L’attaque financière lancée contre la Grèce en raison de sa dette souveraine et de son insolvabilité potentielle, s’est vite révélée être en fait une offensive contre l’Euro, autrement dit contre l’Union européenne et n’avoir qu’un rapport lointain avec les tares et déficits structuraux de l’économie hellénique elle-même. Des « vices » au demeurant largement partagés par la plupart des pays post industriels qui ont pris la très mauvaise habitude de vivre au-dessus de leurs moyens et à crédit ; d’où une inflation galopante de la dette, une « bulle » comme une autre vouée in fine à l’éclatement.
Or tout semble indiquer que derrière la brutalité de l’attaque et qu’au-delà d’une simple ruée au pillage des économies européennes par des prédateurs sans états d’âme, se profilent d’autres objectifs, d’ordre géopolitique notamment, et ceux-là mûrement réfléchis. Car, en aucun cas, les appétits, aussi aiguisés soient-ils, de prédateurs financiers anonymes ne peuvent expliquer l’intensité dans la durée d’une offensive qui, à court terme, menace de faire voler en éclat la zone euro, l’Union des Vingt Sept, voire bien au-delà…
La multiplication exponentielle des crises ces deux dernières décennies aidant, une lecture rapide du déplacement des pions sur le Grand échiquier eurasiatique (cher au géostratège américain Zbigniew Brzezinski), laisse à penser que l’Europe est actuellement le théâtre d’une bataille dans le cadre d’une guerre géoéconomique (guerre au sens propre et entier), une bataille qu’elle a d’ailleurs déjà potentiellement perdue.
En effet, l’adoption d’un plan européen - sur les instances pressantes de la Maison-Blanche - pour le renflouement de la dette publique européenne ne constitue non seulement pas une panacée, un remède durable à la crise budgétaire structurelle qui affecte désormais « tous » les États occidentaux et par contre coup, les États-Unis, mais va dans le sens désiré par le mentor américain d’une intégration rapide de l’Union européenne, préalable obligé à la constitution d’un bloc occidental soudé, rendu d’autant plus nécessaire que l’échéancier international se resserre. Lire ici que le déclenchement des hostilités contre l’Iran (ou le Venezuela) se rapproche à grands pas…
Un plan européen qui répond à une crise de confiance, de solvabilité (largement artificielle au départ, mais devenue contagieuse et faisant boule de neige), par la recapitalisation des États comme s’il s’agissait d’une simple crise de liquidités. Un plan européen de 750 milliards d’Euros supérieur au plan Paulson d’un montant de 700 milliards de $ destiné, après la débâcle des établissements financiers américains de septembre 2008, à les renflouer sur fonds publics. Une solution dont on voit les effets à présent en ce que la recapitalisation du secteur privé financier a eu pour conséquence aberrante d’accroître lourdement la dette des États des deux côtés de l’Atlantique.
Ainsi, la crise financière née aux É-U, après avoir déclenché la récession c’est-à-dire désamorcé la pompe économique, a depuis, par voie de conséquence, tari les ressources fiscales des États rendant plus difficile encore le service d’une dette de plus en plus considérable. Or l’UE vient d’ajouter de la dette à la dette avec ces quelques 750 milliards d’€ qui vont grever plus encore ses budgets nationaux (le taux moyen d’endettement de la zone euro étant actuellement de 78%), ceci en vue d’hypothétiquement de « rétablir la confiance des marchés »…
Pour ce faire l’UE vient - en toute logique souveraine ! - de se placer sous la coupe du Fonds Monétaire International qui va lui consentir des prêts à hauteur de 250 milliards d’Euros. FMI qui avait jusqu’à présent plutôt vocation à soutenir les économies chancelantes du Tiers-Monde à grands coups de matraque assénés au moyen de ses plans dits d’ajustement structurel. C’est donc une entité supranationale à vocation « mondialiste » qui va en quelque sorte chapeauter, voire superviser plus ou moins directement les structures de gouvernance économique dont l’UE va assurément se doter si la zone euro ne se disloque pas spontanément entre temps.
