Geopolintel

La guerre énergétique

Russie/Ukraine/Europe/Amérique

jeudi 10 avril 2014

À l’est de l’Ukraine, Donetsk réclame ouvertement une autonomie souveraine. À Kharkiv, le pouvoir de transition à Kiev a fait procéder ces dernières heures à des rafles « anti-terroristes » contre des militants indépendantistes occupant pacifiquement des bâtiments administratifs. Le Secrétaire général de l’Otan accuse et menace la Russie. Le ton monte de part et d’autre du Dniepr. Personne cependant ne précise que les oligarques qui se sont partagés les riches zones industrielles de l’est ukrainien depuis le coup d’État du Maïdan, ont tout intérêt à laisser s’y développer, voire à y encourager, une agitation souverainiste russophile, ceci dans le dessein de mieux asseoir, par la suite, leur propre autorité néo-féodale.

L’Ukraine dégrisée vit aujourd’hui dans l’incertitude la plus complète. Nul ne sait quelle équipe dirigeante sortira des urnes au lendemain de l’élection présidentielle de mai prochain. Tout est encore ou à nouveau possible. Des militants indépendantistes ne viennent-ils pas de prendre d’assaut ce 6 avril, des bâtiments officiels à Kharkiv et à Donetsk où deux milles personnes ont hissé le drapeau de la Fédération [1] ? Très certainement Moscou ne reconnaîtra d’ailleurs pas les résultats des élections anticipées du 25 mai [2]. En attendant Kiev a rejeté le 5 avril, la hausse de 80 % des prix du gaz décidée par son grand voisin et a menacé les autorités russes de les faire traduire devant une cour d’arbitrage internationale. Tout faits qui relancent le spectre d’une « guerre du gaz » pouvant affecter l’ensemble de l’Europe.

« La Russie a échoué à s’emparer l’Ukraine par l’agression armée. Elle lance maintenant un plan afin de s’emparer de l’Ukraine par l’agression gazière et économique  » déclare à ce propos le vindicatif Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk. Moscou vient effectivement d’annuler deux ristournes accordées à l’Ukraine sur ses livraisons gazières tout en lui réclamant 11 mds de $ d’arriérés ! Le prix des 1000 m3 cubes s’est ainsi envolé en 72 heures, passant de 268 à 485 dollars [3]. Au demeurant, il ne faut point s’y tromper, la guerre du gaz qui oppose Kiev et Moscou depuis près d’une décennie, est de fait une réponse et l’une des conséquences de l’extension de l’Otan à l’est !

Il est par ailleurs assez clair que toute nouvelle crise des approvisionnements de la Russie à l’Ukraine aurait ou aura de graves incidences sur l’Europe, particulièrement dans sa partie orientale et les pays baltes. Car l’Ue, bien que très consciente de sa dépendance (un tiers de sa consommation énergétique provient de Russie dont 40 % des exportations transitent via l’Ukraine), surtout après les précédentes crises de 2005/2006 et 2009/2010, se trouve perpétuellement empêtrée dans ses lourdeurs administratives lorsqu’il s’agit de planification stratégique. C’est dire qu’en raison de ses impuissances bureaucratiques, l’Union reste vulnérable pour n’avoir pas encore su se prémunir efficacement et suffisamment en cas de rupture des fournitures de gaz russe.

La transition énergétique – notamment en Allemagne tributaire de la Russie à hauteur de 38,2 % de ses besoins en gaz naturel – ne tient pas ses promesses… d’autant qu’elle est très largement un leurre dont le but ultime serait de rendre l’Europe dépendante de la houille américaine et de leur gaz de schiste qu’acheminera à terme une flotte de méthaniers sous forme liquéfiée. Un procédé qui a fait de spectaculaires progrès et promet de modifier substantiellement la carte des échanges internationaux.

Pour l’heure « l’Ukraine a conclu un accord préliminaire avec le FMI d’un montant de 14 à18 mds de $ transférables au cours des deux prochaines années. Les conditions d’octroi de ce crédit seront sévères. Les exigences du FMI à l’égard de l’économie ukrainienne pourraient à ce titre accroître la récession et exacerber le mécontentement populaire [RBK]. Le quotidien économique russe Kommersant souligne pour sa part que la totalité de l’aide financière proposée par l’Ue et les États-Unis s’élève à 27 mds de $. Or la Russie proposait à Kiev le même montant en janvier 2014 en y incluant la remise de prix sur le gaz annulée il y a deux jours » [4]. L’Ukraine est par conséquent au bord du gouffre et de la faillite si ceux qui, en Europe et aux É-U, ont été les promoteurs du coup d’État du 22 février dernier ne viennent pas très concrètement à son secours. Sans doute le feront-ils, mais…

