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vendredi 23 décembre 2022

Coubron, le 14 décembre 2022. La dernière séance de l’année du conseil municipal s’est déroulée quelques minutes à la lumière des bougies.

« Nous ne pourrons plus payer les factures » : à Coubron, le conseil municipal se fait à la bougie

Ludovic Toro, le maire de la commune la moins peuplée de Seine-Saint-Denis, alerte depuis des mois l’État sur la baisse des dotations allouées à sa commune. Et redoute des coupures d’électricité l’an prochain si la situation perdure.

Une veillée funèbre ? Non, une séance de conseil municipal ! Sur le cliché mis en ligne sur Facebook le 15 décembre dernier par le maire de Coubron Ludovic Toro (UDI), les bougies posées en enfilade sur les tables peinent à éclairer le visage des élus qui siégeaient la veille dans l’une des salles de l’hôtel de ville. L’action se voulait symbolique, et la pénombre a vite laissé place à la lumière des ampoules.

« Au-delà du côté humoristique, c’est un appel à l’aide », souligne le premier magistrat de la commune la moins peuplée et la plus verte de Seine-Saint-Denis. Voilà des mois que celui-ci multiplie les courriers au président de la Républiques, aux ministres, au préfet ou à l’association des maires de France pour les alerter sur la forte baisse des dotations globales de fonctionnement (DGF) dans sa ville.

Avec 68 euros de DGF par habitant en 2022, Coubron se classe parmi les communes les moins bien loties du département, sachant qu’elle ne peut compter sur les subventions de la politique de la ville. Cette dotation « ridicule », l’élu la met en regard de la moyenne du 93, qui s’établit à 245 euros par administré, et de celle attribuée à Clichy-sous-Bois, l’une de ses voisines, qui perçoit 877 euros par habitant.
« Je reçois de moins en moins d’argent de l’État, et je ne peux même pas prendre un crédit »

Résultat : Ludovic Toro assure devoir s’en remettre au conseil régional d’Île-de-France et à la Métropole du Grand Paris, deux instances dans lesquelles il siège au sein de la majorité de droite, pour financer ses projets municipaux. Un chèque de 700 000 euros au titre d’un contrat d’aménagement régional occupe ainsi une bonne place sur l’un des murs de son bureau.

À en croire son maire, Coubron paierait sa réputation de « ville riche » qui, dit-il, ne reflète pas la réalité. « Début 2022, trois banques m’ont refusé un prêt de 80 000 euros, une somme qu’on ne refuse pas à un particulier, assure-t-il. Refaire une route, c’est tout de suite 100 000 euros minimum. Les banques se disent qu’on ne pourra pas rembourser. Je reçois de moins en moins d’argent de l’État, et je ne peux même pas prendre un crédit ! »

S’il souligne que « la moyenne des revenus des Coubronnais est bien supérieure à celle de l’ensemble du département et à celle des habitants de Clichy », Jean-Claude Mathias (PCF), l’un des deux élus d’opposition à Coubron, considère lui aussi que « les dotations ne sont pas suffisantes ». « Il y a beaucoup de dégradations sur les routes », observe-t-il.

À cette baisse continue de la DGF s’ajoute, depuis quelques mois, la hausse des coûts de l’énergie. « Il ne manquait plus que ça », souffle Ludovic Toro. L’an prochain, l’élu s’attend à une augmentation du prix de l’électricité comprise entre 27 % et 132 %. La facture passerait de 279 000 euros en 2022 à une somme comprise entre 354 330 euros et 647 280 euros.

« Nous ne pourrons plus payer, c’est impossible, prédit le maire de Coubron. Est-ce qu’ils couperont l’électricité en mairie ? Dans ce cas, il faudra bien trouver un moyen de lire les rapports en séance. »

Le Parisien

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