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Macron invite la CIA à Versailles pour Choose France

mercredi 17 mai 2023

Alex Karp, le PDG de Palantir, pense que l’intelligence artificielle « fait peur » mais il est « nécessaire » pour les Etats-Unis et la France de continuer à la développer.

La France cherche une alternative à Palantir, qui est affiliée aux services de renseignements américains et pose le problème de la souveraineté de la France dans ses propres services.
Même si une alternative existe avec Atos ou Thales, Alex Karp estime que le partenariat français avec Palantir est important pour ne pas laisser le champ libre à la Russie et à la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Palantir a présenté récemment une IA adaptée à la guerre qui a fait bondir son titre à Wall Street. Son nouvel outil d’intelligence artificielle est « sans précédent » et peut être utilisé dans la prise de décision militaire.

L’IA de Palantir pourra-t-elle déclencher la troisième guerre mondiale ?
Le projet Brown Heron du département de l’armée de l’air utilisera Palantir pour fournir aux hauts responsables de l’armée de l’air américaine une plateforme d’analyse de la préparation opérationnelle en constante amélioration, en intégrant des sources de données disparates provenant de l’ensemble du service. Cela permettra d’améliorer l’état de préparation de l’armée de l’air dans divers domaines essentiels à la mission, en transcendant les cloisonnements organisationnels et fonctionnels.

En outre, Palantir soutiendra la transformation du commandement et du contrôle interarmées tous domaines (JADC2) du NORAD-NORTHCOM, en ingérant et en modélisant des données à grande échelle pour soutenir la planification et l’exécution opérationnelles globales et collaboratives.

« Je me réjouis de ce partenariat et du travail que nous accomplissons pour offrir à nos dirigeants une meilleure prise de décision fondée sur les données. La technologie et le cadre de Palantir ont véritablement accéléré notre capacité à supprimer les cloisonnements de données au sein de la communauté et à créer des connaissances exploitables », a déclaré le colonel Jennifer Krolikowski, responsable principale du matériel pour le C2 spatial au Centre des systèmes spatiaux et de missiles de l’armée de l’air. (Source Palantir)

Encore une fois ce sont 13 milliards d’euros qui vont se répartir auprès de sociétés qui ne sont pas majoritairement françaises et la question de la souveraineté de la France semble mise de côté.

Palantir fait la démonstration d’une IA qui peut partir en guerre

Morgan Fromentin

Palantir fait la démonstration d’une IA qui peut partir en guerre. La plateforme AIP a été pensée et conçue avec trois « piliers fondamentaux ».

Palantir vend déjà ses services de surveillance intérieure à l’agence United States Immigration and Customs Enforcement, ce n’est donc pas très surprenant d’apprendre que l’entreprise fondée par le milliardaire Peter Thiel travaille aujourd’hui à s’inviter au Pentagone. En effet, la société a publié une vidéo de démonstration de son dernier produit, la Plateforme d’Intelligence Artificielle Palantir (AIP).
Palantir fait la démonstration d’une IA qui peut partir en guerre

Bien que le système en lui-même soit simplement conçu pour intégrer des grands modèles de langage (LLM) comme GPT-4 d’OpenAI ou BERT de Google dans des réseaux gérés en privé, la première application de la plateforme par l’entreprise concerne la guerre moderne.

Dans la vidéo ci-dessous, un opérateur militaire ayant pour mission de suivre la situation en Europe de l’Est découvre des forces ennemies se rassemblant près de la frontière et répond en demandant à un assistant numérique similaire à ChatGPT de l’aide pour déployer des drones de reconnaissance, créant ainsi des réponses tactiques à cette agression potentielle et même en organisant la perturbation des communications ennemies. AIP est aussi montrée en train d’estimer la composition et les capacités de l’ennemi en lançant un drone Reaper dans une mission de reconnaissance en réponse à la demande de l’opérateur d’avoir de meilleures images et en suggérant des réponses appropriées suite à la découverte d’un élément armé.
La plateforme AIP a été pensée et conçue avec trois “piliers fondamentaux”

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“Les LLM et les algorithmes doivent être contrôlés dans ce contexte hautement régulé et sensible pour s’assurer qu’ils sont utilisés de manière légale et éthique”, annonce le début de la vidéo. Pour ce faire, AIP est basée sur trois “piliers fondamentaux” : le premier est que AIP se déploiera selon un système classifié, capable de traiter en temps réel des données classées secret comme non classées secret, en respectant l’éthique et la loi. L’entreprise n’a cependant pas explicité comment cela fonctionnerait. Le deuxième pilier est que les utilisateurs pourront activer le périmètre et les actions de tous les LLM et actifs sur le réseau. L’AIP elle-même génèrera un enregistrement numérique sécurisé de l’intégralité de l’opération, “vital pour atténuer au maximum les risques légaux, de régulation et éthiques dans ses opérations sensibles et classifiées”, selon la démonstration. Le troisième pilier, ce sont les “garde-fous” pour empêcher le système de réaliser des actions non autorisées.

Dans le scénario de Palantir, il y a aussi un “humain dans la boucle” pour éviter de tels débordements, bien que, dans la vidéo, l’”opérateur” semble ne pas faire grand-chose d’autre que d’acquiescer aux suggestions d’AIP. La démonstration ne précise pas non plus quelles mesures sont prises pour éviter que les LLM sur lesquels reposent le système soient sujets aux “hallucinations”.

Les services secrets français cherchent à s’affranchir de l’américain Palantir ; qui fera une offre permettant d’affirmer la souveraineté européenne ? Palantir ?

Sous le nom poétique de Palantir, la pierre de vision de Tolkien dans Le Seigneur des anneaux, se cache une société américaine de Denver (Colorado), spécialisée dans le recueil de « big data », de données de masse. Massivement utilisé aux États-Unis (FBI, NSA, CIA, NSA, US Air force etc) le logiciel est aussi utilisé par certains pays européens dont la France avec sa Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).

Mais qui peut garantir que les longues oreilles de Palantir ne sont pas le prolongement des services américains qui se servent au passage pour leurs intérêts propres ? La DGSI n’est sans doute pas persuadée de la réponse et cherche un fournisseur européen. D’autant plus que la société américaine impose la présence physique d’employés américains à la DGSI pour les opérations de maintenance.

Atos est à la croisée des chemins en séparant ses activités avec la création d’Evidian, dédié à la cybersécurité. Mais Thales est aussi sur les rangs ainsi que Airbus. Le dossier pourrait être rendu plus complexe avec des alliances sur tel ou tel lot de l’appel d’offres de la DGSI. Airbus serait prêt à prendre une participation minoritaire dans Evidian. Mais Thales a déjà conclu une alliance avec Atos à travers leur filiale commune Athea, qui travaille sur l’intelligence artificielle pour exploiter les signaux faibles. Alors ? Réponses avant l’été.
OJIM

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