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Des missiles français livrés à l’armée libanaise inopérants

mercredi 7 octobre 2015

La livraison de missile au Liban promis par Jacques Chirac en 2006 est un véritable casse tête. La veille de l’attentat contre Charlie Hebdo, la France avait déclaré avoir livré les missiles Milan au Liban.
La résolution 1701 du conseil de sécurité visait à stopper le conflit israélo-libanais de 2006. Depuis la tension entre ces deux pays est toujours palpable, surtout en regard au contrat passé entre la France et l’Arabie Saoudite.

Certains missiles antichar Milan livrés par la France à l’armée libanaise ne fonctionnent pas, révèle mercredi le quotidien libanais as-Safir.

Le journal, citant plusieurs sources, indique que ces missiles anciens, entreposés dans des hangars en France, ont été livrés pour coïncider avec la visite du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Le 20 avril dernier, l’armée libanaise avait reçu une première livraison d’armes françaises, financées par un don saoudien de trois milliards de dollars, afin de mieux faire face à la menace jihadiste venant de Syrie. Elle a réceptionné 48 missiles antichar Milan sur la base aérienne de Beyrouth lors d’une cérémonie en présence de M. Le Drian et de son homologue libanais Samir Mokbel, ainsi que de l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Ali Awad Assiri.

Source

Les missiles français à l’armée libanaise …caduques !

Alors que l’armée libanaise déploie tous les efforts nécessaires pour assurer les besoins de la bataille contre le terrorisme, le manque d’aides internationales continuent d’entraver son action .

En effet, les deux dons saoudiens de quatre milliards de dollars n’ont pas encore été versés, sur fonds de divergences politiques, et de problèmes administratifs, financiers, voire personnels !

Il est clair que l’armée compte essentiellement en cette période sur les aides militaires américaines, même si celles-ci demeurent insuffisantes face aux besoins de la bataille.

Quant aux Français, leur contribution est toujours décevante. Sachant qu’à ce jour, l’armée libanaise n’a reçu de Paris que 47 missiles de type Milan, payés par l’Arabie Saoudite dans le cadre d’une aide de 600 millions de dollars.

Le jour de la livraison de ces missiles, le ministre français de la défense a supervisé en personne ce processus qui a eu lieu à l’aéroport de Beyrouth dans une ambiance cérémoniale.

Mais il s’est avéré que ces missiles sont caduques, et qu’ils ont été transportés à la hâte des dépôts, pour coïncider avec la visite du responsable français.

S’exprimant au quotidien libanais Assafir, des sources éminentes ont révélé que l’intrusion de l’humidité a rendu une partie de ces missiles inutilisable. Et d’indiquer que l’armée a le droit de réclamer à leur place des missiles conformes aux critères nécessaires.

Toutefois, des sources françaises concernées par l’équipement de l’armée libanaise ont assuré à Assafir que les missiles livrés au Liban ont été transportés des dépôts de l’armée française, ajoutant qu’il est impossible qu’ils soient défectueux.

Selon elles, il se peut qu’il « existe un certain dysfonctionnement au niveau de l’équipement, mais les missiles ne représentent aucun défaut ».

Face à cette réalité, quel serait le sort de l’aide française ? Sera-t-elle sans valeur aucune ? Qu’en est-il du don saoudien et du report continu de la livraison d’armes malgré le besoin urgent en cette période ?

L’armée libanaise avait assumé ses responsabilités en dressant la liste de ses besoins en armes, et en formant 10 comités spécialisés, regroupant chacun 10 officiers pour suivre cette affaire.

Riyad affirme quant à lui que la mort du roi Abdallah n’affecte pas l’accord en armement, mais certains milieux politiques avancent que les priorités saoudiennes ont changé suite à l’éclatement de l’offensive contre le Yémen.

Traduit du site Assafir

Le Conseil de sécurité adopte une résolution sur le Liban

11 août 2006 – Clôturant plusieurs semaines de négociations, le Conseil de sécurité a adopté aujourd’hui une résolution d’envergure appelant à une cessation totale des hostilités entre le Hezbollah et Israël, demandant au gouvernement libanais de déployer son armée au Sud-Liban et renforçant le mandat de la FINUL, dont les effectifs seront accrus et le mandat musclé.

Le Conseil de sécurité était réuni en présence des ministres des affaires étrangères du Danemark, de la France, de la Grèce, du Qatar, du Royaume-Uni, de la Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, ainsi que du Secrétaire général et du Vice-Secrétaire général de l’ONU et des représentants d’Israël et du Liban.

La résolution 1701 (2006), parrainée par le Danemark, les Etats-Unis, la France, la Grèce, la Slovaquie, et le Royaume-Uni, a été adoptée à l’unanimité de ses quinze membres.

La résolution appelle en tout premier lieu à une « cessation totale des hostilités », en particulier « la cessation immédiate par le Hezbollah de toutes ses attaques » et « la cessation immédiate par Israël de toutes ses opérations militaires offensives ».

Elle appelle ensuite « le gouvernement du Liban et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) à déployer leurs forces de concert à travers le Sud [du Liban] » et le gouvernement israélien « lorsque commencera ce déploiement, à retirer en parallèle toutes ses forces du Sud-Liban ».

Le gouvernement libanais a annoncé cette semaine qu’il était prêt à déployer 15.000 soldats dans le sud de son pays.

