C’est le soulagement pour Anaïs S. La fille de l’ex-ministre Elisabeth Moreno a été relaxée par le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes (Essonne), suivant les réquisitions du procureur. Cette mère de famille de 31 ans était jugée pour « non-justification de ressources » en lien avec un trafic de drogue. Son mari, William E. comparaissait, lui, pour détention et cession de cocaïne et de cannabis, entre avril 2021 et mai 2022, depuis Le Lamentin (Martinique) jusqu’à Morsang-sur-Orge (Essonne), où il réside avec sa compagne.
« Mon client a été relaxé pour une partie des faits qui lui étaient reprochés », indique son avocat, maître Robin Binsard, qui conteste l’étiquette du « trafiquant d’ampleur ». William E. a été condamné à une peine de prison d’un an aménageable, pour l’acquisition et le transport de produits stupéfiants en Martinique.
L’appareil à raclette cachait de la cocaïne
Le 12 avril 2021, les douanes martiniquaises avaient intercepté un colis suspect contenant un appareil à raclette à destination de Grigny (Essonne), adressé par une certaine « Christelle Laurent » à « Cindy Laurin ». Le colis contenait de la cocaïne. Après expertise des traces papillaires, les gendarmes de Fort-de-France avaient identifié William E., âgé de 29 ans, déjà connu de la justice pour participation à une association de malfaiteurs et blanchiment. À la barre ce dernier avait expliqué qu’on lui avait proposé d’envoyer ce colis contre 3 000 euros. « Je ne savais pas ce qu’il y avait dedans, mais ce n’était pas des bonbons », avait-il reconnu.
Un an plus tard, au printemps 2022, dix olives de cannabis avaient été retrouvées dans sa cuisine, à Morsang-sur-Orge, et environ 150 grammes de cocaïne dans le dressing, sur une valise et dans la cuvette des toilettes. Jugé pour trafic de stupéfiants en métropole, « William E. a été relaxé », confirme son avocat. « C’est un soulagement, face à la peine assez lourde de deux ans qui avait été requise, poursuit-il. Il a aujourd’hui la certitude de pouvoir rester en liberté, et ainsi poursuivre ses projets personnels et professionnels. »
Lors de l’enquête, les policiers avaient soupçonné Anaïs S., au casier judiciaire vierge, d’avoir « bénéficié » du trafic de son mari, en parallèle de son emploi de gestionnaire dans une caisse d’assurance familiale de l’Essonne, pour lequel elle touche 1 300 euros par mois. Entendue, elle affirmait être tombée des nues en découvrant les faits. Cette déclaration, appuyée par son mari qui certifiait qu’elle n’était au courant de rien, a finalement convaincu le tribunal.