1973 sera une année exceptionnelle pour le commerce international estime le GATT
Selon le secrétariat du GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), qui vient de publier son rapport annuel sur le commerce international, « 1972 a été l’une des années les plus favorables pour l’expansion économique mondiale ». Le volume des exportations mondiales a crû de 8 % (6 % en 1971) et leur valeur, exprimée en dollars a progressé de 18 % (11 % l’année précédente). Deux constatations viennent assombrir ce tableau : la hausse des prix des produits exportés s’est accélérée et le déséquilibre des balances des paiements s’est accentué.
On a assisté surtout à une « flambée des prix des produits primaires » (produits agricoles et miniers) qui, du dernier trimestre 1971 aux trois derniers mois de 1972, ont progressé de 18 % environ. Les experts du GATT expliquent cette flambée par la « progression relativement modeste de la production mondiale » (5 % environ en 1972 contre 3,5 % en 1971), qui n’a pu suivre celle de la demande, et par le « niveau normalement bas des stocks de matières premières et de demi-produits ».
La demande s’est d’abord manifestée aux États - Unis et ne s’est étendue à l’ensemble des pays industrialisés qu’au début de 1973. Elle a donc largement contribué en 1972 à accentuer le déséquilibre des échanges et le déficit de la balance commerciale américaine. « Il n’est pas surprenant que, soumis, de quatre côtés à la fois, aux pressions de la demande variables selon les pays, aux déséquilibres persistants et croissants des balances des paiements courants, à une inflation généralisée et accélérée et à une crise de confiance générale, les derniers retranchements du système monétaire international n’aient pu se maintenir. »
Mais, en dépit d’une « instabilité monétaire endémique, l’expansion économique et commerciale s’est poursuivie sans faiblir au premier semestre de 1973 », constatent les experts du GATT. Le volume des exportations mondiales a progressé, au cours du premier semestre 1973. à un taux annuel d’environ 15 %, ce qui « ne parait pas avoir de précédents, en période de paix, dans l’histoire économique du monde ».
Présidence française de l’UE : ce qu’il faut retenir des priorités données par Emmanuel Macron pour l’Europe de 2022
Emmanuel Macron a détaillé les priorités de la France pour l’Union européenne en 2022 et répondu aux nombreuses questions des journalistes dans la salle des fêtes de l’Elysée, à quatre mois de l’élection présidentielle de 2022.
Emmanuel Macron a présenté les priorités de la présidence française de l’Union européenne entre le 1er janvier et le 30 juin 2022. Il a répondu aux questions d’une centaine de journalistes, ce jeudi après-midi dans la salle des fêtes de l’Elysée. Il n’a pas échappé à des questions sur l’élection présidentielle française qui se tiendra dans quatre mois.
Les priorités de la présidence française
« Notre rôle sera d’être les dépositaires d’une harmonie entre les 27 pays », a expliqué Emmanuel Macron. « Nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin », a expliqué Emmanuel Macron. La présidence française doit être « utile » et être « un grand moment d’humanisme européen ». Emmanuel Macron présentera ses priorités devant le Parlement européen à Strasbourg le 19 janvier 2022.
« Je travaillerai jusqu’à la fin du mandat »
Interrogé sur le calendrier de la présidence de l’Union européenne en même temps que la campagne présidentielle à venir en France, Emmanuel Macron a répondu : « Le mandat que m’ont confié les Français et les Françaises, je l’exercerai jusqu’au dernier quart d’heure ». Interrogé sur les thèmes de campagne d’Eric Zemmour, Emmanuel Macron a indiqué qu’il « n’appartient pas au président de la République de qualifier ou de disqualifier un candidat à une élection à venir. C’est au peuple français de décider souverainement ». Il a ensuite précisé : « Notre pays est un vieux pays fait de valeurs, de culture, de combats, et qu’il s’est à chaque fois grandi d’avoir su regarder ses défaites, mais aussi d’avoir su consolider ses valeurs. Et aimer la France et respecter les Français, c’est au fond avoir une certaine idée de la grandeur de la France ».
Une réforme de l’espace Schengen
Un pilotage politique de l’espace Schengen sera mis en œuvre. Les ministres en charge de ces questions se réuniront régulièrement pour prendre des décisions politiques, avoir une politique cohérente « de maîtrise des frontières extérieures » et décider d’augmenter les contrôles. Si un Etat membre a besoin d’un « mécanisme de soutien d’urgence aux frontières », il devra pouvoir compter sur le « renfort solidaire » des pays voisins et de Frontex, l’agence européenne de garde-frontière et de gardes-côtes.