Des structures intégratives réclamées à cor et à cri par le Démocrate américain Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale, qui depuis Londres (laquelle, en bon élève de la classe euratlantiste, observe prudemment, et à l’écart, l’évolution de la crise sur le continent !) tance vertement les dirigeants européens exigeant la relance de l’Euro dont américains et britanniques ont un besoin essentiel pour maintenir leur économie à flot (voir infra).
Notons au passage que c’est vraisemblablement la mort dans l’âme que la Chancelière allemande s’est résignée à souscrire à ce plan pharamineux de soutien aux pays défaillants de la zone euro alors que son homologue français - d’après une rumeur persistante - la menaçait de revenir au Franc si elle n’obtempérait pas. Mais s’il est vrai que la fourmi n’est pas prêteuse, le retour au Deutsch Mark équivaudrait à signer l’arrêt de mort de l’économie allemande dont la monnaie trop forte ne lui permettrait plus alors d’exporter sa production industrielle, fondement de son économie. Un levier de chantage suffisant pour obliger Berlin d’accepter volens nolens, contrainte et forcée, de passer sous les Fourches caudines dressées par la Maison-Blanche.
Oukases américaines qui conduisent à un piège grand ouvert : les capitaux empruntés sur le Marché ou prêtés par le FMI pour le sauvetage des « PIIGS » menacés de cessation de paiement, doivent s’appuyer sur des structures garantissant la solvabilité à terme de l’Euro ! Monnaie dont la solidité (condition sine qua non d’un retour de la confiance du divin Marché) ne pourra être assurée que par ces institutions fédérales dont M. Attali se fait l’inlassable promoteur dans nos médias - sur fond de prophétisme catastrophiste - en réclamant « la création d’une Agence européenne du Trésor, immédiatement autorisée à emprunter au nom de l’Union, et d’un Fond Budgétaire Européen, immédiatement mandaté pour contrôler les dépenses budgétaires des pays dont la dette dépasse les 80% du PIB ».
En fait, il s’agit en fin de compte, ni plus ni moins, d’imposer la mise sous tutelle économique des États sous couvert de sauver la zone euro condamnée – paraît-il – à une inéluctable faillite… puisque l’abandon de la monnaie unique est un tabou intransgressible auquel nul ne songe apparemment à toucher.
Certains projets vont plus loin qui prévoient déjà que les budgets des pays de la zone euro soient entièrement contrôlés et décidés par un « triumvirat » composé de la Commission de Bruxelles, de la Banque Centrale Européenne et de l’Eurogroupe. À ce stade quid de la volonté populaire et du Parlement croupion de Strasbourg ?
Or nul ne se soucie de dénoncer le sophisme ou le paralogisme que constitue cette mise en équation de l’intégration économique et du retour à la confiance des marchés. D’abord pourquoi les marchés imposeraient-il leurs lois, eux et eux seuls ? En outre ne serait-il pas temps de remettre en question le capitalisme actionnarial, anonyme et versatile, capable de ruiner les nations selon son bon plaisir ou ses calculs de basse géopolitique ?
La gouvernance économique européenne n’est à ce titre pas plus la panacée que l’inondation de liquidités n’est la solution à la crise actuelle. Le surendettement induit par le « plan » est à n’en pas douter une fausse solution imposée de l’extérieur avec pour finalité de nous enchaîner toujours davantage, nous autres européens, aux marchés des capitaux et à leur dictature indicible.
L’idée de la gouvernance économique procède de la même démarche car elle est à proprement parler un non-sens en ce qu’elle ignore tous les différentiels sociétaux intervenant à tous les étages de la construction européenne : types ou modèles de croissance, régimes fiscaux et sociaux, et cætera. Une « idée » qui n’en est pas une, et parce qu’elle est de nature foncièrement idéologique… Un projet derrière lequel se tiennent en embuscade nombre d’arrière-pensées tout à fait étrangères à la prospérité économique et au bien-être des peuples de l’UE.
