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Roger Genet : sécurité du Glyphosate et dangerosité de la chloroquine

samedi 29 octobre 2022

Le directeur général
Maisons-Alfort, le 12 novembre 2019

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail émet un avis favorable à cette proposition d’inscription de la substance hydroxycloroquine, sur la liste IIdes substances vénéneuses.
Roger GENET

AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,de l’environnement et du travail portant sur une « demande d’avis relatif à une proposition d’arrêté portant inscription sur les listes des substances vénéneuses »

L’Anses a été saisie le 8 octobre 2019 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé pour un avis sur une proposition d’arrêté portant inscription de la hydroxychloroquine sur la liste II des substances vénéneuses.

Cette proposition d’arrêté envisage l’inscription sur la liste II de la substance : hydroxychloroquine.

En effet, la chloroquine substance de la même famille présente un potentiel génotoxique qui pourrait être similaire pour la substance hydroxychloroquine.Des études ont été demandées aux titulaires des AMM des médicaments concernés afin d’évaluer le risque sur la santé humaine.Il est proposé de classer la substance sur la liste II des substances vénéneuses afin d’assurer une prise en charge adaptée des patients.Cette substance active n’entre pas dans la composition de médicaments vétérinaires autorisés, son classement est donc sans impact en médecine vétérinaire.
https://www.anses.fr/fr/system/file...

Glyphosate cancérigène probable ? L’Anses répond.

29 juin 2018 Glyphosate : « Le caractère cancérigène probable qui a été avancé par le CIRC n’est pas fondé ».

Déclaration de Roger Genet, directeur général de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) devant les sénateurs :
« Avec l’ensemble des éléments dont nous disposons nous avons suffisamment d’arguments pour lever l’incertitude et estimer que le caractère cancérigène probable qui a été avancé par le CIRC n’est pas fondé ».

Source :
Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat
Table ronde sur les produits phytosanitaires, mercredi 6 juin 2018.

Présidence de l’Inserm : Roger Genet est nommé président de la commission d’examen des candidatures

Roger Genet, directeur général de l’Anses et ancien DGRI, est nommé président de la commission d’examen des candidatures à la fonction de président de l’Inserm, au Journal officiel du mercredi 5 octobre 2022.

Attaché.e.s de presse et soupçons de conflits d’intérêts : un bel exemple à méditer

12 juin 2019
Le Canard Enchaîné

Bonjour

Mercredi, Le Canard chasse. Dans son viseur Sophie Le Quellec. Qui la connaissait ? Elle a été nommée, le 3 juin 2019, « directrice de la communication et des relations institutionnelles » de la prestigieuse Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail. Et, en même temps, Directrice de cabinet du Directeur général de l’Agence (le scientifique Roger Genet). Elle est officiellement présentée ainsi à la presse spécialisée :

« Spécialiste des enjeux de communication associés aux sujets scientifiques et techniques d’intérêt public, Sophie Le Quellec coordonne désormais la réflexion et les actions visant à renforcer le rayonnement de l’expertise et les valeurs de l’Anses. Elle succède à Alima Marie-Malikité, nommée Directrice de la communication à Météo France.

« Ingénieur agronome, Sophie Le Quellec débute sa carrière comme chargée de communication pour la Société commerciale des potasses d’Alsace. Après une première expérience dans le conseil, en tant que directrice d’études auprès d’entreprises du secteur agricole, puis après avoir suivi un cursus de formation en communication institutionnelle au Celsa, elle rejoint en 2002 l’agence de communication et de relations publiques i&e. Chez i&e puis Burson-Marsteller i&e, où elle évolue jusqu’au poste de directeur conseil, elle se spécialise dans le domaine de la santé et en particulier dans les sujets de santé publique, de santé environnementale ou encore d’innovation médicale

« Elle conseille et accompagne notamment l’Afsset, l’Agence de la biomédecine et le ministère en charge de l’écologie sur des orientations de communication institutionnelle, des campagnes de santé publique (don d’organes, don de gamètes) et des actions de concertation (Etats généraux de la bioéthique 2009, Assises nationales des risques naturels 2013, Rencontres nationales santé environnement 2013).

