L’hebdomadaire libéral britannique consacre sa une de la semaine au président français, dont il dresse un portrait dithyrambique. Arguant que sa réélection est loin d’être assurée, il appelle sans détour à la mobilisation de l’électorat.
“Pourquoi la réélection (ou non) de Macron pèsera en dehors de l’Hexagone”, titre The Economist en une de son édition du samedi 9 avril. À la veille du premier tour de l’élection présidentielle française, l’hebdomadaire britannique prend position pour le président sortant. En couverture, celui-ci figure bras étendus, agrippant fermement deux rideaux aux couleurs du drapeau national, dans une posture rappelant étrangement celle du Christ rédempteur.
Le journal ne cache pas son admiration pour Emmanuel Macron, “porte-étendard du centrisme radical”. Surtout, il soutient que son arrivée au pouvoir en 2017 a constitué une lueur d’espoir en pleine crise du libéralisme − du vote du Brexit à l’élection de Donald Trump, en passant par la montée des mouvements populistes. “Dès lors, rien d’étonnant que le triomphe de Macron dans l’un des pays les plus importants d’Europe ait provoqué des soupirs de soulagement.”
Après cinq ans au pouvoir, Macron se serait révélé un “réformateur pragmatique” et un “dirigeant qui a donné un nouvel élan à la vie politique française”. The Economist salue son bilan, tant en politique intérieure que sur la scène internationale : le président français aurait saisi le sérieux des menaces chinoise et russe pour l’ordre mondial sans pour autant favoriser l’escalade dans ses échanges avec Vladimir Poutine. Il aurait également œuvré pour rassembler les nations du Vieux Continent sous la bannière européenne.
Mais à quelques jours de sa possible réélection, son avance sur ses concurrents dans les sondages a fondu par rapport à 2017. “En d’autres termes, le quinquennat de ce porte-drapeau mondial du centrisme aura entraîné une érosion de l’électorat centriste”, déplore le titre, soulignant la menace que font planer les autres candidats présidentiables. Il dépeint d’ailleurs ces derniers à gros traits, les réduisant à une “une cacophonie d’extrémistes à gauche et à droite”. Dans une conclusion en forme d’appel à la mobilisation, le journal londonien partage explicitement sa consigne de vote : “Nous votons pour Macron, mais il va falloir que les électeurs se mobilisent.”