D’aucuns – ceux qui n’hésitent pas à parler d‘une « dictature économique » imposée à l’Union – ont bien vu que la crise n’était que le moyen et le prétexte de précipiter l’instauration d’un système fédéral dur pour les Vingt-sept en dépit et au mépris des volontés populaires auxquelles le Traité de Lisbonne a été imposé de la plus sournoise façon. Une crise qui est et demeure – gardons ce fait capital présent à l’esprit - artificielle, fabriquée, en un mot le contraire d’une « fatalité » inhérente à ce qui serait une vie autonome et désincarnée des marchés dirigés par une « main invisible ». Un processus réputé « machinal » mais qui pour être anonyme n’est pourtant pas moins constitué de la chair et des os de ces grands manieurs d’argent et autres donneurs d’ordre qui font la pluie et le beau temps sur les bourses. Ceux qui font et défont les monarques républicains à l’instar du séduisant Barak Obama.
C’est pour cette raison que l’Amérique parle un double langage par le truchement d’une double voix. Celle des « marchés » et celle de son président qui intervient pour tancer les européens – en stricte application de la doctrine Monroe de non-intervention dans les affaires européennes hors le cas où les intérêts vitaux de É-U seraient engagés – et les presser impérativement de stabiliser leur monnaie, autrement dit les politiques économiques européennes indissociables de la santé, bonne ou mauvaise, de leur monnaie. Cependant n’allez pas imaginer un seul instant que cela ressemble de près ou de loin à de l’ingérence dans les affaires de l’Europe continentale. Représentez-vous Mme Merkel et M. Sarkozy enjoignant la Maison-Blanche de faire le ménage à Manhattan ?!
L’autre voix, inaudible hors des cercles du pouvoir invisible qui régente la sphère occidentale, appartient à ceux qui font la pluie et le beau temps sur les marchés… bref, les donneurs d’ordre anonymes, inidentifiables pour les gouvernements eux-mêmes comme l’a piteusement avoué le ministre français des Finances, Mme Lagarde. Ceux qui jouent au yoyo avec les bourses comme le chat joue avec la souris, anticipant les baisses et les hausses qu’ils suscitent de toutes pièces.
Cette cryptarchie - le pouvoir réel sous-jacent à la scène internationale sur laquelle les hommes publics battent les planches - n’est composée que de quelques poignées d’hommes représentants de formidables intérêts matériels (mais aussi idéologiques car ce sont les idées qui dirigent le monde, l’argent n’étant que l’instrument de leur actualisation). Des personnages animés pour une volonté de puissance et d’un amoralisme sans limites comme le montrent les guerres qu’ils allument ou préparent en Asie Centrale, dans le Caucase et au Proche-Orient.
Ces oligarques se recrutent en premier lieu parmi les représentants de la haute finance, des complexes militaro-industriels, des méga groupes du pétrole et la chimie ou du génie génétique, mais également parmi les idéologues et théoriciens attachés à la légitimation du « système », les nouveaux clercs (prêtres) de la religion du profit comme nouveau monothéisme, celui du marché. Or ces gens-là ont un tout autre discours en acte que celui du ventriloque que tient le charismatique Barak Obama sur ses genoux pour lui faire débiter des fadaises neuroleptiques à usage des foules inquiètes ou encore sermonner les dirigeants européens.
Car comment expliquer l’évidente contradiction existant entre les inquiétudes exprimées par le président Obama – légitimes au demeurant, car les É-U ont besoin d’un Euro fort pénalisant les exportations européennes, mais avantageant de cette manière les industries américaines ; un bonus utile au regard de déficits abyssaux (1400 milliards de $) et surtout nécessaire pour soutenir l’effort des guerres en cours, Irak, Afghanistan et Pakistan - et la poursuite de la déstabilisation en profondeur des économies occidentales (mais également asiatiques par contrecoup) par des attaques réitérées de l’Euro sur les marchés ?