Repenser « le cadre budgétaire » des accords de Maastricht
Comme l’a rappelé Emmanuel Macron, la crise sanitaire a « mis entre parenthèses l’application des règles budgétaires communes ». Pour le chef de l’Etat, les défis à venir sont nombreux : climatique, numérique, sanitaire, culturel et stratégique. Pour cette raison, l’Europe « ne réussira pas cette transition si nous en revenons à un cadre budgétaire qui a été créé au début des années 1990 ». Sur les accords de Maastricht et la règle budgétaire de 3% de déficit, le chef de l’Etat estime que « la question n’est plus ’pour ou contre les 3 %’, elle est dépassée, cette question ». Avant de préciser qu’il faut tout de même « des règles budgétaires pour rester sérieux, sinon, il n’y a plus de confiance ».
Vers « un salaire minimum décent » en Europe
L’Europe doit proposer des emplois « de qualité, qualifiés et mieux rémunérés », estime le chef de l’Etat. Pour cette raison, il souhaite « créer un système beaucoup plus efficace, allant vers un salaire minimum en Europe ». De même il souhaite « mettre fin aux écarts de salaire entre les femmes et les hommes ».
Un sommet européen sur la croissance
Le président veut « bâtir un nouveau modèle de croissance » et bâtir « l’Europe de 2030 ». « Nous aurons à vivre les conséquences économiques et sociales de cette pandémie ». Emmanuel Macron indique que « la présidence française doit être l’occasion d’imaginer un nouveau modèle européen qui soit un modèle de production, mais également de solidarité et de régulation ». Il a cité plusieurs secteurs d’activité : les filières industrielles fortes et intégrées, l’hydrogène, les batteries, l’espace, les semi-conducteurs, le cloud, la défense, la santé, la culture et les industries culturelles et créatives. Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront les 10 et 11 mars 2022 en France.
Vers une taxe carbone aux frontières
Emmanuel Macron n’a pas oublié le climat dans son discours de présentation de la présidence française de l’Union européenne. Il souhaite concilier croissance économique et ambition climatique. « L’Europe a une opportunité : devenir championne en la matière », estime le chef de l’Etat. « L’un de nos objectifs sera la mise en œuvre de la taxe carbone », a annoncé Emmanuel Macron. Cela permettra de « compenser le différentiel » lorsque des produits originaires de pays moins respectueux du climat que l’Europe seront importés.
Avancer sur la défense européenne
Le chef de l’Etat souhaite aller vers « une Europe plus souveraine ». « Il nous faut aujourd’hui définir pour nous, Européens, nos intérêts communs et une stratégie partagée dans un monde de menaces et de risques », a indiqué Emmanuel Macron. Un livre blanc européen de défense et de sécurité sera présenté. Le Conseil européen de mars 2022 permettra de préparer le sommet de l’Otan en juin à Madrid.
Macron pour « un service civique européen »
Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur d’un « service civique européen ». Il a lancé l’idée d’un service civique d’une durée de six mois pour les jeunes de moins de 25 ans, à l’image du service national universel.
Un sommet Europe/Afrique en février
L’Europe et l’Union africaine se réuniront en sommet en février à Bruxelles. « Nous organiserons un sommet entre l’Afrique et l’Union européenne qui se tiendra en février à Bruxelles et qui réunira les dirigeants (...) de l’Union africaine et européenne. L’objectif de ce sommet est de refonder en profondeur la relation », a détaillé Emmanuel Macron. « Il faut redonder un New Deal économique et financier avec l’Afrique ». Pour le président, « nous devons accompagner dans sa transition énergétique et climatique le continent africain. Nous ne pouvons pas laisser les Etats africains en solution ».
Un logo et une devise de la France pour l’Europe
La France a présenté un logo spécial pour sa présidence de l’Union européenne. Il s’agit des lettres UE, séparés par une flèche, sur fond de couleurs bleu, blanc, rouge et des étoiles européennes. La France a adopté une devise spéciale pour sa présidence de l’Union européenne : « relance, puissance, appartenance ». Autre nouveauté : une nouvelle pièce de 2 euros avec au dos un chêne et un olivier. Elle sera en circulation à partir du 1er janvier 2022 pour les 20 ans de l’euro.