Le Mercosur est une alliance économique qui repose sur : la libre circulation des biens et des services, l’établissement d’un tarif extérieur commun et l’adoption d’une politique commerciale commune vis-à-vis des États tiers ou de groupe d’États tiers et la coordination des politiques macroéconomiques et sectorielles entre les États parties dans les domaines du commerce extérieur, commerce agricole, industriel.
C’est une structure qui était vouée à muter comme celle du marché commun européen et se transformer en communauté sud américaine. Le groupe des BRICS a interrompu le cycle de sa construction, l’Europe pousse à sa réalisation. La nomination de Stéphane Séjourné repose sur son ancien travail de lobbyiste pour l’Europe, il était président de la délégation pour les relations avec le Mercosur au Parlement européen.
Stéphane Séjourné a surpris par sa nomination au poste de ministre des affaires étrangères comme celle de commissaire européen, puisqu’il n’a pas la carrure diplomatique, il est en réalité un lobbyiste affilié à Washington et aux grandes corporations internationales.
La vice-présidente du Sénat, Sylvie Robert, n’hésite pas à qualifier les pays du Mercosur de « rouleau compresseur agricole », capables d’écraser l’agriculture européenne : « Le Mercosur est un géant économique, plus grand que n’importe lequel de nos partenaires. L’Argentine et le Brésil exportent à eux seuls chaque année la même quantité de maïs que celle produite chaque année dans toute l’Union européenne ».
Le Mercosur est le plus grand accord de libre-échange au monde, avec 780 millions de personnes et 120 milliards d’euros d’échanges de biens et de services par an au sein d’une union aux taxes douanières réduites.
Stéphane Séjourné, déclarait en janvier 2024, lors d’un voyage diplomatique en Argentine qu’il ne « fermait pas la porte » à « autre chose » qu’un accord commercial pour sceller la relation entre les deux rives de l’Atlantique.
Le nouvel accord faciliterait l’accès au marché européen pour les entreprises sud-américaines et de facto représente un risque pour détruire notre agriculture et un éloignements des accords d’échanges entre les pays des BRICS.
La finalité est un super marché spéculatif qui profite toujours à ceux qui dérèglemente le droits souverain pour laisser les mastodontes comme Black Rock et Vanguard de gérer encore plus les ressources alimentaires de la planète pour en faire un monopole.
Stéphane Séjourné, ancien président de la délégation pour les relations avec le Mercosur au Parlement européen, estime que « nous ne devons pas craindre un agenda commercial ouvert, tant qu’il reste durable et équilibré ».
Début septembre 2024, des négociateurs étaient à Brasilia pour tenter de le finaliser le nouvel accord pour qu’il soit conclu d’ici à la fin de l’année et cela correspond à la nomination de Séjourné par Macron au poste de commissaire Européen et du départ de Thierry Breton, que certains ont voulu voir en désaccord avec Von Der Leyen, alors qu’il s’agit de coller avec un agenda avant les élections américaines et de la crainte du rapprochement du président argentin et de Donald Trump.
Au final ce sont encore des milliards de l’Europe qui vont être versés aux pays sud américains au détriment de nos agriculteurs qui se sont couchés pour seulement 400 millions d’euros bien aidés par le lobby agricole de la FNSEA.
Mais le grain de sable des négociations intervient avec les écologistes allemands, qui protestent contre ces échanges qui vont polluer la planète.
Greenpeace Allemagne a publié une analyse juridique montrant que l’accord UE-Mercosur enfreindrait la législation européenne et internationale en vigueur en matière de climat. Cette analyse, rédigée par Roda Verheyen, avocate spécialiste du climat, et Gerd Winter, de l’université de Brême, conclut que les relations commerciales entre les deux blocs conduiront à une augmentation globale des émissions de gaz à effet de serre et à une poursuite de la déforestation.
Un autre rapport de Global Witness montre que la déforestation continue de progresser dans le Cerrado brésilien, la savane tropicale la plus riche en biodiversité au monde, qui couvre un territoire aussi grand que le Mexique mais concentre environ 70 % de la destruction liée à la consommation européenne.
