Geopolintel

Attentats, états profonds et stratégie de la tension

Léon Camus

jeudi 31 mars 2016

Les médias nous bassinent et nous promènent avec la traque des perpétrateurs d’attentats. Comme si les exécutants de base étaient également les commanditaires. Mais qui désigne et enquête sur les donneurs d’ordre, les centres de commandement, les sources idéologiques du djihadisme et les causes des conflits qui ravagent le Levant ? À nous donc, individuellement et ensemble, de conduire l’effort de réflexion nécessaire pour dégager du fatras d’informations inutiles et dérisoires dont on nous abreuve, celles qui nous diront de quoi le terrorisme est le nom !

Rappel et contexte

Les archéo-néomarxistes vivent avec la croyance que l’hyper-classe apatride régnante forme un bloc monolithique, sans faille ni divergences internes quant à ses buts et aux moyens d’y parvenir. En cela ils commettent une erreur fort commune partagée par tous ceux qui pensent à demi. Prenons un exemple : en 2003 l’objectif désigné de l’armée américaine dans sa guerre contre l’Irak baasiste était officiellement le renversement d’un dictateur et l’instauration de la démocratie. Au-delà, ceux qui se croient, ou se prétendent, avisés ont cru découvrir la lune en avançant qu’il s’agissait d’une guerre du pétrole. Les premiers, les soldats, au moins ceux d’entre eux qui n’étaient pas dans la confidence, ont été les grands cocus de l’affaire. Et par rétorsion, désabusés, ce sont eux qui ont révélé le pot aux roses pour ce qui concernait les armes dites de destruction massive… Armes inexistantes et odieuse tromperie dont les auteurs ne furent jamais ni poursuivis ni punis. Quant aux gros malins qui identifièrent l’or noir comme l’ultima ratio de la guerre, sans doute ne s’aperçurent-ils jamais de la balourdise de leurs analyses… bien entendu l’enjeu énergétique existait mais les grands trusts pétroliers n’avaient qu’à demander et l’Irak, bien avant la chute du régime, se serait jetée dans leurs bras. La guerre était donc inutile. Pire, les parts du marché pétrolier dévolues aux américains se sont vues réduites après guerre à la portion congrue… le gros du gâteau ayant été empoché par des compagnies asiatiques.

Alors ? Les marxistes comme les géopolitologues à courte vue, n’ont pas vu que derrière l’empilement des intérêts trivialement matériels, terre-à-terre, se trouvaient des visées connexes, cachées, inavouées d’une toute autre portée. Les militaires vinrent déblayer le terrain, mais contrairement à leur naïve espérance, la démocratie ne fut pas au rendez-vous. Au contraire ! Démarra en 2004 un cycle non refermé à ce jour, de violences et d’attentats plus meurtriers les uns que les autres, lesquels vus depuis l’Occident atteint de myopie aggravée, parurent être de simples affrontements interconfessionnels, chiites contre sunnites, participant d’une guerre inter-communautaire de basse intensité. Mais ce navrant Occident ne voulait pas voir ni savoir que mille et cent fois des forces non identifiées s’employèrent et s’efforcèrent d’allumer pour de bon le brasier de la guerre civile… sans jamais y parvenir tout à fait. Des commandos sous faux drapeau et avec uniformes d’emprunts s’attaquèrent ainsi aux symboles religieux musulmans les plus précieux telle la mosquée de Samara au nord de Bagdad [1]. Mais en vain. Une technique qui fut employée à moindre échelle mais avec plus de succès fut celle des tireurs embusqués qui parvinrent en mars 2011 dès les premiers jours de la contestation non violente des sunnites syriens contre le pouvoir central tenu par des alaouites (assimilés à des chiites), à transformer un ressentiment populaire souvent légitime, en une insurrection armée. La même méthode fut utilisée un an plus tard, en février 2014, sur le Maïdan de Kiev pour jeter les uns contre les autres, fédéralistes russophones contre euratlantistes. Partout, en Orient et en Occident, les mêmes techniques, la même guerre terroriste se retrouvent. Une guerre déjà décrite par Flavius Josèphe au temps de l’empereur Titus, guerre terrible qui emporta l’empire des Tsar en mars 2017…
Retour à l’actualité sanglante

