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L’Etat Profond français peut-il travailler avec le Rassemblement National ?

mardi 18 juin 2024

Ce concept d’Etat profond représente la haute administration non élue et choisie par le chef de l’Etat pour décider de la politique et de la gestion des dépenses publiques. Avec 3500 milliards de dette, la France est sous la tutelle du lobby bancaire et Emmanuel Macron n’y est pas étranger.
Diplomé de l’école nationale de l’administration puis inspecteur des finances, il quittera le public pour pantoufler dans le privé à la banque Rothschildet ainsi devenir le plus jeune associé gérant.
Son retour dans l’administration française se fera au ministère de l’économie, véritable « cheval de Troie » du pouvoir bancaire pour privatiser et détruire l’outil économique français.
Pour bâtir son réseau dans la haute administration, il utilisera les cercles de réflexions, véritables lobbies décisionnels, et nommera ses futurs agents aux postes stratégiques qui obéissent à des puissances étrangères et aux trusts internationaux qui s’auto financent grâce à nos impôts.
Cette collusion du public et du privé va fusionner la droite et la gauche politiques sous la bannière du World Economic de Davos, d’où sont issus les deux présidents Emmanuel Macron et Justin Trudeau. Quel que soit le l’élu politique, il appliquera docilement la doctrine de la finance internationale.
Cette privatisation de la gestion des deniers publics sera rendue légale par les votes de l’assemblée nationale qui s’est muée en chambre d’enregistrement et qui obéit aux ordres du chef de l’Etat qui tient dans sa main les élus corrompus de la république.

Face à la nouvelle redistribution des législatives de 2024, les hauts fonctionnaires vont choisir leur camp, soit le leur et l’entre soi, soit celui de la France qui a besoin de réforme, et le Quai D’Orsay peut tirer son épingle du jeu en refusant la suppression du corps diplomatique et négocier une paix souhaitable.

L’enjeu de la haute administration est plus important que celui du choix du premier ministre.

Les hauts fonctionnaires sont-ils prêts à servir le RN ?

Les grands commis de l’Etat s’interrogent sur l’attitude à adopter s’ils devaient travailler pour un gouvernement d’extrême droite.

Combien de hauts fonctionnaires partagent le dilemme de Pierre Moscovici ? Depuis plusieurs mois, le premier président de la Cour des comptes raconte à ses visiteurs qu’il pourrait quitter ses fonctions avant l’heure, afin que son successeur soit nommé avant la présidentielle de 2027. Le but ? Prévenir que Marine Le Pen, dans l’hypothèse où elle deviendrait présidente, ne choisisse un autre profil.

Ce cas de conscience, qui turlupinait jusque-là lointainement les hiérarques de l’appareil d’Etat, est depuis dimanche soir dans toutes les têtes. Face à la perspective d’un gouvernement dédié aux idées du Rassemblement national dès juillet, selon le résultat des législatives, trois attitudes se dessinent chez les hauts fonctionnaires : rendre son tablier, servir sans broncher ou espérer résister de l’intérieur.

La principale inconnue de cette équation se trouve du côté des véritables intentions du RN et du programme qu’il appliquerait.

“Si on a un projet à la Trump ou Milei, peu de gens prêteront leur concours”, théorise un cadre de la direction générale du Trésor, qui parle sous condition d’anonymat comme toutes les autres personnes interrogées par POLITICO. Mais, “si c’est un scénario à la Meloni, certains sortiront du bois et iront filer un coup de main”.

Marine Le Pen compte par exemple revenir sur la suppression des corps préfectoral et diplomatique, enterrés par la réforme de la haute fonction publique conduite par Emmanuel Macron. Pour le reste, “on ne sait rien des intentions du RN concernant l’appareil d’Etat”, analyse le chercheur Luc Rouban, professeur à Sciences Po et spécialiste des mutations de la fonction publique.

Les quelques hauts fonctionnaires qui ont rallié le parti à la flamme tentent toutefois de rassurer. L’ancien préfet Christophe Bay, candidat RN aux législatives dans l’Eure-et-Loir, écarte l’idée d’un spoil system, dans lequel l’arrivée d’un nouveau pouvoir change les têtes de son administration.

“On ne fera absolument pas de chasse aux sorcières dans la haute fonction publique”, affirme à Acteurs publics l’ancien directeur de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022.

Vagues de démissions en vue ?

Si des hauts fonctionnaires étaient tentés de démissionner, tous ne seraient pas logés à la même enseigne. Les membres du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, particulièrement protégés, pourraient retourner sans difficulté dans leurs corps d’origine, puisque la réintégration se fait de droit.

