La ministre des Armées reconnaît avoir affirmé à tort que les militaires revenus de Chine en janvier avaient été testés.
Au Sénat, Florence Parly s’est excusée pour le « raccourci » qu’elle avait fait, en mars. Elle avait alors affirmé que les militaires d’une base de l’Oise rapatriant les Français de Wuhan avaient été testés au coronavirus, ce qui n’était pas le cas.
C’est alors le début de ce qui allait devenir une pandémie mondiale. Fin janvier, des avions militaire rapatriaient des Français bloqués à Wuhan en Chine, épicentre de la propagation du Covid-19. A leur bord, des militaires de la base aérienne de Creil (Oise). Quelques semaines plus tard, le département comptait l’un des premiers clusters (foyers d’infection) en France, déclenchant les interrogations.
Face au Sénat ce mardi 22 septembre, la ministre des Armées Florence Parly a reconnu que ces militaires de retour de Wuhan n’avaient pas été testés, contrairement à ce qu’elle avait auparavant indiqué le 4 mars.
La commission d’enquête voulait éclaircir ce point après que le colonel Bruno Cunat, ancien commandant de la base aérienne 110 de Creil, avait affirmé que les militaires qui se trouvaient dans l’un des avions de rapatriement fin janvier n’avaient pas été testés avant leur retour sur la base, contrairement à ce qu’avait affirmé la ministre, comme le rappelle Public Sénat.
« J’ai juré de dire toute la vérité et donc je me dois de vous dire que j’ai dit quelque chose d’inexact le 4 mars à France 2 », a reconnu Florence Parly.
Lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat sur le Covid-19, la ministre des Armées, Florence Parl… https://t.co/OjytDoXmTQ
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Un « raccourci »
« C’était un raccourci. Ce qui s’est passé, c’est que les équipages ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict mais qui en effet ne comprenait pas à l’époque de tests. […] N’étant pas médecin, je vous prie d’excuser le caractère un peu raccourci de ma formule », a-t-elle ajouté, évoquant un protocole de surveillance pendant quatorze jours.
Pourquoi ces militaires n’ont-ils pas été testés à l’époque ? « Le dogme, à ce moment-là, n’était pas de tester tout le monde mais de tester les patients symptomatiques », a répondu la directrice du service de santé des armées, Maryline Gygax Généro, auditionnée avec la ministre. Les civils rapatriés de Wuhan avaient toutefois tous été testés au début de leur quatorzaine, symptomatiques ou non, rappelle Franceinfo.
Quant à savoir si la base aérienne avait été le point de départ de l’épidémie dans l’Oise, la ministre s’est montrée catégorique : « Non, définitivement non, la base militaire de Creil n’est pas à l’origine d’un cluster dans l’Oise. […] Je comprends la curiosité des habitants de l’Oise compte tenu de l’importance de la diffusion du virus dans les premières semaines de l’épidémie […] je crois pouvoir vous dire que le patient zéro ne se trouvait probablement pas dans la base de Creil ».