Dans une chronique publiée mercredi dans le Washington Times, Andrew Napolito, personnalité conservatrice du monde des médias et ancien juge de la Cour supérieure du New Jersey, qui a déjà déclaré qu’il figurait sur la liste des candidats présélectionnés par Donald Trump pour la Cour suprême des États-Unis, a déclaré qu’il pensait que Donald Trump pourrait faire l’objet d’une inculpation fédérale pour un certain nombre de crimes découlant d’une récente descente du FBI à son domicile.
Il s’agit notamment du détournement et de la dissimulation d’informations relatives à la défense nationale, de la communication de ces informations à des personnes qui ne sont pas légalement habilitées à les posséder, et d’une éventuelle accusation d’obstruction à la justice pour ne pas avoir rendu ces informations.
« Je ne pense pas que le gouvernement serait passé par là sans prévoir à l’avance de l’inculper », a déclaré Mr Napolitano à Newsmax, mercredi après-midi. « Cela me fait mal de le dire, et je ne pense pas qu’il devrait être inculpé. Mais je pense que les personnes qui prendront cette décision ont déjà pris leur décision et qu’elles feront cette présentation au grand jury juste après les élections de mi-mandat. »
Alors que M. Trump a insisté sur le fait qu’il avait déclassifié les documents en sa possession avant de les retirer de la Maison Blanche, Napolitano a insisté sur le fait que ce point n’était pas pertinent. Selon la loi, il importe peu que les documents contenant des informations de défense nationale, ou NDI, soient classifiés ou non, écrit-il, affirmant qu’il est toujours criminel de détenir des NDI dans une structure non fédérale - ce que Trump a essentiellement admis lors d’une apparition dans l’émission Real America’s Voice jeudi matin - de demander à des individus sans habilitation de sécurité de déplacer ces informations d’un endroit à l’autre, et de les cacher aux autorités fédérales pendant qu’elles les recherchent.
« En d’autres termes, l’absence de classification - quelle qu’en soit la raison - ne constitue pas une défense contre les accusations qui seront probablement portées contre M. Trump », a écrit Napolitano dans son article.
Il a qualifié d’« erreur » la décision de M. Trump de ne pas participer aux audiences menant à sa première mise en accusation en 2019 - qui, selon Napolitano, était potentiellement justifiée. Le Sénat a par la suite voté contre la condamnation de Trump. Napolitano a également émis régulièrement des doutes sur la survie politique de Trump vers la fin de sa présidence, y compris des insinuations selon lesquelles Trump abusait régulièrement de son pouvoir en imposant des tarifs douaniers à des pays comme la Chine.
Le calcul politique de l’inculpation de M. Trump a régulièrement été évalué par des experts juridiques ainsi que par des politiciens tels que le sénateur Lindsey Graham, qui a menacé de provoquer des « émeutes » si des poursuites pénales étaient engagées.
Cependant, d’autres membres du parti de Trump - y compris certains membres du Congrès en exercice - ont commencé à sembler ouverts à l’idée que Trump ait pu enfreindre la loi, alors qu’ils attendent des précisions supplémentaires sur les détails du raid lors d’un briefing du ministère de la Justice qui n’a pas encore été programmé.
« Ils n’auraient jamais dû être retirés de la Maison Blanche en premier lieu », a déclaré le sénateur républicain de l’Ohio Rob Portman à propos des documents lors d’une apparition dans l’émission Morning Joe jeudi. « Mais nous ne connaissons tout simplement pas encore les détails ».