“Il y aura une séparation entre ceux qui ont un corps dans lequel ils peuvent se rapatrier rapidement et les autres, prédit une conseillère d’Etat. C’est beaucoup plus facile d’avoir une position de principe, quand on a un corps d’accueil comme corde de rappel.”

Des démissions “attiseraient encore plus la haine de l’électorat du RN pour les élites”, croit un autre conseiller d’Etat, qui imagine que les départs resteront marginaux.

Pour ces hauts fonctionnaires, être sous l’autorité directe du ministre sera l’un des principaux paramètres, avec le risque de perdre son salaire, entrant dans la balance au moment de faire un choix.

A Bercy, plusieurs directeurs d’administration centrale pourraient être tentés de chercher un poste dans le privé. Les agents du Trésor voudront-ils trouver “des solutions pour faire marcher un programme mal foutu ?”, s’interroge un de ses cadres.

Ceux de la direction du budget “ne vont pas tellement rigoler”, grince un ancien directeur d’administration du ministère de l’Economie, alors même que le programme économique des lepénistes reste flou.

Pour les titulaires de postes moins exposés au politique, comme ceux de sous-directeurs ou de chefs de bureau, un dilemme inverse pourrait se poser.

En cas de départ, “est-ce qu’on n’abandonne pas les personnes qu’on est censé servir ?”, se questionne une jeune énarque en poste à Bercy. Sans savoir, qui plus est, par qui ils seront remplacés.

Aux ordres ou rétrogradés

Les préfets seront particulièrement mis sous pression, car c’est à eux que revient le devoir d’appliquer les décisions politiques sur le terrain.

“Elles pourront être d’une extrême fermeté venant du RN, qui devra montrer qu’il y a un avant et un après, et iront très fort”, redoute un ancien de Beauvau.

Recours à la police, interdiction de manifestations, application des mesures en matière de droits des étrangers, les préfets sont dans la pointe du diamant. Or le RN, “ils sont, sur les sujets régaliens, les plus clivants”, décrit un préfet blanchi sous le harnais.

D’après plusieurs hauts fonctionnaires, certains membres de feu le corps préfectoral sont plus poreux à l’idéologie du parti à la flamme que d’autres administrations. Reste qu’“un certain nombre de préfets républicains ne seront pas en phase avec les orientations qui leur seront demandées”. Ils pourraient démissionner ou réintégrer Beauvau pour y exercer des fonctions de chargé de mission. Forcément moins exposées.

Des remparts fissurés

Bien que Christophe Bay jure que le RN ne fera “pas la même bêtise que celle faite par les socialistes et les communistes en 1981, lorsque ceux-ci ont décapité par dogmatisme la haute fonction publique”, Marine Le Pen résistera-t-elle à la tentation de placer ses pions ?

Par exemple à la tête de la très sensible direction générale des étrangers en France ou de la police nationale.

En cas de grand chamboulement au sommet de l’Etat, un bras de fer entre l’Elysée et Matignon pourrait se mettre en place pour les nominations les plus cruciales.

Directeurs généraux, directeurs d’administration centrale, préfets, ambassadeurs : environ 500 postes clés sont des emplois laissés à la discrétion du gouvernement. Pour ces “EDG”, comme on dit dans le jargon, Emmanuel Macron disposerait d’un pouvoir de blocage par la signature des décrets de nomination.

Un pouvoir qui serait inévitablement contraint : “En cas de cohabitation, il y a des négociations, car il y a pratiquement une compétence concurrente en matière de nominations”, lesquelles sont validées en Conseil des ministres, explique Luc Rouban.

Quant à la théorie de la résistance de l’intérieur, peu y croient parmi les hauts fonctionnaires interrogés par POLITICO.

Certes, l’administration peut traîner des pieds, faire du microsabotage, mal rédiger les textes et ralentir l’impulsion politique, mais elle ne peut pas mettre des bâtons dans les roues éternellement.

“Un directeur d’administration qui a son projet de loi ou de décret annulé par le Conseil constitutionnel, il ne va pas faire long feu”, analyse un ancien directeur de cabinet.

Les hauts fonctionnaires préfèrent se rassurer en invoquant le droit, qui limitera forcément la marge de manœuvre du futur gouvernement.

D’après une magistrate, “la réglementation en matière d’aides d’Etat ou le Code de l’environnement ne vont pas disparaître demain, et les fonctionnaires appliquent la hiérarchie des normes”.

Politico

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