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Djihadistes, salafistes et mercenaires

Les nouvelles brigades internationales du nouvel ordre mondial

jeudi 14 juin 2012

La guerre qui se livre sur le sol syrien n’est pas une guerre civile mais une guerre classique dont les combattants proviennent (majoritairement) de l’extérieur. Il s’agit non d’une assertion gratuite mais d’un fait établi de notoriété publique, connu de toutes les chancelleries et Services de renseignement. Les médias français ne font d’ailleurs pas exception à la règle, telle France culture qui, au cours de l’une de ses récentes matinales, y a fait très ouvertement allusion comme d’un fait allant de soi… Mieux encore dirigeants israéliens ou américains eux-mêmes ne s’en cachent pas. Début mars, les forces loyalistes auraient ainsi procédé, lors de la chute des bastions islamistes d’Homs, à l’arrestation de quelques 600 militants et 118 combattants étrangers (dont des ressortissants français a-t-on dit à l’époque) et mercenaires des pays arabes…. Le 20 mai la Tunisie reconnaissait par la voix d’Ali Arid, son ministre de l’Intérieur, la présence de combattants tunisiens en territoire syrien : « Nous sommes désormais certains de la présence de jeunes tunisiens dans les prisons syriennes et de la mort d’autres sur le terrain alors que le reste combat toujours aux côtés des hommes armés dans ce pays » !

Libération le 23 mai, évoquait également, de façon très convaincante, un anodin tourisme djihadiste « Sur le terrain, la présence de combattants étrangers est confirmée par des responsables de la révolution… Il y en a actuellement quelques dizaines dans le pays, essentiellement des Libyens. En général, ils viennent pour quelques semaines avant de repartir chez eux ». Le Figaro du 21 mai se montrait quant à lui moins exagérément timoré « Plusieurs centaines de combattants étrangers ont afflué pour renverser le régime de Bachar el-Assad. Parmi eux, des Français, dont cinq ont été arrêtés au Liban ». Jeune Afrique 9 mai : « Le 11 février, le numéro un d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, appelait les musulmans de la région à soutenir la rébellion. Depuis, les attentats se multiplient à Alep et à Damas, et les djihadistes affluent de l’étranger. Le 20 avril, le très recherché terroriste libanais Abdel Ghani Jawhar est mort à Al-Qusayr dans l’explosion de la bombe qu’il était en train de poser. À Bagdad, la teinte confessionnelle prise par la révolte syrienne trouve un écho dans la crise au sommet de l’État… entre les sunnites et les chiites, lesquels contrôlent désormais le pays ».

Sur ce sujet, l’on se reportera utilement au “Dossier Syrie“ du bien documenté site antimondialiste “Internationalnews.fr“. On insistera non plus jamais assez sur le rôle du Qatar dans l’envoi de combattants fanatiques ou de mercenaires en Syrie (avec la bénédiction de Washington, d’Ankara de la Ligue arabe et particulièrement de Ryad) à partir de la Turquie où les commandos disposent d’une base d’entraînement, ou de la Jordanie, de l’Irak et du Liban. Le Qatar, pétromonarchie wahhabite, dont le territoire a abrité en 2003 la base opérationnelle des forces américaines et en 2011 a fait participer cinq mille de ses soldats d’élites à la révolution “spontanée“ de Libye. Des ingérences si manifestes qu’au final elles ont fini par franchir les pourtant hautes barrières de la bienséance diplomatique… ainsi Vitaly Churkin, représentant de la Fédération de Russie au Conseil de sécurité, accusant Ian Martin, représentant spécial en Libye du Secrétaire général des NU Ban Ki-moon, d’avoir utilisé des dispositifs onusiens destinés aux réfugiés syriens pour acheminer en Turquie des combattants d’Al Qaeda !

Ajoutons pour faire bonne mesure que le 16 mai, l’Agence officielle russe RIA Novosti signalait que des “Syriens“ avaient suivi des entraînements à la guérilla et la propagande armée dans des bases vraisemblablement américaines du Kossovo. Information reprise par le président Bachar al-Assad sur Rossia 24 : « Nous disposons d’informations confirmant qu’un groupe d’opposants syriens s’est rendu au Kossovo pour y acquérir de l’expérience en matière d’intervention armée, en matière de démarches à accomplir pour amener l’Otan en Syrie ». Fin avril, l’agence de presse serbe Tanjug, reprenant les déclarations du dissident syrien en exil Ammar Abdulhamid, avait annoncé que les rebelles bénéficieraient l’expérience de l’ex Armée de libération du Kosovo, l’UCK, officiellement dissoute en 1999 de sinistre renommée… en référence au trafic d’organes humains prélevés sur des prisonniers, coupable commerce auquel elle se serait livré sous la houlette de l’actuel Premier ministre kosovar, Hachim Thaçi, à l’époque du proconsulat du Dr. Kouchner alors Haut représentant du Secrétariat général de l’Onu au Kossovo.

Léon Camus

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