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Banque Goldman Sachs : pour les compagnies pharmaceutiques il n’est pas rentable de découvrir des traitements contre les maladies

samedi 23 juillet 2022

C’est une question posée par Goldman Sachs, concernant le risque pris par les compagnies pharmaceutiques si elles découvrent des traitements contre les maladies. La banque a fait une étude qui tentait de répondre à la question : « La thérapie des patients, est-elle un modèle économique viable ? » Et la réponse est non.

Bien que la thérapie génique [N.d.T. : Ou génothérapie, stratégie thérapeutique qui fait pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus pour traiter une maladie] offre d’énormes avantages aux patients et à la société, cela posera des problèmes aux entreprises qui développeront de tels traitements car elles recherchent un flux d’entrée d’argent régulier.

L’étude examine le cas de Gilead Sciences, dont le traitement contre l’hépatite C a atteint des taux de guérison de plus de 90%. Bien que les ventes de l’entreprise aient atteint 12,5 milliards de dollars en 2015 aux États-Unis, elles ont diminué depuis, les prévisions pour cette année annonçant 4 milliards de dollars.

L’étude conclut que le « succès du traitement de Gilead Sciences a progressivement épuisé le nombre disponible de patients traitables. Dans le cas de maladies contagieuses telles que l’hépatite C, le traitement des patients réduit également le nombre de porteurs capables de transmettre la maladie à d’autres personnes, réduisant ainsi le nombre des nouveaux patients… D’autre part, là où le nombre de nouveaux cas reste stable, comme c’est le cas pour le cancer, le potentiel de guérison pose moins de risques économiques pour une entreprise pharmaceutique ».

Les risques résultant de la privatisation de la production de médicaments et de la recherche ont été identifiés depuis de nombreuses années, car il est évident que pour une société pharmaceutique, il n’est pas rentable de créer des remèdes pour les maladies qui ne seront utilisés qu’une seule fois et que personne n’achètera à nouveau.

La privatisation des soins de santé en général, a conduit à des phénomènes tels que ceux observés dans les quartiers pauvres de Chicago, où ceux qui n’ont pas la capacité financière d’acheter, ont besoin de se tourner vers les médecins de Cuba afin d’avoir accès aux soins médicaux.

Cuba, ces dernières années a avancé dans deux domaines : D’une part, la découverte et la création de formules pour le traitement de diverses maladies, comme par exemple un vaccin contre le cancer du poumon. D’autre part, dans l’accompagnement d’un modèle économique qui permet la recherche et le bon déroulement du traitement des patients, sans que le progrès soit basé sur les bénéfices de quelques entreprises.

En revanche, il est raisonnable de se demander si les sociétés pharmaceutiques investissent maintenant dans de nouveaux traitements ou si elles se contentent de breveter ceux qui sont déjà en place (c’est-à-dire de légers changements dans la prescription du médicament afin de le revendre, à un prix différent et généralement plus élevé), étant donné que le rétablissement immédiat du patient n’est plus un modèle économique viable.

Selon une étude, pour l’année 2016 les 10 plus grandes sociétés pharmaceutiques n’ont pas consacré plus de 17% de leur budget à la recherche, certains pensent que c’est peu. Et ce 17% correspond aux niveaux de 2012 et 2011, ce qui signifie une stagnation de la recherche pendant un certain temps.

Pressenza Athens

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