Arrêtons ici cette digression liminaire. Laquelle n’est cependant pas tout à fait inutile parce que les actuels malheurs des Penjâbis ou des Belges, comme ceux récents des Français, viennent de là… Et de la sale guerre d’Irak inscrite ipso fact dans cette « guerre sans limites » au terrorisme déclarée par GW Bush le 20 septembre 2001 devant le Congrès, puis lors de son discours de l’Union le 20 janvier 2002. « Notre guerre contre le terrorisme commence avec Al-Qaïda, mais elle ne s’arrêtera pas là. Elle ne prendra fin qu’une fois que tous les groupes terroristes de portée mondiale auront été trouvés, arrêtés et vaincus. » [2]

C’est en effet de ce moment précis – même si les racines du mal plongent dans des abysses épaisses de vingt-cinq siècles et la rédaction à Babylone du Deutéronome – que nous devons dater l’origine des attentats du 23 novembre 2015 et 22 janvier 2016. La guerre occidentaliste s’abat sur l’Afghanistan le 8 octobre 2001 et s’achève, en principe, avec le départ des derniers contingents américains fin 2014. Guerre stupide, ruineuse [3] et inutile puisque nous accueillons aujourd’hui en Europe des réfugiés afghans qui « fuient la guerre » ! Au demeurant prodigieux succès pour ceux qui sèment le chaos à travers le Continent et entendent régner sur les décombres des nations. En raccourci, rappelons que cette Al-Qaïda contre laquelle l’Amérique néoconservatrice partait en guerre en 2001 est le fruit de ses propres œuvres… créée avec la complicité des Services spéciaux pakistanais, l’ISI, avant même l’entrée des Soviétiques sur la scène afghane en 1979 [4].

Aujourd’hui cette formation terroriste que Washington et Langley ont abondamment utilisée en Bosnie et au Kosovo, constitue, sous le label Al-Nosra, le fer de lance de la politique de « regime change » mis en œuvre en Syrie, avec l’active complicité de Paris, Londres, Berlin toujours en avance d’une soumission et d’une basse servilité. Entre temps des djihadistes mal dégrossis et armées de cutters sont réputés avoir descendu trois tours de Manhattan avec seulement deux avions. Comprenne qui pourra. Mais chut, il est interdit de se poser la moindre question sous peine de se voir accuser de conspirationnisme, une altération de la pensée presque plus répréhensible que tous les crimes de sang réunis.

Ce qui est simple n’est pas nécessairement simpliste

Bref si l’on établit l’équation suivante, moins simpliste qu’il n’y paraît de prime abord : Al-Qaïda made in USA (Bourbier afghan+Tours jumelles/11 septembre) = Al-Nosra (mercenaires et alliés des anglo-américains en Syrie pour renverser el-Assad) + son épigone État-islamique, émanation du précédent = déplacement massifs de populations (via le néo-sultan Frère Erdogan) = en Europe/attentats/état d’urgence et restrictions draconiennes des libertés publiques. À commencer par la liberté de parole et d’information [5] . En un mot cela signifie que les parrains, les pères putatifs, les ordonnateurs des attentats de Paris et Bruxelles s’ils possèdent encore – mais pour combien de temps - leur centre de commandement à Raqqa en Syrie siège du califat islamiste de Mossoul, ne sont que le dernier maillon d’une chaîne de commandement dont les diverses extrémités se situent aussi bien à Langley qu’à Washington, Tel-Aviv, Riyad ou Ankara. Ceci ayant été amplement documenté depuis des années dans ces mêmes colonnes.

