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La DGSI utilise un logiciel de la CIA pour la surveillance de masse

mardi 24 novembre 2020

Emmanuel Macron, est monté au front en novembre 2019 : « Je veux juste savoir si sur telle infrastructure essentielle de notre sécurité (…), nous avons des vulnérabilités technologiques »

Palantir, entreprise spécialisée dans les logiciels d’analyse de données a été créée avec le soutien de la CIA, qui y a investi via son fonds d’investissement In-Q-Tel.
La société Palantir veille sur les données des services secrets français avec un contrat passé en 2016.
« La promesse de Palantir, c’est de rendre visible ce qui est invisible à l’œil nu, en moulinant des données et en leur donnant du sens. Par exemple, ils vont deviner les zones de famine en étudiant l’évolution du prix du pain ou permettre à des entreprises de détecter des menaces internes en identifiant les fichiers partagés sur les ordinateurs. »
Palantir travaille pour la NSA, le FBI, et le secrétariat de la Défense, de la Justice, ou pour la police locale.
« Derrière ces sociétés, il y a l’idée qu’on pourrait mathématiser les comportements humains grâce aux données. C’est ce qu’on appelle le »machine learning« . On retrouve les mêmes techniques chez Google, Facebook, ou Youtube. » (Sociétés créées par la CIA)
La « police prédictive » est un marché en pleine expansion.

Une alternative française au logiciel d’analyse de données de Palantir est possible, d’après Thales

Vu ailleurs Utilisé par la DGSI pour anticiper les actes terroristes, le logiciel de l’Américain Palantir pourrait être remplacé, d’après le PDG de Thales. Le développement d’une alternative française ne prendrait que deux ans mais nécessiterait une prise de position ferme par l’Etat. Pour l’instant, aucun appel d’offre n’a été lancé mais Thales révèle avoir reçu une « demande d’information ».

Une version made in France de l’outil développé par le spécialiste américain du renseignement Palantir est envisageable, affirme le PDG de Thales. Son développement mettrait environ deux ans, poursuit Patrice Caine, interrogé par Reuters.

« Il y a l’enjeu de souveraineté, d’autonomie, d’indépendance et ça, c’est une question pour laquelle seul l’Etat a la réponse », poursuit le PDG du groupe spécialisé dans la défense.

La DGSI utilise le logiciel de Palantir

Pour prévenir les actes terroristes, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’appuie sur un logiciel développé par Palantir qui lui permet de traiter et de croiser d’innombrables données. Le choix d’un acteur américain a été fait à la suite des attentats de novembre 2015 pour une durée de trois ans.

Pourtant largement critiqué, ce contrat a été renouvelé l’année dernière. Lors de cette annonce, le patron de la DGSI Nicolas Lerner expliquait souhaiter le développement d’une solution française. Le contrat avec Palantir n’est que transitoire, ajoutait-il. « Il faut aussi permettre à nos industriels de monter en gamme sur ces sujets », avait-il déclaré, citant Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes.

Aucun appel d’offre n’a été lancé

Mais Patrice Caine révèle qu’aucun appel d’offre n’a été lancé et que le groupe français n’a reçu jusqu’à présent qu’une “demande d’informations”, tout comme d’autres entreprises. Il ajoute que « l’enjeu économique est très faible », précisant que le contrat signé par la DGSI avec Palantir valait quelques millions d’euros.

Si le choix de Palantir inquiète, c’est parce que cette pépite américaine est régulièrement accusée de surveillance de masse, en particulier aux Etats-Unis où la jeune pousse est un partenaire stratégique du gouvernement américain (NSA, CIA, FBI, forces armées...). Entrée à la Bourse de New York fin septembre et valorisée à près de 13 milliards d’euros, la société située à Palo Alto a été fondée en 2004 par Peter Thiel, cofondateur de PayPal et conseiller de Donald Trump, Alex Karp et Nathan Gettings. Dès sa création, le fonds d’investissement de la CIA, In-Q-Tel, a investi deux millions de dollars dans la start-up. Le logiciel d’analyse de données est développé à partir d’un outil utilisé par PayPal pour détecter les flux financiers douteux.

Alice Vitard

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