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La vignette Crit’Air et la dictature de libre circulation

mercredi 18 janvier 2023

Le dispositif Crit’Air a été élaboré par le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer en collaboration avec le Ministère de l’Intérieur en 2016.

La vignette Crit’Air permet de distinguer les véhicules en fonction de leurs émissions de pollution.
Les véhicules les plus polluants ne sont pas éligibles
Le certificat est valable toute la durée de vie du véhicule.

L’Europe a créé cette certification appelée Norme Euro, la norme s’est intensifiée et il devient de plus en plus difficile de rouler en voiture dans les grandes agglomérations.

La norme d’émission Euro 6 est en vigueur depuis début 2015 pour les véhicules neufs.

On ressent le même malaise que celui occasionné par le pass vaccinal.
Ceux qui détiennent le précieux sésame ont accès à un stationnement plus facile, ont le privilège de la libre circulation dans les zones à faibles émissions et le droit à la mobilité en cas de pic de pollution.

Vignette crit air et amende :
Depuis le décret n°2017-782 du 5 mai 2017 entré en vigueur le 1er juillet 2017, pour les automobiles, les deux-roues immatriculés et les utilitaires de moins de 3,5 tonnes, une amende de 3e classe d’un montant forfaitaire de 68 € est prévue, dans trois cas :

  • se déplacer avec un véhicule non-autorisé dans une ZFE,
  • se déplacer sans vignette dans une ZFE,
  • ne pas respecter les règles de circulation différenciée prises par les autorités, en cas de pic de pollution.
    L’amende est minorée à 45 €, en cas de paiement rapide. En revanche, elle est majorée à 180 €, en cas de paiement tardif. Et, pour les cars et les poids lourds, l’amende pour absence de vignette crit air ou non-respect des règles de circulation s’élève à 135 €.

Comment les salariés vont-ils circuler s’ils ne peuvent se payer un véhicule neuf pour aller travailler en centre ville de Paris ?
Comment un artisan peut-il accéder à son chantier si son véhicule n’a pas la vignette Crit’air ?
Comment les étudiants vont-il se rendre à la faculté si leur premier véhicule est classé comme polluant ?

Ceux qui ont inventé ce concept volent en jet et sont les premiers pollueurs de la planète.
Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, refuse de taxer les yachts et les jets privés.
« la TICPE de l’essence d’aviation privée a fait l’objet d’un quasi-alignement avec le taux plein de l’essence utilisée dans les voitures (71,248 €/MWh contre 76,826 €/MWh) mais la TICPE des carburéacteurs est restée inchangée à 42,131€/MWh »

Les jets privés sont aujourd’hui moins taxés que la voiture et il n’y a aucune obligation de posséder une vignette Crit’Air pour aller à Davos profiter des buffets et des prostituées.

Cette élite décomplexée vient d’inventer la lutte des classes écologique, obligeant les plus pauvres à se résigner à prendre les transports en commun tandis que nos dirigeants consomment comme des goinfres de la climatisation pour refroidir l’habitacle de leur voiture de fonction après le conseil des ministres de cet été.

L’ombre de Marie-Antoinette rôde dans cette république qui n’en n’est plus une.

ZFE : avoir la bonne vignette Crit’Air et être interdit de circuler, ce sera bientôt possible

POLLUTION
Les 11 millions de propriétaires de voitures diesel récentes qui resteront « tolérées » dans les Zones à faibles émissions savent-ils que de son côté, la Métropole du Grand Paris leur fermera ses portes dès 2024 ?
Celle de Strasbourg dès 2028 ?
Alexandra Legendre, porte-parole de la Ligue de Défense des Conducteurs, s’interroge.

Lorsqu’un client pousse la porte de sa concession automobile – de nos jours, ce n’est plus si fréquent – et qu’il ne veut entendre parler que d’une voiture roulant au gazole, les vendeurs qui font bien leur travail les avertissent. « On les prévient qu’ils ne pourront bientôt plus aller à Paris ni dans sa banlieue, s’ils achètent cette motorisation, me confie une amie, dont la famille vend des Citroën depuis quatre générations dans l’est de la France. Mais ils sont déterminés : c’est du diesel qu’ils veulent, et rien d’autre ».

Il faut dire que ce carburant, aujourd’hui conspué, a longtemps été salué pour ses vertus. Il y a peu encore nettement moins cher à la pompe que l’essence, il bénéficiait par ailleurs de généreuses subventions, grâce à ses émissions de CO2 réduites. Il y a seulement dix ans, près de trois voitures sur quatre nouvellement immatriculées en France étaient des dCi, HDi et autres TDI ! Résultat, aujourd’hui, 58 % des 37,3 millions de voitures particulières qui circulent sur notre territoire sont des diesels.

Parmi elles, plus de 11 millions sont suffisamment récentes pour arborer sur leur pare-brise une vignette Crit’Air 2 et restent les bienvenues dans les Zones à faibles émissions (ZFE), qui n’écarteront « que » les véhicules à vignette 3, 4 et 5 (plus les « non-classés ») à compter de 2025. En tout cas, c’est ce que la loi LOM adoptée en décembre 2019 stipule.

Sauf que la Métropole du Grand Paris a décidé de faire du zèle. Elle, les Crit’Air 2, elle n’en veut plus non plus et ce, dès le 1er janvier 2024. Ce qui inclut l’intégralité des modèles « gazole » (si l’on excepte quelques Mercedes haut de gamme hybrides rechargeables diesel), interdits de vignette Crit’Air 1 par décision – peu éclairée – du législateur, quand bien même les dernières normes européennes en vigueur sont respectées.

Alors bien sûr, tous les Français ne sont pas amenés à rouler dans la Métropole du Grand Paris. Songez tout de même que dans ses 800 petits km2, délimités par l’autoroute A86, elle englobe plus de 5,6 millions d’habitants. Parmi eux, peut-être, des membres de votre famille ou des amis vivant dans l’une des près de quatre-vingts communes que la ZFE englobe… dont certaines restent mal desservies par les transports en commun. Plus question de les visiter au volant de votre diesel. Vous voulez juste traverser ce territoire pour vous rendre sur votre lieu de villégiature ou à votre rendez-vous professionnel ? Même punition : ce sera au risque de recevoir un PV.

L’an dernier encore, 21 % des acheteurs de voitures neuves ont pourtant privilégié le diesel

Souhaitons qu’ils soient bien informés et que, comme les clients de mon amie, ils n’en aient « rien à faire de ne pas pouvoir aller à la capitale », d’ici à une trentaine de mois. Mais attention : le Grand Paris fait des émules. La métropole de Strasbourg elle aussi a déclaré les Crit’Air 2 « voitura non grata », même si ce n’est qu’à compter de 2028. Rien ne dit que d’autres « fayots de la ZFE » ne viendront pas grandir les rangs, parmi les quarante-cinq métropoles de plus de 150.000 habitants censées être instaurées d’ici à 2025 à travers le pays.

J’en arrive à me demander comment l’État peut encore laisser commercialiser des véhicules qui ne garantiront pas la même liberté de mobilité pour tous, sur l’ensemble de notre territoire… Le fait qu’une partie de leurs propriétaires pourront circuler à leur bord sur certaines routes, alors que d’autres, à bord de modèles strictement identiques, ne pourront pas le faire, ça ne vous choque pas, vous ? Moi, si.

Alexandra Legendre

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