« Emerging Ag », une société privée de lobbying financée par la Fondation Gates, a travaillé secrètement avec les Nations unies et des scientifiques spécialisés en génétique. Elle a recruté des universitaires et des fonctionnaires pour contrecarrer les réglementations internationales et lutter contre les demandes de moratoires internationaux voulus par les scientifiques et les écologistes. Les personnes qui ont négocié avec les Nations Unies étaient des politiques corrompus et des consultants bénéficiant de conflits d’intérêts.
Les révélations des courriels de la société de Gates montrent que l’armée américaine est le principal financier de la controversée manipulation génétique connue sous le nom de « gene drives » ou CRISPR Cas9. 100 millions de dollars ont été investit dans ce domaine. On a également appris que la Fondation Bill et Melinda Gates participe à cette opération de lobbying à hauteur de 1,6 millions de dollars.
L’affaire « The Gene Drive Files », montre le rôle central de l’agence américaine de recherche DARPA en tant que principal financier pour accélérer des projets de développement sur des souris. La DARPA n’a pas de politique écologiste et cela soulève des questions sur ses véritables intentions. Le Dr Kevin Esvelt chercheur en génétique et lanceur d’alerte dit que les manipulations génétiques actuelles sont trop dangereuses pour être utilisées.
Jim Thomas de l’association ETC Group a déclaré que « Les lecteurs de gènes (CRISPR) sont des armes biologiques potentiellement dangereuses, la puissance de cette nouvelle technologie pourrait avoir des effets désastreux sur la paix, la sécurité alimentaire et l’environnement, surtout si elles sont mal utilisées ». « Le fait que le développement des lecteurs de gènes (CRISPR) soit maintenant principalement financé et structuré par l’armée américaine soulève des questions alarmantes ».
Dana Perls association des Amis de la Terre
« Ces courriels révèlent une tentative secrète de manipulation du système par des partisans de la manipulation génétique visant à contourner les réglementations et l’éthique ».
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Raoult - Le bioterrorisme, démonstration de la « dépendance au sentier »
Pour comprendre le principe de « path dependence » ou la force de l’habitude, Didier Raoult utilise l’exemple des armes biologiques.
La dépendance au sentier est un terme traduit de l’anglais, « path dependence », pour illustrer ce que nous appelions la force de l’habitude, c’est-à-dire la difficulté ou l’impossibilité de revenir sur des organisations antérieures, même quand celles-ci se sont révélées fausses ou inadéquates. Les armes biologiques et le bioterrorisme en sont un exemple très spectaculaire. Depuis le début du XXe, les armées de différents pays – surtout Allemagne, Russie, Japon, Angleterre et États-Unis – ont tenté de militariser les microbes comme arme biologique. Ces stratégies militaires ont eu très peu de succès et nous n’avons pas d’exemple de leur efficacité.
C’est la raison pour laquelle Nixon a décidé, en 1969, à la surprise générale, de désarmer unilatéralement les programmes d’armes biologiques, à la suite d’un accident d’épandage de gaz orange aux États-Unis. Jusque-là, Washington avait refusé de ratifier l’accord international de Genève, en 1925, sur l’utilisation des armes biologiques. De son côté, malgré la convention internationale de 1972 bannissant l’usage des armes biologiques, la Russie a continué, au moins jusqu’aux années 1980, de préparer des armes biologiques dans ses laboratoires avec un accident à déplorer sur son territoire.
Déconnexion de la réalité
Après le 11 Septembre, un des ingénieurs militaires chargés de la militarisation du bacille du charbon pour l’armée américaine en a prélevé dans son laboratoire et l’a envoyé à des journalistes et des hommes politiques. La réaction du gouvernement américain fut immédiate et violente : il créa un fonds important de lutte contre les armes biologiques et fit pression sur les pays européens pour qu’ils suivent la même voie. On apprit ensuite que l’ingénieur militaire en question souffrait de troubles de la personnalité. Mais le sentier était rouvert.
On a vu se multiplier les laboratoires de sécurité et les règlements en tous genres. Au total, plus de 40 milliards d’euros ont été dépensés dans le monde après cet acte qui ne relevait pas du bioterrorisme, mais plutôt des conséquences du fameux sentier de la militarisation des microbes aux États-Unis. Le plus fâcheux est que cela empêche aujourd’hui les chercheurs de travailler sur ces maladies, et que revenir en arrière est quasiment impossible. Nous avons créé des administrations, des ingénieurs, des postes de vigiles, qui créent de l’emploi, et une dynamique propre déconnectée de toute réalité. Cela amène à méditer sur le danger d’ouvrir une voie de façon non réfléchie, car le sentier, une fois ouvert le reste sur des dizaines, voire des centaines d’années, coûte des millions, voire des milliards d’euros, et freine la recherche…
Didier Raoult Le Point.fr le 22/09/2015
Pour compléter la lecture voici un article portant sur La guerre des microbes du Pentagone