Un CV du genre à se pâmer

« En 2016, Sophie Le Quellec rejoint l’Unédic pour accompagner le développement de sa communication sur sa performance et son utilité sociale en tant que gestionnaire de l’Assurance chômage. Promue directrice de l’information et de la communication en 2017, elle s’attache à faire connaître et à mettre en valeur l’appui expert apporté par l’Unédic aux récentes phases de négociation et de concertation entre les partenaires sociaux, et entre les partenaires sociaux et l’Etat.

« Sophie Le Quellec assure désormais la fonction de directrice de cabinet du directeur général et pilote la stratégie de communication et des relations institutionnelles de l’Anses. A ce titre, elle impulse et met en œuvre les orientations de l’Agence pour diffuser ses travaux scientifiques en appui aux politiques publiques. Elle contribue ainsi à poursuivre un dialogue continu avec l’ensemble des partenaires et parties prenantes afin de partager l’expertise scientifique de l’Anses selon ses principes d’ouverture et de transparence. »

Salaire non précisé. Au terme ce ce CV à se pâmer la nouvelle Directrice déclare :

« Soucieuse de l’utilité sociale des projets et actions que je porte, j’adhère pleinement aux engagements scientifiques et déontologiques ainsi qu’aux valeurs de transparence et de dialogue portés par l’Anses. Alimenter les débats et la décision de repères scientifiques solides, c’est essentiel pour accompagner les politiques publiques au plus près des réalités sanitaires et des questions de la société civile. »

C’est alors que Le Canard (Isabelle Barré) entre en scène. Il rapporte (« Une recrue très industrieuse ») que priée de préserver une totale indépendance vis-à-vis des lobbys, l’Anses vient d’opérer un choix qui se discute : chez i&e et Burson-Marsteller les cliens se nommaient Coca Cola, Findus, Danone, Total, Bayer et Monsanto. Et Le Canard de se souvenir que Sophie Le Quellec a participé, au début des années 2000 à une oparation de communication commanditée par un consortium d’industriel – dont Monsanto « visant à redorer le blason des OGM. « C’est, dit-elle aujourd’hui, un atout » :

« J’ai observé des points de vue très divers et je sais accueillir la complexité des sujets ». [sic ajoute le volatile]

On pourrait retourner le compliment. Dénoncer un parcours qui pourrait laisser redouter une forme de duplicité. Se morfondre de la dissolution des cohérences dans le ciel des idéologies disparues. Et après ?

Source

Roger genet président de l’anses démission  !

Attention, vrai scoop. Roger Genet, patron de l’Anses - l’agence de protection - copine avec les pires lobbyistes des pesticides. Et il envisage froidement de saboter l’interdiction du glyphosate en France. Charlie demande poliment mais fermement son départ.

Qu’est-ce que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)  ? Une structure publique farcie au sommet de hauts fonctionnaires. Dans le domaine des pesticides, l’Anses a le douteux privilège d’accorder les autorisations de mise sur le marché (AMM) et d’éventuellement les retirer. Elle empoisonne le monde en même temps qu’elle est censée le protéger.

Très macronien.

Avant d’aborder le cas pesant de son directeur actuel, Roger Genet, il n’est pas inutile de rappeler d’où vient ce distrayant ovni. L’Anses a été créée le 1 er juillet 2010 sur les ruines – retenons le mot – de trois agences précédentes : ­l’Afssa (sécurité alimentaire), l’ANMV (sécurité vétérinaire), l’Afsset (environnement et travail).

