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Macron et Mélenchon détruisent l’industrie française

jeudi 30 juin 2022

Pourquoi la France doit continuer à se désindustrialiser

Julia Cagé, enseignante à l’université de Harvard et à l’Ecole d’économie de Paris, estimait que ce qui est grave aujourd’hui, ce n’est pas le déclin de la production industrielle, mais le retard du pays en matière d’innovation.
Julia Cagé est une économiste française, spécialiste d’économie politique et d’histoire économique et professeur à Sciences-Po. Elle est aussi l’épouse de Thomas Piketty économiste ayant enseigné au Massachusetts Institute of Technology (MIT)
NB : Le MIT dit que son centre d’études internationales a été financé à l’origine par la CIA.

Pour 2022, Jean-Luc Mélenchon est soutenu par 170 économistes dont Thomas Piketty, Gabriel Zucman, Julia Cagé, Bernard Friot, Jacques Généreux, connus pour leur engagement à gauche.
Piketty, Friot, Cagé... L’appel d’économistes en faveur du programme de la Nupes aux législatives
« la Nupes porte aux législatives un projet de transformation sociale et écologique. Son but est de faire advenir au cours de la prochaine mandature une société plus égalitaire et solidaire, respectueuse des impératifs écologiques. »

  • « construction d’un projet productif à long terme, compatible avec le respect de la biosphère »

La Nupes propose une autre voie. Son principe fondamental consiste à relier l’immédiateté de l’urgence sociale au temps long d’un mode de développement désirable et respectueux des impératifs écologiques.

  • Industrie : Emmanuel Macron enterre définitivement le modèle d’une France sans usines

La réindustrialisation de la France, dans des secteurs sensibles comme la santé ou les semiconducteurs est une priorité pour le gouvernement depuis le début de la crise du covid.

« Parce que nous avons pris des décisions parfois 15 à 20 ans après certains de nos voisins européens, nous ne rattraperons pas notre retard ou surtout nous nous laisserons distancer dans les 10, 15 ans qui viennent ». « Nous devons augmenter la capacité de l’économie française à croître par l’innovation ».

« Quand on se désindustrialise, on perd de la capacité à tirer de l’innovation »

La cristallerie Baccarat créée sous Louis XV a été vendue au fonds chinois Fortune Fountain Capital, trois semaines après l’investiture d’Emmanuel Macron en 2017.
Lors de son passage à Bercy, Emmanuel Macron a vendu Alstom et Alcatel-Lucent au norvégien Nokia et Technip au groupe texan FMC.
N’oublions pas que la loi Macron de 2015 a permis la privatisation de plusieurs aéroports avec l’aide de fonds spéculatifs douteux, qui ont peut être versé des pots de vin dans des paradis fiscaux.

Macron tape aussi dans le MIT avec Olivier Blanchard, professeur au MIT, et ancien directeur des études du FMI.
Olivier Blanchard : « Je ne pense pas que nous allons connaître une longue période d’inflation élevée »
L’ancien chef économiste du Fonds monétaire international, qui avait prévu le retour de la hausse des prix aux États-Unis, se veut plutôt rassurant.
Il est fidèle la stratégie McKinsey.

Tant que le FMI, le MIT et la CIA contrôleront notre économie nous ne pourrons pas arriver à réindustrialiser notre pays.

Le coût du travail en France est l’un des plus élevés en Europe

Le coût de l’heure travaillée en France atteint 37,3 euros. Celui-ci s’élève à 35,9 euros en Allemagne, 27,3 au Royaume Uni et … 6 euros en Bulgarie, 7,3 en Roumanie, 10,4 en Pologne, 13,7 au Portugal, 21,4 en Espagne. C’est au Danemark que le coût de l’heure travaillée est le plus élevé : 46 euros.

  • « Aujourd’hui, pour 100 euros de bénéfices disponibles, les entreprises du CAC40 en attribuent 70 euros aux actionnaires, 25 euros à l’investissement et 5 euros aux salariés. Il fut un temps où les salariés captaient 70% de ces bénéfices. Faut-il chercher plus loin la crise du pouvoir d’achat dont souffre la France depuis de longues années ? »

Mélenchon : « Le coût du travail n’est pas excessif en France »

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Pour une nouvelle industrialisation de la France

OPINION. La nécessité pour la France de s’industrialiser devrait être un sujet clé de la campagne de la présidentielle. Les idées proposées ne sont pas à la hauteur de l’enjeu qui passe par une meilleure répartition des bénéfices des entreprises, comme le préconisait le Général de Gaule avec son idée de répartition.