Proches et lointaines prémices de la crise

Un an avant la Révolution orange qui devait aboutir fin 2004 au départ le 25 janvier 2005 du président Leonid Koutchma (dont le Premier ministre aura été Victor Ianoukovitch à partir de 2002), l’International Herald Tribune [5] s’interrogeait déjà sur la position de l’Ukraine prise entre son tropisme occidentaliste – à savoir la fascination des nouveaux États indépendants pour l’Amérique perçue à travers le prisme hollywoodien - et la Fédération de Russie. Questionnement qui intervenait au moment où commençait à se dessiner plus précisément la politique d’indépendance poursuivie depuis par le Président Poutine et qu’a révélée à cette époque l’affaire de l’oligarque Vladimir Khodorkovski, celui-ci s’étant trouvé directement impliqué en octobre 2003 dans une enquête relative à des malversations sur des marchés publics, l’affaire Ioukos. Khodorkovski appartenant au club très fermé des oligarchies planétariennes, l’affaire fit grand bruit jusqu’à la libération du susdit qui, élargi au moment des Jeux de Sotchi, est allé aussitôt sur le Maïdan de Kiev prêcher la révolte et « dénoncer les mensonges de la Russie » [6].

Alors que s’esquissait un « Espace économique commun » [EEC/EEU] unissant la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan [7] , l’Administration Bush s’inquiétait de voir Moscou reconstituer une zone d’influence dans laquelle l’Ukraine semblait devoir s’inscrire alors que les stratèges du Nouvel Ordre Mondial entendaient l’intégrer sans contredit dans l’Union européenne. Au même moment les experts américains tirèrent le signal d’alarme en découvrant avec horreur que « Kiev a décidé de ne pas utiliser l’oléoduc Odessa-Brody [8] pour alimenter l’Europe centrale en hydrocarbures de la mer Caspienne, mais pour s’approvisionner elle-même en produits russes. C’est par conséquent tout le système échafaudé autour de la Caspienne par Washington - et qui l’a [entre autres] conduit à conquérir l’Afghanistan et à menacer l’Iran d’une intervention - qui est en train de s’effondrer » [9].

À Washington, le vice président de l’American Foreign Policy Council, Ilan Berman s’émeut à son tour que l’alliance établie de facto entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, se soit nouée au moyen et à travers un consortium énergétique incluant l’Allemagne [10] . Dans ce cas de figure Kiev n’avait pas eu à choisir entre l’Europe et la Russie, mais entre l’axe Paris-Berlin-Moscou [11] - fonctionnant alors de facto - et une Union bruxelloise essentiellement euratlantiste. Situation qui aurait en outre démontré - aux yeux des géopolitologues américains - qu’à cette date la répartition des zones d’influence prévalant avant 1991 et la fin de l’Union soviétique, était apparemment caduque [ibid.]. La crise de février 2014 montre désormais, à l’évidence que tout n’est pas totalement irréversible.

1856 la Russie est défaite en Crimée : un coup d’arrêt donné à la marche de la Russie vers le Sud

L’année 2003 marque donc, comme nous venons de le voir, un point de bascule dans la politique extérieure des États-Unis… La France aura durement à souffrir de sa tentative de rébellion dans l’Affaire irakienne. Son commerce extérieur en pâtira et rapidement, le président Chirac s’efforcera par tous les moyens – et parfois les moins nobles – de rentrer en grâce auprès des néo Croisés et néoconservateurs qui ont élu domicile à la Maison-Blanche, au Pentagone et au Département d’État à la suite de la tragédie du 11 Septembre. En ce qui concerne la Russie, puisqu’elle paraît vouloir relever la tête, il s’agira de reconstituer face à elle, un « glacis » destiné à contenir ses ambitions et à brider sa remontée en puissance. À cet effet tous les anciens membres du Pacte de Varsovie seront tous, s’ils ne le sont déjà, peu à peu absorbés par l’Union européenne… Mais après avoir au préalable rallié l’Otan condition de leur admission dans l’Éden subventionné par la Commission de Bruxelles. Et ce, jusqu’à l’implosion de septembre 2008 et la fin des vaches grasses.

