« Déclaration de The Lancet en réponse à la lettre du 18 mai du président Trump au Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Le 18 mai 2020, le président Donald Trump a écrit au directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Dans cette lettre, le président Trump fait état des résultats d’une étude que son administration a menée sur la réponse de l’OMS à la pandémie de Covid-19. Le président Trump a écrit que « nous savons ce qui suit » et la première allégation qu’il a faite est que l’OMS « a constamment ignoré des rapports crédibles sur la propagation du virus à Wuhan au début de décembre 2019 ou même avant, y compris des rapports du journal médical Lancet. L’Organisation Mondiale de la Santé n’a pas mené d’enquête indépendante sur les rapports crédibles qui étaient en conflit direct avec les comptes rendus officiels du gouvernement chinois, même ceux qui provenaient de sources situées à Wuhan même ».
Cette déclaration est inexacte s’agissant des faits. Le Lancet n’a publié aucun rapport en décembre 2019 faisant référence à un virus ou à une épidémie à Wuhan ou ailleurs en Chine.
Les premiers rapports publiés par la revuel l’ont été le 24 janvier 2020. Dans un article de Chaolin Huang et ses collègues, les 41 premiers patients de Wuhan atteints de Covid-19 ont été décrits (1). Les scientifiques et les médecins qui ont mené cette étude étaient tous issus d’institutions chinoises. Ils ont travaillé avec nous pour mettre rapidement à la disposition d’un public international des informations complètes et en accès libre sur cette nouvelle épidémie et la maladie qu’elle a provoquée.
Un deuxième article (2), de Jasper Chan et ses collègues, également publié le 24 janvier, décrit les premières preuves scientifiques confirmant la transmission de personne à personne du nouveau virus. Des scientifiques et des médecins de Hong Kong et de Chine continentale ont participé à ce rapport.
Les allégations portées contre l’OMS dans la lettre du président Trump sont graves et nuisent aux efforts visant à renforcer la coopération internationale pour contrôler cette pandémie. Il est essentiel que tout examen de la réponse mondiale se fonde sur un compte rendu factuel précis de ce qui s’est passé en décembre et janvier. »