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De la coopération militaire franco-américaine

mardi 18 mars 2014

Mercredi 9 mai, la French-American Foundation de New York a mis sur pied une discussion sur le thème de la coopération militaire entre la France et les Etats-Unis.

A nouveau président, nouvelles relations internationales.

François Hollande, à peine élu, devrait rencontrer le chef de l’Etat américain, Barack Obama, la semaine prochaine. Pendant sa campagne, il avait indiqué vouloir retirer les troupes françaises d’Afghanistan avant la fin 2012. Pour Philippe Camus, qui représentait le point de vue français au Yale Club mercredi soir, « il semble probable qu’il retirera les forces de combat mais laissera sur place beaucoup de soutien. »

Le président de l’entreprise de télécommunications Alcatel-Lucent et ancien PDG d’EADS (European Aeronautic Defence and Space company) rappelle que « la France a été l’un des premiers pays à se déployer en Afghanistan, parce qu’elle a été prête rapidement. Ça a été très apprécié par les Etats-Unis. »

De la coopération militaire franco-américaine
William Schneider Jr, Fred Marcusa, le modérateur de la discussion et Philippe Camus au Yale Club mercredi 9 mai.

Côté américain, l’ancien président du « Defense Science Board » (2001-09) et sous-secrétaire d’Etat chargé de « Security assistance, science and technology » (1982-86) William Schneider Jr souligne que « la défense a évolué vers un modèle dominé par l’information, qui permet grâce aux nouvelles technologies de localiser le plus précisément possible l’adversaire. » L’ancien directeur adjoint à la sécurité nationale et aux affaires internationales à l’« Office of Management and Budget » (1981-82) explique donc que cette place croissante du high-tech « crée une nouvelle base pour la coopération. » Il imagine qu’une « nouvelle communauté est possible, liée par un traité unissant la douzaine de pays qui ont de fortes capacités de recherche et développement et sur la même longueur d’onde en termes diplomatiques. Cette alliance faciliterait les transactions et la coopération. »

Philippe Camus précise que « les traités de défense impliquent aussi des enjeux politiques et industriels. » Selon lui, « ce genre d’accord doit être à l’agenda. Or, ce n’est pas une priorité pour le nouveau président français, qui doit d’abord faire face à une crise sociale et économique. » Ceci étant, « il ne devrait pas non plus créer de problèmes au niveau de la coopération militaire. Par exemple, il ne quittera sans doute pas le commandement intégré de l’OTAN (que le président sortant Nicolas Sarkozy avait rejoint en 2007, ndlr). Tout au plus questionnera-t-il son rôle… »

Ce qui est voué à changer par rapport au mandat précédent en revanche, avec une présidence qui passe de la droite à la gauche, semble être le budget consacré à la défense. « Pour l’instant, il est trop tôt pour dire », note Philippe Camus. « Les décisions dépendent encore du résultat des législatives et de la future Assemblée nationale. Mais il est à peu près sûr que Hollande réduira le budget de la défense, même si cela prend plusieurs années à mettre en pratique. » Aux Etats-Unis, cette question reste en suspens : « Qu’Obama ou Romney soit élu à l’automne, ils mettront tous deux l’accent sur la modernisation de la défense », observe William Schneider Jr. « Mais si Obama refait un mandat, il réduira les forces de près de 25% tandis que Romney interrompera le déclin des moyens militaires. »

Mathilde Fassin 10 mai 2012

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