À partir de là, la grande stratégie de domination d’un monde encore unipolaire, stratégie conçue par Zbigniew Brzezinski commence à l’emporter sur la diplomatie beaucoup plus pragmatique d’un Kissinger. Il s’agit d’isoler la Russie d’une Europe que le pilier oriental de l’Otan, la Turquie, doit impérativement rejoindre. L’objectif étant d’empêcher la formation d’un grand espace stratégique eurasiatique, aussi l’effort du Département d’État se portera-t-il discrètement sur le Caucase et les Républiques turcophones d’Asie centrale - ainsi que sur la Géorgie et in fine l’Ukraine – que l’Administration Bush va s’efforcer d’arrimer à la zone d’influence occidentaliste. Le succès ne sera pas au rendez-vous et les déboires se multiplieront au fur et à mesure que la défaite afghane apparaîtra dans toute sa déplorable inéluctabilité. Chassés de leur base aérienne de Karshi Khanabad en Ouzbékistan en juillet 2005 [12], les forces aériennes américaines se replieront en Kirghizie, à Manas, dont ils furent également mis à la porte deux ans avant l’expiration des accords prévue en 2014 [13].

Pour Brzezinski, d’origine polonaise et issu d’une lignée frankiste [14], l’Ukraine et à la Pologne occupent de toute évidence une place importante dans son « jeu de Go » personnel à échelle continentale [15]. En un dernier mot, du point de vue de Zbigniew Brzezinski, le conflit devrait permettre, s’il tournait à l’avantage de Moscou - ce qu’il faut, à Washington, éviter à tout prix - à la Russie de « couper l’accès des Occidentaux à la Mer Caspienne et à l’Asie Centrale  ». Propos qui donnent une indication quant à la nature et à la taille des enjeux liés à un conflit - aujourd’hui heureusement en gestation - mais dont les dimensions excédent naturellement les aspects énergétiques considérés a priori à court ou moyen terme.

Car c’est justement la stratégie brzezinskienne - tout à fait impressionnante par son ampleur et l’héritière du « Grand Jeu » britannique du XIXe siècle - qui vient d’être contrebattue par le retour de la Crimée dans le giron de la Mère patrie russe : en perdant la Crimée, le camp occidentaliste aura perdu une pièce maîtresse de son dispositif. En effet le port de Sébastopol, tant qu’il appartenait à l’Ukraine, pouvait voir son bail de location à la marine russe remis en question ou renégocié comme le demandait encore récemment l’ancien Premier ministre et oligarque Ioulia Tymochenko, laquelle voulait une annulation des accords pourtant prorogés jusqu’en 2042. Or, à la différence de la guerre franco-turco-anglaise de Crimée [16] [1853/1856] dont les buts sous-jacents étaient de bloquer l’accès de la Russie aux détroits, Bosphore et Dardanelles, c’est-à-dire à la Méditerranée orientale [pensons à l’actuelle base russe de Tartous sur la côte syrienne], au canal de Suez et au-delà, à l’Océan indien, cette fois-ci les Euratlantistes ne seront pas parvenus - à l’occasion de la crise - à restreindre la liberté de manœuvre de la flotte russe en Mer Noire. Au contraire les eaux territoriales criméennes sont désormais russes ce qui élargit considérablement le domaine maritime de la Fédération en Mer Noire et subséquemment, lui donne la quasi totalité de la Mer d’Azov et l’entier contrôle du détroit de Kertch.

Suites et conséquences éventuelles de la crise

Certes une nouvelle intervention occidentaliste n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Resterait à savoir jusqu’où Obama et ses conseillers, hargneux et teigneux, se sentent prêts à aller dans cette Affaire. Quel prix sont-ils disposés à payer et quels sacrifices peuvent-ils ou accepteraient-ils de consentir pour ne pas concéder un avantage géostratégique décisif à la Russie sur le Pont-Euxin et le bassin de la Caspienne, du Caucase à l’Asie Centrale ?

Parce que toute confrontation avec la Russie aura des conséquences, notamment économiques grandes ou petites. Ainsi des attaques asymétriques contre le dollar, le marché obligataire et les approvisionnements en pétrole sont possibles voire envisageables… car il ne faudrait pas oublier, qu’indépendamment du gaz de schiste, les É-U dépendent encore, pour la satisfaction de leur consommation pétrolière, à 66% d’importations dont 8% proviennent du Venezuela quatrième fournisseur de brut des américains et proche allié de la Russie… Pays dont les exportations se font toutefois à 40% vers les É-U et dont par conséquent l’économie s’écroulerait en cas de crise prolongée entre les deux États. Ceci pour rappeler que l’arme économique, dans un monde dominé par l’interdépendance, est difficile à manier parce que le plus souvent à double tranchant.