Ayant écrit cela l’on comprendra à quel point la presse nous égare, nous affole et nous abrutit en se polarisant sur les frères machins, leurs complices, leurs relais, leurs cheminements erratiques de petites frappes éthyliques, toxicomanes soi-disant islamistes radicaux adeptes du martyr, sur leurs trafics minables et leurs parcours existentiels pitoyables. Pour curer le mal il faut l’identifier, le désigner, le nommer. Or ces sinistres jeunes gens ne sont pas une génération spontanée et bien sot qui ne verrait que les responsables de ces tragédies sont tout désignés. À commencer par les hommes politiques européens… et non pas par nos services de police qui n’en peuvent mais, qui obéissent aux ordres, qui sont pris dans un entrelacs de textes et d’instructions contradictoires, sévir sans réprimer, surveiller sans éliminer, sanctionner sans punir, selon les injonctions illuministes et droitdel’hommesques, lesquelles visent exclusivement à créer le terreau de décomposition de nos sociétés et de la civilisation occidentale sur lequel prospère la vermine mondialiste. Celle qui entend réaliser le paradis terrestre via l’enfer du goulag planétaire. Car l’on ferait bien de profondément méditer les analogies existant entre la Russie prérévolutionnaire et la situation internationale actuelle, la comparaison est frappante !

Bref, dire que M. Fabius, ses sbires et son patron Hollande, ont soutenu les forces rebelles islamistes en Syrie, et en premier lieu al-Nosra, sont les grands responsables des récents attentats, c’est enfoncer une porte ouverte. Mais ils ne sont pas les seuls. A priori les chefs d’États et de gouvernement du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Italie sont tout aussi coupables, eux et nuls autres ainsi que la médiacratie qui a systématiquement falsifié et menti par omission pour mieux accompagner et encenser les mortelles randonnées occidentalistes à travers les steppes et les sables irakiens, somaliens, libyens, syriens… Arrêtons de geindre si aujourd’hui nous récoltons la monnaie de notre pièce. Et découvrons l’horreur de ce que nos grandes consciences, les Glucksmann, les Lévy, les Bruckner, les Goupil, les Kouchner, les Finkielkraut, les Yannakakis, les Trigano et combien d’autres humanistes appartenant à la même mouvance gauchiste-libérale [6]… ont appelé de leur vœux, à savoir la guerre à outrance contre des peuples arriérés réticents aux joies ineffables de la Démocratie. Si l’on veut des responsables pour les attentats et du terrorisme, c’est de ce côté qu’il faut aller chercher et non gloser à l’infini sur des lampistes dont la surmédiatisation nous fait oublier l’essentiel… pour mieux escamoter les vrais coupables transformés pour la circonstance en planche de salut et en organisateurs de la victoire sur le mal.

La vérité fuse de partout sauf de nos journaux

À ce titre, si nous n’étions pas assourdis par le tintamarre de la presse à grand spectacle, peut-être aurions-nous entendu le roi Abdallah de Jordanie accusant Ankara le 11 janvier devant une délégation du Congrès - alors qu’un rendez-vous à la maison blanche venait d’être annulé - d’être l’instigateur de la crise des réfugiés. Crise qui d’après icelui, serait très loin d’être un « accident »… Pas plus que la présence de terroristes parmi le migrants n’est ou ne serait en aucun cas fortuite : « The fact that terrorists are going to Europe is part of Turkish policy and Turkey keeps on getting a slap on the hand, but they are let off the hook » [7]. Tel est le bon allié turc devant lequel se prosternent frau Merkel et les gouvernements européens en le suppliant d’accepter une corbeille de six milliards d’euros… lesquels s’ajouteront aux deux milliards que rapportent les passages de migrants dont beaucoup sont à l’évidence mieux nantis que bien d’honnêtes familles de travailleurs européens. Qui de par chez nous dispose en effet de dix mille euros en liquide pour couvrir les frais d’un exode aussi jubilatoire qu’invasif ? Une question lancinante qu’évidemment aucun politique ni aucun journaliste stipendié ne pose en public. Espérons que ces gens seront amenés un jour ou l’autre à payer au prix fort leur silence et de leur complicité de facto avec les tueurs de Bruxelles, de Paris et d’ailleurs. Au fond le néo-sultan Erdogan ne nous a-t-il pas explicitement prévenus lorsqu’il déclarait - en référence à l’attentat d’Ankara du 17 février précédent qui aura fait 38 morts - dans un discours télévisé prononcé à l’occasion du 101e anniversaire de la victoire de Çanakkale pendant la Bataille des Dardanelles… « l n’y a aucune raison que la bombe qui a explosé à Ankara, n’explose pas à Bruxelles ou dans une autre ville européenne » [8] ? Oui, en effet, la question se pose précisément pourquoi pas l’État profond] turc pour punir et rappeler Bruxelles à l’ordre ? On lira à ce propos et avec attention l’analyse de Thierry Meyssan « Le mobile des attentats de Paris et de Bruxelles »… « On ne sait pour le moment qui a commandité les attentats de Paris et de Bruxelles. Cependant, seule l’hypothèse d’une opération décidée par la Turquie est aujourd’hui étayée » [9].

