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Qui contrôle la Banque centrale européenne ?

jeudi 3 novembre 2022

La BCE est en réalité contrôlée par l’industrie financière privée. C’est ce qui explique que les créances privées pourries s’empilent sans limite.

La question de savoir à qui obéit la BCE peut vous paraître un peu austère en un lundi matin. Pourtant, c’est votre épargne et votre vie courante qui est en jeu.
Souvenez-vous que M. Mario Draghi fait naître 60 Mds€ tous les mois. C’est ce qui lui permet de maintenir les taux bas.

C’est ainsi que l’épargne « sûre » – celle qui est placée dans des obligations émises par des gens sérieux comme les grandes entreprises solides ou les Etats bien gérés – ne rapporte plus rien.

C’est ainsi que les prix de l’immobilier ne cessent de progresser car les acheteurs qui ont accès au crédit gratuit et quasiment illimité font monter les prix.

C’est ainsi que les actions atteignent des prix très élevés car elles sont valorisées par rapport à ce que rapportent les emprunts d’Etat. C’est un raisonnement idiot car une action ne devrait se payer qu’en fonction des bénéfices futurs de l’entreprise et non en fonction de ce que rapporte une obligation.

La BCE influence ainsi la vie financière de 341 millions de bipèdes. C’est plus que la Fed (325 millions d’Américains) mais moins évidemment que la Banque de Chine.

Qui décide à la Banque centrale européenne et confère à M. Draghi ces pouvoirs exorbitants ?
Un nouveau rapport de l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) (1) nous permet de mieux le savoir. La politique monétaire de la BCE se décide au travers de 22 conseils consultatifs qui comportent 517 sièges.

Des représentants d’institutions financières privées occupent 508 des 517 sièges. Banques, assureurs, fonds d’investissement, chambres de compensation, dépositaires de titres.
Sur les neuf sièges restant, sept sont occupés par des représentants d’organismes non financiers, dont deux associations de consommateurs et l’industriel allemand Siemens. Aucun représentant d’épargnants.

Top Ten

Toutes ces sociétés guident la BCE dans ses décisions, décident quelle obligation privée ou publique sera rachetée et remplacée par de l’argent surgi du néant, décident quelle banque pourra mourir, quelle autre sera « sauvée » ou désossée pour être transférée à une concurrente.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. D’autant plus que les banques européennes sont plombées par les créances douteuses (prêts non performants), 1 000 Mds$ selon une récente dépêche de Reuters (2).

L’Italie est l’obèse du bal des zombies avec 262 Mds€, ensuite vient la France avec 160 Mds€, l’Espagne avec 139 Mds€ et l’Allemagne avec 69 Mds€.

La conclusion de la dépêche Reuters laisse rêveur :

« Dans ses tentatives d’assainissement de ces 1 000 Mds$ de prêts douteux, la Banque centrale européenne a rencontré une résistance farouche du Parlement européen, pas seulement de la part de l’Italie mais aussi des législateurs allemands.

Ceci émerge toutefois comme le plus gros défi de la BCE en tant que superviseur bancaire ».

Sans rire ! Une opposition du Parlement européen ?

En réalité, voici un très beau résultat de lobbying et de désinformation.
Voilà le créditisme étalé sous vos yeux, cher lecteur. L’industrie financière a le privilège de prêter de l’argent qui n’existe pas. Les mauvaises créances s’entassent mais ce système survit en faisant la poche des épargnants et des contribuables sans défense et en distribuant des prestations sociales (en souscrivant à la dette d’Etat même à taux nul ou négatif) pour garantir la « paix sociale ».

Dette publique et dette privée ne sont que les deux visages de ce système financier corrompu.

En verrons-nous la fin ?

[NDLR : Dans cet entretien entre Bill Bonner et Jim Rickards, Jim donne son avis sur la fin de ce système et le dernier combat que s’apprêtent à mener les élites pour le sauver. Cliquez ici pour le visionner.]

(1) https://corporateeurope.org/sites/d...

(2) http://uk.reuters.com/article/uk-eu...

Simone Wapler 16 octobre 2017

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