Les trois ont fait faillite. Voyons le cas de l’ANMV. L’un de ses rôles principaux est de lutter contre la prolifération des antibiotiques dans l’élevage industriel, qui en consomme environ 50 % au plan mondial. C’est très joyeux, car cette folie est au cœur de l’explosion de l’antibiorésistance, qui rend inefficaces de nombreux antibiotiques. Dans son dernier rapport – 2010 –, avant son inclusion dans l’Anses, l’ANMV constatait, la pauvrette, que l’exposition des animaux aux antibiotiques avait augmenté de 12,6 % entre 1999 et 2009. Au lieu de diminuer. À quoi aura donc servi l’ANMV, créée dès 1994  ?

Passons à la glorieuse Afsset, née en 2001. Le 10 octobre 2005, au cours d’un colloque tenu au Sénat, l’ancien président de l’Inra Guy Paillotin balance. C’est instructif, car Paillotin est alors le président du conseil d’administration de l’Afsset. Ce qui donne : «  L’ [Afsset] est effectivement un lieu de pouvoir, mais, comme tout lieu de pouvoir, il est creux. Vous indiquez que l’expertise sur la téléphonie mobile n’est pas bonne […] L’expertise de l’ [Afsset] sur la téléphonie mobile n’a jamais suivi, ni de près, ni de loin, les règles que l’ [Afsset] s’est fixées à elle-même  ; donc c’est une expertise que je considère, en tant que président du conseil d’administration, comme n’existant pas […] Vous allez me dire que c’est terrible. Eh bien, c’est tout le temps comme ça.  »

Ajoutons deux bricoles. En janvier 2006, un rapport au vitriol de l’Igas (inspection des affaires sociales) et de l’Inspection de l’environnement pointe des conflits d’intérêts flagrants entre l’Afsset et des intérêts industriels. Enfin, et pour rire, l’Afsset a longtemps été en charge de la «  protection  » contre les pesticides.

Quant à la troisième agence à l’origine de l’Anses, l’Afssa, elle a été créée en 1999 sur fond de vache folle. Dans un livre paru en 2004 au Seuil (Santé, mensonges et propagande), Thierry Souccar écrit qu’environ 65 % des experts de l’agence ont des liens avec l’industrie. Mais le coup de pied de l’âne vient de Martin Hirsch, directeur actuel des Hôpitaux de Paris. Le 9 décembre 2010, cet ancien patron de l’Afssa entre 1999 et 2005 raconte : «  Quand j’ai quitté l’Afssa en 2005 […] l’équipe d’après a dit aux industriels : »Maintenant, nous redevenons partenaires. » Quand je vois le rapport d’un groupe de travail sur les régimes amaigrissants, je me dis qu’il a moins de force quand il apparaît, dans la déclaration d’intérêt de son président, des rémunérations provenant de quatre grands laboratoires…  »

L’Anses a-t-elle fait le grand ménage  ?

Un seul exemple suffira avant le plat de résistance Genet : le triclosan. C’est un pesticide beaucoup utilisé dans les années 70, mais l’industrie lui a trouvé un nouveau marché dans les années 90 : on le trouve désormais dans des centaines de cosmétiques, de jouets, de dentifrices, des ustensiles de cuisine, etc. Pourquoi  ? Parce que les marchands le présentent comme un antibactérien. L’emmerdant, c’est qu’il est perturbateur endocrinien, reprotoxique, qu’il produit au soleil des dioxines, qu’il produit au contact du chlore de l’eau du robinet du chloroforme et qu’il est très vraisemblablement cancérogène.

En juin 2017, 200 scientifiques du monde entier ont ­demandé son interdiction, mais l’Anses s’en cogne. On trouve ce poison puissant dans les dentifrices Colgate, dans des bains de bouche, dans des savons à main, mais l’Anses, malgré tant d’alertes depuis dix ans, ne bouge pas un orteil. Pourquoi  ?

