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La révolution climatique et culturelle de Bruno Le Maire

jeudi 8 septembre 2022

  • " La décarbonation de l’industrie est non seulement un impératif climatique mais aussi un enjeu de compétitivité pour nos entreprises. Avec France 2030, nous nous donnons les moyens d’accélérer cette transformation, en consacrant 5 Mds € à la décarbonation de nos sites industriels, et plus de 600M€ au développement de l’offre française de solutions innovantes pour la décarbonation. Je veux saluer ici la qualité du partenariat avec Arcelor Mittal, qui nous permettra à lui seul de réduire de près de 10% nos émissions industrielles. La démarche mise en œuvre dans le secteur de l’acier est exemplaire de celle que nous voulons déployer dans l’ensemble des secteurs de l’économie, dans le cadre d’une forme de planification écologique indispensable pour atteindre nos objectifs climatiques. »
    Barbara Pompili Ministre de la Transition écologique et solidaire
    https://www.gouvernement.fr/upload/...
  • A Fos-sur-Mer, ArcelorMittal va installer un four électrique (EAF). Cette nouvelle installation vient compléter le four poche annoncé en mars dernier, et soutenu par France Relance. Ensemble, ces investissements vont faire de Fos-sur-Mer un site de référence pour la production d’acier circulaire, produit à partir d’acier recyclé, à faible empreinte CO2. A Dunkerque, ArcelorMittal va construire une nouvelle unité dite « de réduction directe » (DRI), d’une capacité de 2,5 millions de tonnes, pour transformer le minerai de fer avec de l’hydrogène, sans recourir au charbon. Cette unité DRI sera couplée à une technologie innovante de four électrique, et complétée par un four électrique (EAF) additionnel. Des investissements sont par ailleurs en cours pour augmenter la part d’acier recyclé dans la production. « arcelormittal.com »
    Ces nouveaux équipements industriels seront opérationnels à compter de 2027 et remplaceront progressivement d’ici 2030 trois hauts-fourneaux sur les cinq actuels d’ArcelorMittal en France (deux sur trois à Dunkerque, un sur deux à Fos-sur-Mer).
  • Actuellement, 96% de l’hydrogène industriel est produit à partir de sources fossiles (gaz naturel, pétrole, charbon.), une infime partie de l’hydrogène produit au niveau mondial est non carboné.
    Les fours électriques industriels réduisent les émissions et les risques et nécessitent peu de maintenance. Mais l’électrification des parcs existants, fonctionnant souvent au gaz est loin d’être une évidence.

NB : Quand nous aurons fait une faillite de masse accompagnée d’un chômage de masse l’Europe et l’Etat seront content de voir que le Zéro carbone correspondra à Zéro économie.
Ursula von der Leyen, la présidente de l’Union Européenne, veut un confinement énergétique pour l’UE. Des rationnements d’électricité devraient intervenir aux « heures de pointe », c’est-à-dire en dehors des heures de travail.

Bienvenue en 2030 : Un Monde Où Rien Ne Nous Appartient
Tout ce que nous considérons comme un produit deviendra un service avec le Pass Climatique.
L’Intelligence artificielle et les robots prendront en charge notre travail pour nous donner du temps libre afin de ne plus nous poser des questions difficiles.
« Vous ne possèderez rien mais vous serez heureux »

La rénovation thermique des bâtiments des collectivités ne fait pas partie des « priorités » de Bercy.

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a procédé hier à un « point d’étape » sur la rénovation énergétique des bâtiments, au cours duquel la question des bâtiments appartenant aux collectivités locales a été totalement éludée.

C’est à l’occasion d’une visite au Laboratoire national de métrologie, à Trappes (78), hier, que le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a évoqué la question de la rénovation énergétique des bâtiments – ce laboratoire se préparant à procéder à sa rénovation complète.

« Révolution culturelle  »

Le discours du ministre était essentiellement consacré à la rénovation des bâtiments publics de l’État, qu’il a qualifiée de « révolution climatique et de révolution culturelle ». Riche des enseignements du séminaire gouvernemental sur le climat qui s’est déroulé la semaine dernière, Bruno Le Maire a jugé que « l’ancien modèle », à savoir des bâtiments mal isolés où il fait « 36 ou 37 ° C l’été et où on met la clim’ à fond, qui va remettre du CO2 dans l’atmosphère », est « indéfendable, invivable, insupportable, stupide économiquement, stupide du point de vue climatique, stupide financièrement ». Il a également rappelé que contrairement aux idées reçues, « pour les vieux bâtiments des années 1960 et 1970, on dit qu’il vaut mieux raser et reconstruire, mais en réalité le coût en CO2 serait infiniment plus élevé que la rénovation ».

Il faut donc, selon le ministre, aller vers « un nouveau modèle » de rénovation, basé sur « l’isolation totale », modèle perçu comme « une priorité absolue » (17 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des bâtiments). L’engagement de l’État et de Bercy sur ce sujet sera « total ».

Quid des collectivités ?

Bruno Le Maire a listé « quatre volets » pour cette « révolution culturelle » :

  • premier volet, la rénovation thermique des bâtiments de l’État, à laquelle le gouvernement donnera les moyens « aussi longtemps que nécessaire et à la hauteur qui sera nécessaire ».
  • Deuxième volet : « l’accompagnement des ménages ». « Nous avons engagé des moyens considérables avec 650 000 ménages qui ont bénéficié de Ma Prime Rénov’. ».
  • Troisième volet : « l’accompagnement des industries ».
    « L’industrie, pour beaucoup de nos compatriotes, rime avec pollution. Quand on veut réindustrialiser notre nation (…), il faut faire rimer relocalisation et décarbonation », a affirmé le ministre. « La relocalisation industrielle française doit se traduire par la décarbonation accélérée de tous nos sites industriels. Nous avons consacré 1,2 milliard d’euros dans le plan de relance, à ce sujet-là. Nous continuerons à financer ces investissements. (…) Nous allons faire des partenariats publics-privés pour que, à côté de l’argent public, les entreprises privées s’engagent aussi dans cette décarbonation. »
    Au total, l’État engagera « 6,2 milliards d’euros » pour la décarbonation de l’industrie.

Enfin, dernier volet de cette politique : un mécanisme « d’ajustement carbone aux frontières », afin de ne pas « laisser rentrer » des matières premières industrielles produites par des processus « très polluants, en Chine ou ailleurs ». Bruno Le Maire n’a pas donné de détails supplémentaires sur cette stratégie.

Toutes ces initiatives sont intéressantes et pertinentes, mais on ne peut que s’étonner que le ministre n’ait pas eu un mot pour l’un des sujets majeurs de ce chantier : la rénovation thermique des bâtiments des collectivités territoriales. Il n’a été fait, dans ce discours, aucune mention d’un quelconque soutien de l’État sur ce sujet, qui se chiffre pourtant en dizaines de milliards d’euros.

Certes, le gouvernement a débloqué, en 2020, dans le cadre du plan de relance, 650 millions d’euros au titre de la DSIL pour la rénovation des bâtiments des communes et des EPCI. Mais au vu de l’immensité du chantier, c’est très insuffisant… et le fait que Bruno Le Maire n’ait même pas mentionné ce sujet lors de son discours d’hier semble signifier que Bercy ne met pas cette question, pourtant essentielle pour les élus, sur le haut de la pile de ses priorités.

Mairie Info

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