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La CIA avait vent d’un projet ukrainien de destruction du gazoduc Nord Stream, selon le Washington Post
Des plongeurs répondant au commandant en chef des forces armées ukrainiennes prévoyaient une attaque contre Nord Stream, selon des documents rapportés par le média américain.
Une agence de renseignement d’un pays européen avait prévenu la CIA en juin 2022 que des forces spéciales ukrainiennes comptaient faire exploser le gazoduc Nord Stream, rapporte mardi 6 juin le Washington Post .
Le quotidien cite des informations issues des nombreux documents confidentiels publiés en ligne par le jeune militaire américain Jack Teixeira avant que la fuite ne soit découverte et le suspect appréhendé mi-avril. Ces documents indiquaient qu’une agence de renseignement d’un pays européen non spécifié avait informé la CIA, quatre mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, que des plongeurs militaires répondant directement au commandant en chef des forces armées ukrainiennes prévoyaient cette attaque contre Nord Stream.
Les gazoducs Nord Stream 1 et 2, devant transporter du gaz naturel de la Russie vers l’Allemagne, ont été frappés par des explosions sous-marines le 26 septembre et ainsi rendus inopérants, privant potentiellement Moscou de milliards de dollars de revenus. Plusieurs pays, dont la Russie, l’Ukraine et les États-Unis, avaient été accusés d’en porter la responsabilité, mais tous s’en étaient défendus. Selon le Washington Post, les États-Unis, après avoir été prévenus du supposé projet d’attaque, en avaient averti des alliés, dont l’Allemagne.
Pour l’agence européenne de renseignement à l’origine de ces informations, l’opération était supervisée par le général Valeriï Zaloujniï à l’insu du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les révélations du Washington Post sont cohérentes avec des informations d’enquêteurs allemands selon lesquelles une équipe de six personnes équipées de faux passeports aurait emprunté un voilier depuis le port de Rostock, en Allemagne, pour conduire l’opération. La société polonaise ayant loué le voilier serait en fait détenue par des Ukrainiens. Des médias danois ont toutefois récemment rapporté qu’un navire de la marine russe spécialisé dans les opérations sous-marines avait été photographié près de la zone du sabotage peu avant les explosions.