De grandes banques telles que Barclays, BNP Paribas, HSBC, ING Group, Merrill Lynch et Santander, ainsi que des fonds d’investissement tels que Vanguard Group et BlackRock, contribuent à la déforestation en achetant des actions, en accordant des prêts et en souscrivant collectivement des milliards de dollars d’obligations ces dernières années pour les trois grandes entreprises du secteur de la viande qui sont à l’origine de la destruction du climat dans toute l’Amérique du Sud.
L’UE accélère l’accord avec le Mercosur et propose de tripler les fonds de coopération s’il est signé
L’objectif de la relance du pacte est de faciliter l’adaptation des entreprises sud-américaines afin que la mise en œuvre de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne se fasse « en douceur et avec succès ».
« L’UE est prête à fournir des fonds de coopération pour aider à la mise en œuvre réussie de l’accord du Mercosur », a déclaré Francisco García García, chef d’équipe pour l’Amérique du Sud à la direction de la coopération avec l’Amérique latine de la Commission européenne, à un groupe de journalistes, dont Infobae.
Bruxelles, le cœur du bloc européen, n’a pas donné de chiffres exacts, mais il est question de « doubler, voire tripler » les fonds qu’elle alloue déjà individuellement aux pays d’Amérique du Sud.
Actuellement, le pays qui reçoit le plus est le Paraguay, avec 80 millions d’euros de fonds de coopération. Il est suivi par le Brésil avec 70 millions d’euros, puis par l’Argentine avec 50 millions d’euros (l’Uruguay ne reçoit actuellement aucun fonds). En plus de ce chiffre, les Sud-Américains reçoivent une autre partie qui provient du budget global de coopération avec l’ensemble de la région.
« Nous parlons maintenant de centaines de millions d’euros, alors qu’aujourd’hui nous ne parlons que de 200 millions d’euros », confirment avec enthousiasme des sources européennes.
Après un premier accord politique en 2019, l’Europe a exigé du bloc sud-américain des garanties en matière d’environnement et de respect des règles européennes de sécurité alimentaire, ce qui a tronqué l’accord final et rouvert les négociations. Dans ce scénario, les pays du Mercosur ont vu comment le chapitre vert européen ajoutait une grande incertitude pour les entreprises sud-américaines dans sa mise en œuvre, et ils ont soulevé la question avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lorsqu’elle s’est rendue dans la région l’année dernière et qu’elle a rencontré le président brésilien Lula da Silva.
Les pays du Mercosur ont clairement indiqué la nécessité d’aider chacun des secteurs à ne pas perdre en compétitivité lorsque l’accord de libre-échange se concrétisera.
M. Von der Leyen en a pris note et a commencé à concevoir une action visant à promouvoir la signature de l’accord. Il se tourne vers son agence de coopération pour trouver des solutions et propose une augmentation exponentielle du montant de la coopération afin que les entreprises argentines, paraguayennes et uruguayennes puissent être compétitives si l’accord entre les blocs est finalement signé.
Les nouveaux fonds de plusieurs millions de dollars - remboursables et non remboursables - seront distribués sur la base des décisions d’un nouveau comité qui sera créé spécialement pour prendre ces décisions et qui sera composé des deux blocs et de représentants techniques de la direction de la coopération de l’Union européenne.
L’idée est de donner un coup de pouce aux PME pour favoriser la transition écologique, assurer la compétitivité et la traçabilité une fois l’accord de libre-échange finalisé.
Cette proposition de l’UE, en réponse à une plainte sud-américaine, est ce qui est actuellement en cours de négociation, et constitue également un nouveau signe de l’intérêt européen pour la conclusion d’un accord.
Olof Gill, porte-parole de l’UE pour le commerce et l’agriculture, a déclaré hier que le scénario géopolitique actuel avait ravivé l’intérêt de l’Europe pour un accord de libre-échange avec les Sud-Américains. En fait, dans le groupe de ceux qui considèrent que le scénario mondial revitalise l’accord possible, beaucoup incluent même la France, l’un des partenaires de négociation les plus conflictuels.
Si la proposition européenne va de l’avant, l’injection de fonds européens pourrait devenir un soulagement. « L’idée est que la mise en œuvre de l’accord avec l’Union européenne se fasse en douceur et avec succès pour le Mercosur », explique-t-on à Bruxelles.