Le Conseil de sécurité « souligne l’importance de l’extension du contrôle du gouvernement sur tout le territoire libanais, conformément aux dispositions de la résolution 1559 (2004), de la résolution 1680 (2005) et de l’Accord de Taëf » de 1989 qui avait mis fin à la guerre civile au Liban entre 1975 et 1990.

Un des principaux objectifs de cette extension est « qu’il n’y ait plus d’armes déployées sans le consentement du gouvernement du Liban » et « pas d’autre autorité que celle du gouvernement libanais », dit la résolution.

Le Hezbollah, groupe armé chiite, occupe actuellement le sud du Liban. C’est la seule milice armée à être représentée au parlement et au gouvernement libanais.

Dans la perspective d’un règlement politique de la crise à plus long terme, le Conseil de sécurité recommande la mise en place « de mesures de sécurité pour éviter la reprise des hostilités ».

Outre le contrôle exclusif de l’armée libanaise et de la FINUL sur la zone entre la Ligne bleue et la rivière Litani, le Conseil de sécurité recommande d’interdire la « vente ou la fourniture d’armes » au Liban, « sauf autorisation de son gouvernement ».

Cette injonction est assortie d’un embargo sur les armes, qui s’impose à tous les Etats Membres, sur la vente d’armes, de munitions, de matériel militaire ou d’assistance militaire à destination du Liban, sauf autorisation du gouvernement libanais ou de la FINUL.

La résolution demande également « la transmission à l’ONU de toutes les cartes sur les champs de mines au Liban en possession d’Israël ».

La médiation du Secrétaire général de l’ONU est requise pour la mise en œuvre de l’Accord de Taëf et des résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité, qui requièrent notamment le désarmement de toutes les milices au Liban.

Elle est aussi requise pour « la délimitation des frontières internationales du Liban, en particulier dans les zones où elle sont contestées ou incertaines, notamment en abordant la question de la zone des fermes de Chebaa ».

Le Secrétaire général doit rendre compte de « propositions en ce sens dans les 30 jours ».

Enfin, dernier volet principal de cette résolution, le Conseil procède au renforcement de la FINUL ainsi que souhaité par le Secrétaire général.

La FINUL voit ses effectifs portés à un maximum de 15.000 troupes, soit sept fois plus qu’à l’heure actuelle.

Elle bénéficie aussi d’un renforcement significatif de son mandat qui est de « surveiller la cessation des hostilités, ainsi que « d’accompagner et de soutenir les forces armées libanaises dans leur déploiement au Sud du Liban » et dans les efforts pour que l’armée libanaise soit la seule force armée au sud du pays.

A l’appui de ce mandat, le Conseil de sécurité « autorise la FINUL à prendre toutes les mesures nécessaires [...] afin de s’assurer que sa zone d’opération n’est pas utilisée pour des activités hostiles quelles qu’elles soient, pour résister aux tentatives de recourir à la force pour l’empêcher de remplir son mandat » et pour « protéger les civils exposés à une menace imminente de violence physique ».

Prorogeant le mandat de la FINUL jusqu’au 31 août 2007, la résolution précise qu’une résolution renforçant son mandat suivra prochainement.

Sur le front humanitaire, la résolution du Conseil appelle « la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour apporter son assistance financière et humanitaire au peuple libanais, notamment en facilitant le retour en sécurité des personnes déplacées » ainsi que « la réouverture des aéroports et des ports ».

Le Conseil envisage aussi une assistance à la reconstruction et au développement du Liban.

La résolution demande « à toutes les parties » de ne rien faire qui puisse compromettre « l’accès humanitaire aux populations civiles, notamment le passage en toute sécurité des convois humanitaires » et le retour des personnes déplacées.

Le Conseil demande enfin au Secrétaire général de lui rendre compte dans une semaine des progrès accomplis dans la mise en œuvre de sa résolution.

La FINUL avait reçu pour mandat, au terme de la résolution 425 et de la résolution 426 de 1978, de « confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban », de surveiller le cessez-le-feu le long de la Ligne bleue et « d’aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité effective dans la région ».

La FINUL a certifié en 2000 le retrait israélien de l’intégralité du territoire libanais.

Constatant néanmoins le maintien de la présence de troupes syriennes au Liban ainsi que de milices armées, le Conseil de sécurité avait demandé leur retrait et leur désarmement par sa résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité.

Après le retrait syrien du Liban en avril 2005, le Conseil de sécurité avait demandé « la mise en œuvre intégrale » de la résolution 1559, notamment la délimitation des frontières avec la Syrie, la dissolution des milices et regretté que des armes continuent d’entrer au Liban à leur intention. (dépêche du 17.05.06).

Israël a entamé le 12 juillet au Liban une opération contre le Hezbollah, suite à une opération « non provoquée » du groupe armé au nord d’Israël, qui a fait huit morts parmi les soldats israéliens et qui a conduit à l’enlèvement de deux autres soldats, ainsi qu’en réponse aux attaques à la roquette contre les villes du nord d’Israël (dépêche du 12.07.06).

Les combats ont fait près de 1.000 morts du côté libanais et au moins 41 morts du côté israélien parmi les civils. Près de 900.000 Libanais sont déplacés, dont 220.000 ont fui le pays. Par ailleurs, de nombreux habitants du nord d’Israël ont quitté leur foyer ou sont réfugiés dans des abris contre les bombes.

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