Autant dire que Washington a sans doute plus à perdre qu’à gagner à laisser se développer la crise de façon imparfaitement maîtrisée. Prenons par exemple le méga projet pétrolier d’Exxon Mobil en partenariat avec le pétrolier russe Rosneft en Arctique, chantier qui représente plusieurs milliards de dollars d’investissements. Enfin le président Poutine pourrait également annoncer qu’il n’est plus dans les intérêts de Moscou d’honorer les contrats passés avec des entreprises américaines !

Beaucoup plus grave, une crise ouverte pourrait contribuer à hâter la chute du dieu dollar. De nombreux gouvernements ne seraient à l’évidence pas hostiles à l’abandon du système actuel afin de parvenir à moins de disparités entre les États et trouver des facilités, des instruments de pilotage de leurs économies qui leur font défaut aujourd’hui… en l’occurrence ces mêmes États-nations aspirent à des politiques souveraines que la suprématie du dollar leur interdit d’autant que l’Amérique s’emploie à annihiler les velléités de souveraineté nationale les unes après les autres. Ceci afin de faire avancer l’Unification du Grand Marché Unique planétaire.
Le dollar étant la clef de voûte du système hégémonique américain, si celui-ci perd son monopole, c’est donc tout l’édifice de la puissance nord-américaine qui court le risque de s’effondrer. Pourquoi au fond laisser survivre un système basé sur une devise monopolistique, elle-même adossée à une abyssale dette publique, un gouffre de 16 700 milliards de dollars ? Sans compter les débours de la Réserve Fédérale [17]soit 4 097 milliards de dollars, ou encore les quelques milliers de milliards de dollars en obligations fédérales non remboursées et non remboursables.

L’inconséquence d’une Amérique prospérant par le truchement de politiques internationales arrogantes et meurtrières (combien de millions de morts irakiens depuis 1991 jusqu’à nos jours ?), éradicatrice de toutes les souverainetés, est proprement consternante. Cette Amérique qui, en vue d’assujettir plus étroitement les peuples à la dure loi du Marché libre, impose, sous couvert d’une lutte pour l’égalité entre les sexes, une conception de la liberté synonyme de dépravation des mœurs et de chaos sociétal, ne peut plus prétendre s’ériger en régisseur du système financier mondial. Ni conserver à ce titre le privilège exorbitant d’une monnaie à la valeur fictive dont cependant la valeur virtuelle l’autoriserait à continuer indéfiniment à tenir le rôle de banquier planétaire.

Léon Camus 6 avril 2014

Notes

[1nouvelobs.com, 6 avril 2014

[2Vedomosti, 28 mars 2014

[3lesechos.fr, 5 avril 2014

[4Revue de presse du 28 mars 2014, Ambassade de France à Moscou

[5du 4 novembre 2003

[6france24.com/fr, 9mars 2014

[7L’Espace économique commun unissant la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan, est devenu effectif en janvier 2012. Projet qui s’amorce en 2003, avec la signature d’un accord entre la Russie, la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan, accord visant à créer un régime unique de commerce entre les cocontractants et les pays tiers. En juin 2006, les négociations préliminaires à la formation de « l’Espace économique unique » [EEU] associant « Zone de libre échange » et « Union douanière », se concluent tandis que l’Ukraine traîne les pieds, et deviennent opérationnels début 2008.

[8Lorsqu’on évoque un axe Paris-Berlin-Moscou il fallait à cette époque y inclure Varsovie. Ainsi la dépêche AFP du 1er sept. 2004 : « La Pologne négocie avec l’Ukraine la possibilité de recourir à l’oléoduc ukrainien Odessa-Brody - projet au départ soutenu par Washington, l’Union européenne et Ankara - pour acheminer du brut de la Caspienne vers l’Europe… Le gouvernement ukrainien avait annoncé en juillet que cet oléoduc reliant le port d’Odessa sur la mer Noire au terminal de Brody pourrait être temporairement utilisé en sens inverse pour le transport de brut russe vers la mer Noire  ». Décision vertement blâmée par les États-Unis, l’Union européenne et la Turquie. Achevé en mai 2002, l’oléoduc n’entrera en service qu’en 2004. En juillet le gouvernement ukrainien acceptait l’utilisation de l’oléoduc à flux inversé pour le transport de brut russe vers la Méditerranée. En 2010, il a même été question que cette « ligne de pipes » [pipeline] puisse servir au transport de brut vénézuélien vers la Biélorussie.