C’est le moment de se tourner vers Roger Genet, directeur en titre de l’Anses. Genet, qui a fait l’essentiel de sa carrière au glorieux Commissariat à l’énergie atomique (CEA), est nommé en 2016 à la tête de l’Anses. Il est épaulé par Françoise Weber, directrice générale adjointe. C’est, elle aussi, une personnalité attachante, car on la voit en janvier 2016 voler au secours des néonicotinoïdes, ces tueurs d’abeilles enfin interdits depuis le 1 er septembre, après un quart de siècle d’utilisation massive. Elle déclare : «  Il manque toujours des connaissances importantes concernant l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles.  » Et encore : «  Il subsiste une forte incertitude concernant un certain nombre d’usages.  » Pas mal.

Elle fait mieux encore en novembre 2017, prenant l’avion de Nice pour défendre devant un tribunal deux nouveaux pesticides que la propagande présente comme des remplaçants safe des néonicotinoïdes, le Closer et le Transform. Des études toutes récentes montrent que leur matière active, le sulfoxaflor, s’attaque aux bourdons. En attendant pire.

Quant à son patron Genet, et c’est là notre scoop, il donne le 3 mai 2018 un entretien sidérant à un certain Gil Rivière-Wekstein pour le blog Agriculture et Environnement. Au sujet du si fameux glyphosate. À ce moment, la position de Macron est limpide. Le 27 novembre 2017, il a fièrement annoncé que l’ultratoxique glyphosate serait interdit en France sous trois ans. Or Genet a un tout autre avis sur la question. Il ose : «  Pour mettre en œuvre la volonté du gouvernement d’interdire [le glyphosate] dans un délai plus court, à savoir trois ans, il faudra avoir des éléments nouveaux soulignant un risque inacceptable et immédiat sur la santé ou l’environnement. Or, bien que beaucoup de contrevérités circulent au sujet du glyphosate […] , nous ne disposons d’aucun élément qui pourrait permettre un retrait immédiat […] en l’état actuel des connaissances.  »

Très sûr de lui, Genet réclame entre trois et cinq ans pour de nouvelles études sur le glyphosate, assurant «  qu’il faut impérativement avoir des éléments scientifiques nouveaux  !  » (le point d’exclamation est de Genet) et rappelant non sans une pointe de menace que c’est l’Anses qui prend les décisions dans ce domaine, pas le gouvernement. «  Toute mesure non justifiée, ajoute-t-il, serait susceptible de provoquer un contentieux avec la Commission européenne.  » En clair, se sentant visiblement intouchable, le haut fonctionnaire Genet se met en situation d’insubordination par rapport au chef de l’État qui l’emploie. On a viré des préfets pour beaucoup moins que cela, mais pas Genet. Parce qu’on se moque de nous  ?

Dernier point, la personnalité de l’intervieweur, Rivière-Wekstein. On sera bref, mais on pourrait s’étendre sur des pages. L’homme est un défenseur militant des aventures industrielles extrêmes : il vante le nucléaire et ses inventions, les nitrates et, bien entendu, les pesticides. L’homme appartient à une structure ténébreuse qui, selon l’essayiste René Monzat (dans son ouvrage Enquêtes sur la droite extrême, publié en 1992), a eu des liens avec l’industrie et même certains services de l’armée américaine. À partir des années 90, ce groupe qui change sans cesse de nom publie – aux éditions Alcuin – des livres de désinformation sur des sujets graves, comme le trou dans la couche d’ozone, présenté comme une foutaise. Lui et quelques compères comme Emmanuel Grenier sont des «  larouchistes  », du nom de leur inspirateur américain, Lyndon LaRouche. En France, leur héros se nomme Jacques Cheminade, beaucoup moins fantaisiste qu’on le croit. Le tout fonctionne comme un lobby du pire.

Tout cela, Roger Genet le sait. Pourquoi s’afficher en faveur des pesticides alors qu’il est chargé de les surveiller en notre nom  ? C’est un mystère, mais en attendant l’explication, Charlie ne peut demander qu’une chose : le départ immédiat, volontaire ou non, de Roger Genet. Il doit quitter l’Anses. Tout de suite.

Charlie Hebdo

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