Aussi voraces, inconséquents voire irrationnels soient-ils, les « opérateurs » ne sont malgré tout pas assez débiles pour ne pas se rendre compte que la poursuite de l’offensive contre l’Union européenne met en péril le système dans son ensemble et risque de précipiter l’économie mondiale dans une nouvelle phase de chaos. Alors pourquoi cette danse au bord de l’abîme ? Parce que nul ne nous fera croire à cette billevesée selon laquelle les marchés vivraient de leur vie propre, qu’ils seraient incontrôlables et que tout cela ne serait dû qu’à un emballement de la machine économique… Bref, que tout cela serait « la faute à personne », mais la simple conséquence d’une impossibilité à gérer les acteurs et les dérapages irrationnels de la foule actionnariale et spéculatrice ?
Alors disons-le tout net, le risque d’effondrement systémique est au cœur même de la partie qui se joue actuellement. Les grands joueurs, froids calculateurs, sont des adeptes manifestes de la « théorie des jeux » (de Neumann et Morgenstern), construction probabiliste à la base de ce qui fut la doctrine de la dissuasion nucléaire… Celui qui gagne est celui qui va le plus loin dans la surenchère létale. Un cas de figure qui correspond trait pour tait à ce que nous vivons actuellement : une déstabilisation croissante des économies européennes, avec des incidences non négligeables outre atlantique (voir supra. la dépréciation de l’Euro face au Dollar pénalise les économies américaine et anglaise déjà fort mal en point en durcissant la concurrence sur le terrain des exportations).
Ajoutons que le chaos financier, monétaire et économique, des deux côtés de l’Atlantique est une indéniable aubaine, pour ceux, répétons-le, qui prospèrent dans le ressac des cours de bourse, provoquant et anticipant les mouvements de panique et d’euphorie pour jouer indifféremment les courants ascendants et descendants sur des marchés rendus hystériquement erratiques.
Au début du XXe siècle, l’économiste Werner Zombart théorisait pour sa part la « destruction créatrice » (reprise ensuite par Joseph Schumpeter). Depuis cette idée - positive au départ - a fait son chemin via, entre autres, la théorie mathématique du Français René Thom (théorie dite des « catastrophes »). Revue et corrigée par Benoît Mandelbrot, celle-ci s’appliquera via la géométrie des fractales à la vie des marchés dès lors perçus comme relevant d’une théorie du chaos, décidément très à la mode.
Entre-temps, l’économiste Von Hayek, l’un des théoriciens du néolibéralisme, prétendit hisser l’économie libérale au statut de science exacte. Ainsi, selon son hagiographe Guy Sorman « le libéralisme converge avec les théories physiques, chimiques et biologiques les plus récentes, en particulier la science du chaos formalisée par Ilya Prigogine. Dans l’économie de marché comme dans la Nature, l’ordre naît du chaos : l’agencement spontané de millions de décisions et d’informations conduit non au désordre, mais à un ordre supérieur »… On ne saurait mieux dire, car a priori nous détenons là la clef d’interprétation de la crise.
À la fin des années 90, le néoconservateur américain Michael Leeden, fort de l’autorité des Dr Frankenstein de l’économie solidement adossée à la science physique, va porter à son paroxysme logique le nouveau dogme du désordre supérieur en se faisant le chantre du chaos constructif comme légitimation a priori de toutes les guerres de conquête du XXIe siècle. De ce point de vue, chacun peut voir le chaos à l’œuvre en Irak et en Asie centrale (mais non encore suivi de quelconques effets bénéfiques !) comme il peut le voir à l’œuvre aujourd’hui en Europe.
Gageons que le nouvel ordre régional que les grands agenceurs de chaos entendent faire sortir de la crise actuelle, sera une Europe unifiée, centralisée et fédérative, placée sous la coupe directe des É-U par le truchement de la Réserve fédérale américaine dont la Banque Centrale Européenne ne sera plus qu’une succursale, et sous le regard vigilant du FMI, représentant ou émanation d’un pouvoir mondial émergent, aussi déterritorialisé que tentaculaire.
On comprend assez vite que la déification du marché associée à l’idée d’un « chaos créatif » lui-même complété par un usage intensif de la théorie des jeux maniée par des adeptes de la démolition en large, constitue un mélange assez détonnant en passe de nous sauter au visage… pour la plus grande satisfaction du club discret des apprentis sorciers qui dirigent en sous-main les destinées du « Monde libre ». Un constat s’impose ici : à savoir que le « chaos » (intentionnel) est à ce jour un mode de gouvernement, de transformation sociétale et de conquête sans coup férir. Une version dure du divide et impera (diviser pour régner) dussent les Nations périr et les peuples avec.