[9usgohome.free.fr, 5 novembre 2003

[10Le projet Nord Stream est lancé en 1997 par Gazprom en partenariat avec la Finlande, il est destiné à l’acheminement de gaz russe vers l’Allemagne à travers la mer Baltique. À partir de 2005 le partenariat se renforce avec Berlin : le chancelier Gerhard Schröder garantit un crédit pour un milliard d’€uros. Puis, Mme Merkel lui ayant succédé à la tête du gouvernement, Gerhard Schröder devient président du Conseil de surveillance du consortium germano-russe responsable du projet dont Gazprom détient 51 %. Le premier tronçon du gazoduc est inauguré en septembre 2011. Aujourd’hui en pleine crise ukrainienne, et quoique Mme Merkel annonce s’associer à d’éventuelles nouvelles sanctions contre la Russie [5 avril 2014], le consortium allemand Siemens AG annonce son intention de poursuivre sa coopération avec Moscou en dépit des sanctions occidentales [RiaNovosti, 26 mars 2014]. Siemens qui a déjà investi quelque 800 millions d’€uros dans l’économie russe, notamment dans les équipements ferroviaires destinés aux Jeux de Sotchi, a récemment vendu huit trains à grande vitesse [TGV] à la Fédération.

[11En février 2003 nous sommes à la veille de la guerre d’agression que les États-Unis s’apprêtent à livrer à l’Irak. Un axe diplomatique Paris-Berlin-Moscou, rejoint par Pékin, s’est constitué pour faire obstacle à l’orage d’acier qui monte sur l’horizon tandis que devant le Congrès des États-Unis, le Directeur de la CIA, George Tenet, persiste et signe… tandis que le Secrétaire d’État Colin Powell, mentant éhontément, accuse crûment la France, la Belgique et l’Allemagne de faire barrage, tout en se targuant d’apporter de nouvelles preuves des liens existant entre Oussama ben Laden, les terroristes d’Al Qaïda et le régime irakien [nouvelobs.com, 11 février 2003].

[12radio-canada.ca, 31 juillet 2005

[13ria.ru, 25 mai 2012

[14Cf. Charles Novack « Jacob Frank » p. 77 et 193. Paris 2012 Éd. L’Harmattan.

[15voir « Le grand échiquier » 1997/2002

[16Voir Encyclopédie Universalis article de Robert Mantran. En 1833, le tsar et le sultan signaient le Traité d’Unkiar-Skelessi par lequel la Russie garantissait l’indépendance de l’Empire ottoman en contrepartie de la fermeture des Détroits aux navires de guerre étrangers. À Paris, le ministre François Guizot déclare alors que la Mer noire est devenue un « lac russe » gardé par un État vassal, la Sublime Porte. Depuis la fin du XVIIIe siècle, la Russie exerce une poussée constante en direction de la Méditerranée, à travers le Pont Euxin [Mer Noire] et les Balkans en arguant de la protection des peuples slaves et des chrétiens orthodoxes. Politique visant au contrôle des Détroits puis à l’accès à la mer libre, ce qui inquiète fortement l’Angleterre. Laquelle axe en grande partie sa politique étrangère sur la défense de la route des Indes, ce qui explique sa détermination à s’assurer de la Péninsule arabique et du Golfe persique. C’est dans ce contexte qu’à la veille de l’hiver 1853, Français, Anglais et Italiens soucieux d’éviter le démantèlement de l’Empire ottoman en cas de défaite probable face à la Russie impériale, décident de lancer une offensive en Crimée sur la base navale de Sébastopol où se trouve concentrée la flotte russe de la Mer Noire. La population Tatars forte de 300 000 - 80% de la population criméenne - se soulèvent au profit des envahisseurs… fait qui n’est pas entièrement effacé de la mémoire collective !

[17Fin janvier 2014, Le bilan de la Réserve fédérale américaine s’établissait de la manière suivante : 4097 mds de $ dollars au 29 janvier 2014, soit une croissance de 376 % par rapport des 860 mds de $ de 2007 avant la crise. À partir de 2009, la Fed procède à de massifs achats des produits toxiques détenus par les banques - obligations adossées à des prêts hypothécaires à risque - et à des achats tout aussi massifs de Bonds du trésor américains à long terme. Ces deux composantes formant l’essentiel de la politique d’assouplissement quantitatif [quantitative easing] de la Réserve fédérale [solidariteetprogres.org, 5 février 2014].

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