La dernière tragédie en date est toute fraîche ; elle a frappé les chrétiens de Lahore au Penjab, le jour de Pâques causant 72 morts et 300 blessés dont une majorité femmes et 29 enfants l’explosion s’étant produite dans un parc à proximité d’une aire de jeux. Des human casualites qui ne sont pas tout à fait une bagatelle et qui nous montrent à quel point la peste djihadiste concoctée dans les laboratoires de la Guerre Froide puis dans ceux du monde unipolaire, se répand tous azimuts. Gageons sans trop de risques que ces morts lointaines et leur portée éminemment symbolique, celle d’une attaque contre la Chrétienté universelle, n’intéresseront qu’assez peu nos médias nombrilistes. Parce que le Jamaat-ul-Ahrar a visé sciemment, délibérément la communauté chrétienne révélant au Pakistan, pour qui aurait pu encore en douter, « une situation proche de l’état de guerre »… aux dires des autorités judiciaires. Ceci dans un pays détenteur en 2013 d’environ 300 de têtes nucléaires et des vecteurs afférents… autant que l’État hébreu à la même époque [10].

Contre feux et mise en garde

Maintenant, parce qu’il est difficile de mentir sans jamais se démentir, il arrive que les médias allument des contre-feux afin que quelques vérités tronquées, faussement iconoclastes, masquent la réalité véritable. Appliquons pour notre part une règle simple : soyons résolument platoniciens et cherchons toujours la réalité derrière la réalité… Exemple : France Inter s’est honorée le 20 novembre 2015 en diffusant « Daech : autopsie d’un monstre ». Une enquête sortant des sentiers battus mais qui hélas n’échappe pas, pour expliquer l’alpha et oméga des guerres du Levant, à l’ornière de l’explication dernière par le « pétrole ». Comme si la seule soif de richesse n’était pas un leurre, ni un écran de fumée, mais bel et bien l’explication dernière. Cela en oubliant que l’or, fût-il noir, la richesse ne sont que des vecteurs de pouvoir au service d’une volonté de puissance, individuelle ou collective, tribale, confessionnelle ou ethnique. Que celle-ci s’incarne ou se manifeste au Pays de Cham (Bilad el-Cham), la Syrie des origines qui comprenait la Jordanie, le Liban et la Palestine, dans le projet messianique toujours poursuivi de réaliser la promesse biblique d’un grand Israël « depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate » chapitre 15 de la Genèse.

