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Face aux contribuables, la Parasitocratie démasquée

vendredi 16 mars 2018

Le monde de la parasitocratie financière ne parle pas toujours la langue de bois. Une note de Natixis souligne qu’un choc d’inflation devient nécessaire et envisage les deux voies classiques d’y parvenir : un choc pétrolier ou la guerre.

Une note de Natixis, en date du 7 octobre 2016, titre « Quelle forme prendra la spoliation des prêteurs ? ». Je vous cite son préambule :

« Les niveaux d’endettement (public et privé) dans les pays de l’OCDE sont si élevés que la spoliation des prêteurs qui permet de réduire le taux d’endettement est inévitable. Elle peut prendre plusieurs formes : Une spoliation lente, avec des taux d’intérêt anormalement bas obtenus par les politiques monétaires très expansionnistes ; mais pour que cette stratégie soit efficace, il faut disposer d’une longue période de stabilité économique (croissance suffisante, absence d’inflation) Si la stabilité économique disparaît, nécessairement on passe à une spoliation brutale des prêteurs : par l’inflation si elle revient de manière non anticipée (crise pétrolière ?) ; par le défaut des emprunteurs en cas de récession. Il faut reconnaître qu’une longue période de stabilité économique soit disponible est assez faible ».

Je résume. Les prêteurs, c’est nous, épargnants et contribuables (peu importe notre nationalité). Il va falloir que nous payions l’addition. Il n’y aura pas de douce euthanasie financière. La note sera présentée de façon brutale.

« La stratégie de spoliation lente des prêteurs doit être abandonnée au profit d’une spoliation brutale des prêteurs », continue Natixis.
« Au profit » ou « au détriment » ? La Parasitocratie démasquée

Petite remarque au passage. Natixis est une banque. C’est donc en principe une structure privée. Mais Natixis parle comme si elle était une entité gouvernementale parasitocratique. Natixis dit « au profit d’une spoliation brutale » et non « au détriment d’une spoliation brutale » et se range donc clairement du côté des spoliateurs en élaborant sous nos yeux la stratégie possible. Continuons. Natixis indique que l’inflation par les salaires n’est pas possible mais que l’inflation par le pétrole est une possibilité et explore cette piste.

« La spoliation des prêteurs ne pourrait donc se faire que par l’inflation, c’est-à-dire par le passage à des taux d’intérêt réels très négatifs dus à une forte hausse de l’inflation. La spoliation des prêteurs par l’inflation et les taux d’intérêt réels négatifs est une vieille tradition : elle a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale, après le premier choc pétrolier en 1974 ».

Le mot important ici est « guerre ». La guerre est le plan de relance ultime des autorités déconsidérées et des gouvernements en faillite. Elle présente de très grands avantages. Elle permet d’occuper les gens à fabriquer de l’armement. Elle permet d’imputer ses erreurs à un ennemi (intérieur ou extérieur) et de se déclarer irresponsable de ses erreurs passées.

A défaut de la guerre, reste le défaut des emprunteurs. Curieusement, la note de Natixis n’explore pas cette voie. Il est vrai qu’avec la loi Sapin 2 et le système de résolution bancaire, les choses sont bien verrouillées de ce côté. La note de Natixis se conclue ainsi :

« La rupture de la croissance régulière et non inflationniste forcera à basculer vers une technologie de spoliation brutale des prêteurs :
soit par l’inflation et les taux d’intérêt réels très négatifs ;
soit par le défaut des emprunteurs. »

Je résume : la guerre ou votre ruine. A ce stade, je pense que vous êtes lucide. La Parasitocratie est prête à envisager la guerre puisque c’est inflationniste ce qui lui permet de conserver ses rentes. Car si nous sommes ruinés en tant qu’épargnants et contribuables de quoi se nourrira-t-elle ? Un bipède averti en vaut deux… (ce qui ne veut pas dire qu’il se transforme en quadrupède).

Parasitocratie, populisme, les deux désirent nous pousser à la guerre. Bill Bonner de son côté de l’Atlantique semble aussi le pressentir. Concrètement, dans l’immédiat, je ne donne pas cher de la survie de l’euro à un ou deux ans car, dans l’union monétaire, les Allemands sont prêteurs et non pas emprunteurs… Etes-vous prêt à une explosion de l’euro ?

Simone Walper

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