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Emmanuel Macron « Mozart de la finance » n’incarne que le vide pour Attali

jeudi 19 mai 2016

Je t’aime moi non plus.
Que se passe-t-il dans le sulfureux couple Macron Attali ?
La gamin présenté à François Hollande ne rentre plus dans les petits papiers du visionnaire de Mitterrand. L’ennemi de la finance a pourtant choisi un jeune Mozart financier et à peine promu il rêve d’un destin et lance son modeste parti EM financé par la Goldman Sachs.
L’économie étant une gigantesque chaîne de Ponzi, il est peut être le sauveur de l’Euro et le candidat qui arrivera à contrer la vague Bleu Marine. Mais son mentor n’avale pas la pilule, il n’a plus besoin de ses services, ni de son influence, c’est la dure loi de l’offre et de la trahison.

Pour Jacques Attali, « Macron n’incarne que le vide »

Sévère et toutes griffes dehors, Jacques Attali épingle le ministre de l’Economie, qui, malgré son « talent fou », serait le symptôme du « vide de la politique française ».

Jacques Attali était ce matin 13 mai l’invité de la première édition du Club Paris première à l’occasion de la sortie de son livre France 2022. Lors d’un débat animé par David Abiker et Joseph Macé-Scaron au musée du Quai Branly à Paris, il a livré son opinion sur les grands enjeux de la France, la droite et… les ambitions du ministre de l’Economie et des Finances Emmanuel Macron. Extraits.

De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ?

Du vide. Du vide de la politique française. Il n’incarne que le vide, que cette gauche qui veut à la fois être au pouvoir et ne pas y être parce qu’elle déteste la gauche de gouvernement. Il est le nom de ceux qui rêvent que la gauche ne soit pas au pouvoir. Emmanuel Macron a un talent fou. Je l’ai repéré tout de suite, présenté au candidat Hollande, je l’accompagne toujours, je lui ai d’ailleurs dit ce que je pensais. Si seulement, il se saisissait d’un programme…

N’incarne-t-il pas la volonté de renouveau qu’attendent les Français ?

Les Français rêvent d’être représentés par un inconnu : nous sommes le dernier pays dont la classe politique n’a pas explosé. Ca va sauter. Si seulement quelqu’un, Emmanuel Macron, Nicolas Hulot ou moi disait avec sincérité : « Il y en a assez, la France peut faire des choses », il gagnerait les élections présidentielles. Les Français veulent être gouvernés par quelqu’un qui sait ce qu’il veut. Mais les hommes politiques ont en tête l’image du DRH d’Air France à la chemise déchirée : ils pensent que c’est ce qui leur arrivera s’ils entreprennent quelque chose.

Votre livre programme France 2022 a été construit avec des hommes de gauche comme de droite. Est-ce la solution ?

D’abord, quelqu’un qui ne se dit ni de gauche, ni de droite, c’est qu’il est de droite ! Moi je préfère dire « de gauche et de droite ». Et 80% des mesures qui sont avancées dans notre programme, les hommes de gauche et de droite s’y retrouvent : quand nous proposons de rémunérer les chômeurs qui se forment, de transférer les droits sur les personnes, de nationaliser la Sécurité sociale, de remplacer l’ISF par un impôt sur l’immobilier… Ce ne sont pas des mesures d’un camp.

Quel est votre jugement sur l’offre de la droite ?

Je trouve que les médias ne sont pas assez attentifs aux programmes. Et qu’à la fin des fins, tout se résume à la fiscalité, qui est un peu le marronnier des hommes politiques. A gauche, on augmente les impôts, à droite, on les diminue. Ce qui manque partout, c’est la volonté d’écrire un grand récit national, en dehors du « c’était mieux avant » que ressassent les extrêmes. Or, la France a la capacité de devenir la première puissance européenne si on engage le mouvement. Nous en avons les atouts : la géographie, l’art de vivre, l’éducation, les industries de la santé, l’innovation, le tourisme, le luxe…

Hollande est-il un bon président ?

C’est d’abord un homme et un président tout à fait honorable. Dans le domaine des affaires étrangères, il décide très bien, avec une grande lucidité. Deuxièmement, c’est un honnête homme et dans la classe politique française, ils sont peu nombreux… Enfin, il n’a pas pété les plombs et c’est encore plus rare. Il n’avait pas beaucoup de programme mais il l’a fait. Cela dit, il ne peut être réélu que s’il lance des réformes maintenant, sans quoi on lui demandera durant toute la campagne pourquoi il n’a pas agi avant. Mais quoi qu’il en soit, il n’aura rien fait de déshonorant.

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