Aussi les ambitions bassement matérielles – qui ne sauraient être en soi l’explication finale des guerres terroristes étatiques et non étatiques - se marient-elles parfaitement avec des projets eschatologiques. Ceux qui visent par toutes les voies et moyens à hâter les temps messianiques et la domination sans partage du Peuple prêtre sur les nations. Si l’on ne voit pas ce projet messianique en arrière plan d’événements dont tous concourent à détruire les États, à jeter les peuples dans un chaos indescriptibles, à promouvoir les guerres civiles interconfessionnelles, à empiler ruines sur ruines, l’on se trouvera alors réduit à ânonner et à déplorer les « bourdes » ou les « erreurs » - par définition involontaires et aux conséquences a priori imprévisibles ou en tout cas imprévues – de nos dirigeants. Croire en de tels raccourcis, c’est soit faire preuve d’une naïveté inexcusable, soit se moquer du monde, soit faire volontairement la part du feu lorsqu’on se trouve coincé, le dos collé au mur de la vérité. Ce pourquoi force est de cataloguer le bel effort de France Inter, radio publique, dans la catégorie du lâcher de lest, montrant que derrière l’effort apparemment non conformiste d’information se cache toujours et encore le sinistre dessein de tromper et d’égarer l’opinion par le truchement de révélations faussement inédites.

L’État-Profond à la manœuvre

Évoquons pour ne pas conclure le journaliste et dissident intellectuel brésilien Pepe Escobar qui résume assez bien le point de vue développé ci-dessus : « Ne vous attendez pas – écrit-il - à ce que les politicards européens établissent le lien [entre les attentats et] la guerre secrète menée par l’UE en Syrie - en particulier à travers l’équipement en armes de “rebelles modéré” par l’Angleterre et la France – et l’actuel retour de manivelle… Il est désormais parfaitement établi qu’une “décision délibérée” est intervenue à Washington pour laisser Daech - qui a vu le jour à Camp Bacca, une prison américaine en Irak - se développer et prospérer. L’aéroport de Bruxelles se trouvait au niveau de sécurité le plus élevé possible. Or une cellule djihadiste est parvenue à échapper pendant quatre mois à une super chasse à l’homme lancée dans Bruxelles. Une tactique de style opération Gladio - conduite par la CIA et l’Otan, comme au bon vieux temps – reste au final une solide hypothèse de travail. L’Opération Gladio avait établi un principe occidental inflexible, selon lequel tuer des innocents pour une cause plus élevée est pleinement justifié. » [11].

Nous n’épiloguerons pas sur cette dernière hypothèse pas moins recevable que beaucoup d’autres, surtout depuis les travaux de l’universitaire suisse Daniele Ganser [12] … sachant de surcroît que les planificateurs de la guerre d’Irak à l’instar de Michael Ledeen [13]
, demeurent toujours en embuscade à chacun des épisodes sanglants de la Série « reconfiguration du Grand Orient musulman » (Greater Middle East Initiative) telle que définie par GW Bush à l’occasion de son « Discours sur l’état de l’Union » du 24 janvier 2004. Nous ne sommes donc pas sortis de l’auberge rouge et quels que soient les maîtres d’ouvrage du terrorisme - Gladio, État profond turc, Mossad and so and - il est désormais évident qu’il faut maintenant recourir à la Terreur dans le but de rassembler et de conditionner le troupeau européen. Ceci pour lui faire accepter toutes les conséquences des grandes restructurations en cours au Proche-Orient, et le soumettre volens nolens à la tutelle turque sur une Union bruxelloise merkélisée.

27 mars 2016

Notes

[1http://www.lecourrier.ch/autopsie_d...
« Autopsie d’un crime contre la paix » 27 février 2006… « À l’évidence, ceux qui ont commandité l’attentat contre la mosquée de Samarra cherchent à déclencher en Irak la guerre civile. Mais qui sont-ils réellement ? Des sunnites aveuglés par la haine confessionnelle ? Les Kurdes par ressentiment ethnique ? Ou encore, last but not least, des faucons parmi les faucons américains, décidés à tout et même à recourir à une politique de la terre brûlée pour réduire la tumeur irakienne et redessiner la carte de l’Orient musulman ? ».