Car le jeu en vaut la chandelle si, à l’arrivée, l’Europe, à commencer par la petite Grèce, se trouve mise à genoux… La Grèce - certes l’un des ventres mous de la zone euro mais pas tellement plus que l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal - a été jusqu’ici une sorte d’électron libre contrariant une pleine intégration des Balkans dans le maillage géostratégique américain et le contrôle de la VIe Flotte sur la Méditerranée orientale, futur super couloir énergétique où le projet de gazoduc occidental Nabucco se trouve maintenant confronté au programme russe South Stream.
En guise de conclusion provisoire que, si l’Union européenne, à l’occasion de la crise, avance à marche forcée vers une gouvernance économique fédérative (laquelle parachèvera les abandons de souveraineté déjà consentis pour établir l’Euro à commencer par le droit de battre monnaie, ce à quoi n’a pas renoncé la Grande-Bretagne arcboutée sur la Livre sterling), une étape sera franchie conduisant vers l’attribution d’un pouvoir quasi discrétionnaire à la Commission européenne pour l’essentiel composée de technocrates non élus et recrutés pour une allégeance atlantiste inoxydable. En clair, cela signifiera l’effacement peut-être irréversible des États-nations européens.
De facto plus rien ne s’opposera plus à l’intégration de l’Europe au sein d’un Bloc transatlantique. À terme la fusion de l’Euro et du Dollar scellera la réunion de l’Ancien monde et Nouveau monde. Il ne s’agit évidemment pas de pures spéculations mais d’une simple projection des tendances architectoniques visiblement à l’œuvre dans le cadre d’un processus de redistribution ou de recomposition géopolitique, de la carte mondiale.
Autant dire que si la zone euro n’éclate pas, et avec elle le binôme franco-germanique, moteur de l’Europe, le sort des peuples européens semble définitivement scellé, c’est-à-dire enchaîné pour le meilleur et pour le pire à la « Destinée manifeste » des Etats-Unis. Cela indépendamment de la réunion d’un éventuel nouveau « Bretton-Wood ». Les financiers laisseront peut-être également des plumes si la Communauté internationale s’entend pour brider leurs appétits en réglementant les marchés, il n’en reste pas moins que les promoteurs du chaos constructif auront partie gagnée en créant les conditions de nouveaux embrasements. Car le « pire », souvent évoqué en France par des hommes d’influence tels MM. Kouchner et Attali, est ce qu’il y de moins improbable lorsque les gouvernements, le dos au mur, se voient réduits à la fuite en avant. Au Koweït en 1991, en Irak en 2003 parmi les buts de guerre à peine voilés se trouvaient en bonne place la relance du moteur économique par les chantiers prévus de reconstruction… Ceci pour ne pas mentionner d’autres intérêts plus évidents et plus immédiats tels les énergies fossiles, les ventes d’armes et tous les marchés qui en sont dérivés.
Quels que soient les accords sur l’enrichissement d’uranium à usage médical passés entre la Turquie et l’Iran, quelles que soient les contrariétés diplomatiques que ces rapprochements entre alliés et ennemis des É-U procurent au Département d’État, il suffit de relire le fabuliste Jean de La Fontaine pour savoir que la rhétorique du loup l’emporte toujours sur celle de l’agneau ! Attendons-nous, dans le contexte actuel d’extrême fragilité de l’économie mondiale, à une sortie de crise par la porte du chaos (constructif). Guerres à venir presque à coup sûr contre l’Iran, la Syrie et le Venezuela à laquelle le film « Avatar » fait une dissonante allusion. Des guerres que la grande Amérique ne saurait conduire hors de serviles coalitions d’États vassaux, une Europe endettée et désabusée, en l’occurrence.
Jean-Michel Vernochet pour Geopolintel
Version intégrale - 11 mai 2010