Depuis deux ans, la pandémie a révélé les retards structurels de la France dans de trop nombreux domaines tels la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur, les services publics et, bien entendu, dans le dossier spécifique de l’industrie et du développement économique. Après 40 années d’une politique néolibérale, rarement remise en cause, nous payons la facture d’une société ayant fait de la maximisation des résultats financiers le credo incontournable de toute politique publique.

Aujourd’hui, la France a besoin d’une nouvelle industrialisation dont les contours restent largement à définir. Certes nous souffrons de la comparaison avec notre voisin allemand dont l’industrie, avant la pandémie, contribuait pour près de 1.900 milliards d’euros à la richesse nationale, contre environ 900 millions d’euros pour l’Hexagone, employant 6,2 millions de salariés, 2,7 millions en France et pour un investissement en R&D d’environ 54 milliards d’euros contre à peine 25 milliards d’euros de ce côté du Rhin. Globalement, l’industrie française ne pèse que 12% du PIB contre plus de 20% en Allemagne. Le constat est sans appel.

Nouvelle répartition des résultats

Ne peut-on pas voir dans ces données l’incapacité de notre économie à offrir des emplois stables, performants et bien rémunérés ? La nouvelle industrialisation dont la France a besoin doit reposer sur une nouvelle clef de répartition des résultats créés par les entreprises. Aujourd’hui, pour 100 euros de bénéfices disponibles, les entreprises du CAC40 en attribuent 70 euros aux actionnaires, 25 euros à l’investissement et 5 euros aux salariés. Il fut un temps où les salariés captaient 70% de ces bénéfices. Faut-il chercher plus loin la crise du pouvoir d’achat dont souffre la France depuis de longues années ?

La France, dont on ne cesse de critiquer certains travers l’empêchant de « profiter » de la mondialisation, s’est, de fait, convertie au dogme néolibéral en favorisant les actionnaires au détriment de l’appareil industriel et des salariés. Le retard accumulé est devenu abyssal et les faiblesses doivent beaucoup aux carences, en matière de formation, des salariés qui ne disposent pas toujours des options leur permettant de se former correctement tout le long de la vie.

Absent du débat présidentiel

Le débat présidentiel était l’occasion d’aborder cette question avec détermination et de manière rationnelle. Pour le moment, il n’en est rien. Nous oscillons entre les solutions habituelles faisant de l’entreprise soit la source de tous les maux ou alors une sorte de « terre promise » censée guérir une société malade d’une fragmentation que j’ai analysée par ailleurs.

Ma famille politique n’échappe pas à la règle. Encore récemment, Eric Ciotti ne déclarait-il pas, devant des chefs d’entreprise, que le rôle du gouvernement est de « créer un environnement favorable pour que les entreprises aient cette capacité de production » ? Milton Friedman, père du néolibéralisme, n’aurait pas renié ces propos ! Au lieu de réfléchir sur les évolutions même du travail, profondément bouleversé par la révolution numérique, Valérie Pécresse s’enferme dans une vision étriquée fondée sur une « fumisterie intellectuelle » : la théorie du ruissellement.

Lorsqu’on se revendique du gaullisme, on ne peut concilier le néolibéralisme avec la vision sociale et économique du fondateur de la Ve République. D’ailleurs, n’est-il pas étrange de voir une surprenante convergence d’analyse et de propositions entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ?

Transcender les vieux clivages

Notre famille politique devrait, au contraire, porter le grand dessin du Général de Gaulle : la répartition. Une idée qui transcende les vieux clivages transformant l’entreprise par une nouvelle gouvernance permettant un processus décisionnel original qui associe étroitement les dirigeants, les actionnaires et les salariés.

Le Général, visionnaire économique et social, nous a légué un outil inachevé par la volonté d’une étonnante alliance entre les syndicats et le patronat et qui pourtant permet d’analyser et de répondre aux profondes mutations de notre temps : travail, défi environnemental ou justice sociale et économique.

La solution existe, pour peu que Valérie Pécresse recouvre l’indépendance intellectuelle dont elle a toujours fait montre et qui, aujourd’hui, est mise sous tutelle par un quarteron de généraux faisant passer leur intérêt personnel avant celui de la France.

Gaël Perdriau

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