[2Capitole20sept01

[3Le site National priorities estime à plus de 731 milliards de dollars le coût de la guerre d’Afghanistan (819 pour l’Irak). Ce qui représente les soldes des personnels, des matériels et munitions, ainsi que les programmes de reconstruction, toutes dépenses portées au budget national, à l’exclusion des pensions d’invalidité versées aux blessés.

[4En 1978, le gouvernement Daoud fut renversé par un putsch socialiste et le nouveau gouvernement conclut un traité d’amitié avec les Soviétiques. En mars 1979, les islamistes lancèrent une insurrection dans le nord-est de l’Afghanistan avec l’aide de la CIA et des Services secrets pakistanais. Les États-Unis espéraient ainsi pousser les Soviétiques à envahir l’Afghanistan. À la fin de 1979, les insurgés contrôlaient les trois quarts du pays. Les Soviétiques entèrent dans le pays et le Conseiller à la sécurité du président Carter, Zbigniew Brzezinski, se frotta les mains : « Cette opération secrète était une excellente idée. Ce qu’elle a déclenché, c’est que les Russes sont tombés dans le piège afghan… Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter : Et voilà, l’URSS a son Vietnam. ». Jürgen Elsässer « Comment le Djihad est arrivé en Europe » p. 19.

[5Aux É-U, où les liberté sont protégées par la Constitution, la direction d’une prestigieuse institution d’enseignement supérieure dans l’état de l’Ohio, l’Oberlin College a couvert – fait peu habituel - l’un de ses professeurs ayant accusé « Israël et les Juifs » d’avoir secrètement planifié les attentats terroristes du 11 septembre, d’avoir présidé à la création de l’État islamique et d’avoir organisé l’attaque de Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier 2015 (coolamnews.com3mars16).

[6Cf. l’appel publié dans le Figaro du 15 février 2003

[7middleeasteye.net25mars16

[8trt.net.tr 17mars16

[9voltairenet.org28mars16

[10associatedpress27mars16

[11sputniknews.com26mars16

[12Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bâle, Daniele Ganser est l’auteur d’un livre traitant des « Armées secrètes de l’Otan » à savoir les réseaux Gladio établis à l’Ouest au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale afin d’organiser la résistance en cas d’invasion soviétique. Selon Ganser, ces réseaux auraient été activés en Italie au cours des Années de plomb entre 1960 et 1980 dans le cadre de ce qui fut alors appelé la stratégie de la tension… avant d’être réactivés aujourd’hui sous couvert de terrorisme islamiste. Terrorisme utile à justifier les guerres de reconfiguration et de normalisation de l’espace politique et géographique musulman… projet autrement baptisé en 2004 « Greater Middle East Initiative », soit une version actualisée du programme israélien de 1982 dit Plan Yoded Yinon.

[13Michael Ledeen passera à l’histoire pour avoir été l’un des théoriciens de la « Stratégie du chaos constructif », version modernisée de la tabula rasa des bolchéviques. Théorie appliquée en Irak à partir du printemps 2003 et popularisée à travers la National Review, l’un des organes de la mouvance la néo-conservatrice américaine issue du trotskysme. Ledeen fut conseiller pour les Affaires internationales du cosmopolitiste Karl Rove, au service jusqu’en 2007 du président GW Bush. Ledeen a également occupé la « chaire de la liberté » au sein du think tank American Enterprise Institute où il a vibrionné aux côtés du va-t’en-guerre Richard Perle. Ancien collaborateur des services secrets américains, israéliens et italiens, le nom de Ledeen est associé à l’attentat qui en 1980 fit 85 morts à la gare de Bologne dans le contexte de la « stratégie de la tension », laquelle visait à barrer la route du pouvoir au Parti communiste italien. Cela non pour des raisons idéologiques mais purement géopolitiques. Il est également connu pour avoir été l’un des membres fondateurs du Jewish Institute for National Security Affairs et un consultant du cabinet de relations publiques Benador Associates, grands spécialistes du viol des foules par la propagande de masse.

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