totalité de ses acquis sociaux et l’industrie comme le commerce ne vont pas mieux. La plan Barnier en France doit nous faire accepter cela sans susciter une seule protestation de l’opposition sur le cas grec.
En 2024, la Grèce reste à 20% de son niveau économique de 2008 qui est évalué positif par les agences de notation du marché. N’oublions pas que ce pays grâce à l’Europe a eu une inflation de près de 30% pour éponger la dette européenne tout en passant l’écueil de la crise Covid.
Les salaires sont toujours aussi bas et ceux qui faisaient parti de la classe moyenne sont devenus pauvres. En quoi cela est une perspective positive si ce pays est géré comme une nation du tiers monde ? Aujourd’hui, un salarié grec sur trois travaille à temps partiel pour un salaire net de 317 euros, inférieur à l’allocation de chômage de 360 euros.
Barnier sera celui qui va nous faire décrocher de notre statut de pays riche pour entrer dans la spirale négative de la récession avec comme promesse pour la classe moyenne de devenir les futurs pauvres de la nouvelle France.
Geopolintel 24 Septembre 2024