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American chaos

Vie et mort de l’Amérique chrétienne

mardi 10 novembre 2020

Pour l’heure les habitants bigarrés des mégapoles américaines se trémoussent de joie à l’annonce de l’élection de leur 46e président. Gageons que cette effervescence sera de courte durée… D’abord parce que le président sortant, Mister Trump ne s’avoue ni battu ni vaincu, en raison notamment des innombrables suspicions de fraudes et avant la clôture ou le rejet des nombreux recours déposés par les avocats Républicains. Nous en saurons plus dans les jours qui viennent, mais la bataille qui s’annonce devrait être dure et son issue encore très incertaine. Après tout, le président mexicain n’a pas appelé l’impétrant pour le féliciter de sa victoire - un fait notable et significatif quant à la prudence qu’il convient d’adopter en la circonstance - au contraire de M. Macron qui s’est précipité sur son bigophone, convergence d’intérêts mondialistes oblige. D’autant que pour savoir ce qui se passe réellement de l’autre côté de l’Atlantique l’on ne peut compter ni sur la presse française ni sur les grands médias américains tous plus acharnés les uns que les autres à accabler un homme qu’il voudrait voir définitivement neutralisé. Mais gare à ceux qui vendent trop tôt la peau de l’ours avant qu’il ne soit tout à fait à terre…

Un homme qu’ils n’ont eu de cesse de vilipender, de harceler pendant quatre longues années – du jamais vu - et qui a fait front avec une admirable constance. Et puis depuis quand les médias sont-ils faiseurs de roi ? Ce n’est certes pas à eux que revient la mission d’annoncer la victoire de tel ou tel, mais au collège des 538 grands électeurs qui se réunira le 14 décembre afin de voter et attribuer les 270 voix nécessaires à l’élection du nouveau “Potus”, ceci deux semaines avant la proclamation officielle du vainqueur par le sénat. Laissons le temps au temps. Alors pourquoi tant de hâte ? Nous sommes en Amérique et généralement celui qui tire le premier a raison. Il fallait bien entendu prendre les devants et couper l’herbe sous les pieds des Républicains, ce pourquoi toutes les chaînes de télévision, CNN mais également Fox News, annonçaient en chœur le samedi 7 novembre 2020, en fin de matinée à l’heure de la côte Est (17h24 heure de Paris), la victoire du sénile Joe Biden et de sa décolonialiste colistière… un quart d’heure avant la conférence de presse des avocats de la présidence à Philadelphie, capitale Démocrate de toutes les fraudes !

Trump comme accident de l’Histoire

Un homme donc que les classes dirigeantes occidentalistes (le cinquième pouvoir, la presse, étant aussi le premier) ont traîné dans la boue tout au long de son mandat malgré ses indéniables succès… à commencer par n’engager aucune guerre au contraire de son prédécesseur, le sieur Obama, Nobel de la Paix, qui ne cessera d’intervenir sur divers fronts extérieurs : huit années de conflits ininterrompus… Afghanistan, Pakistan, Irak, Libye, Somalie, Yémen, Syrie, établissant par ailleurs un record d’assassinats ciblés au moyen de ses drones tueurs ! De ce point de vue Mister Trump constitue à la fois un authentique accident de l’histoire – de l’herbe qui pousse drue entre les pavés ! – et une menace existentielle mortelle pour le système et ceux qui le servent.

Les enjeux sont en effet colossaux et participent non seulement de la volonté de domination de certaines puissances d’argent avides de gouvernance mondiale et d’unification du Marché planétaire (les oligarchies transnationales, les GAFAM, le complexe militaro-industriel mais pas seulement, regardons du côté de l’Asie, Chine populaire, Corée, Japon), et plus encore de choix civilisationnels où s’entremêlent le messianisme transhumaniste de la Silicon Valley (l’homme démiurgique, égal de Dieu ou Dieu lui-même) et les derniers avatars du collectivisme ayant recyclé la luttes des classes dans la guerre des races et des sexes. À l’extrême, il s’agit du messianisme anoméen, point de rencontre de toutes les transgressions [1], gelée royale dont se nourrissent politiques et beautiful peoples… Des drogues dures allant de la cocaïne à une sexualité déjantée, en vogue chez ceux qui distillent aux peuples de la Terre l’opium virtuel que produit l’industrie du divertissement (le marché mondial de l’entertainment pèse fin 2020 quelque 493 milliards de dollars)… Bref, un monde implacable et cruel qui se repaît littéralement de chair humaine, pratique des cultes satanistes (lesquels ont pignon sur rue aux États-Unis ayant le statut d’Église à part entière) et incarne le Mal au sein de la République universelle [2] en construction sur les décombres du vieux monde. Périssent les gens du cru, ceux des périphéries provinciales et rurales, les ploucs, vous et nous, attachés à la foi de leurs aïeux, à leur famille, à leur terre, les Gilets Jaunes façon Grandes plaines en quelque sorte.

Ajoutons qu’aux États-Unis, pays de l’extrême dureté en affaires, beaucoup admettent qu’un certain taux de tricherie puisse être acceptable (ou tolérable). On l’a vu en 1960 lorsque le clan Kennedy élimine Richard Nixon en bourrant les urnes. Ce dernier, candidat républicain et fils d’épicier, n’appartient pas à cet establishment dont les Kennedy sont membres après avoir fait fortune pendant la prohibition dans le trafic d’alcool avec le Canada en association avec la famille Bronfman… des réfugiés ayant fui les pogroms de la Russie tsariste. L’héritier de cette dynastie de philanthropes [3] (ainsi étiquetés dans les biographies officielles ou officieuses, à l’instar des Soros ou de Jacob Schiff le financier de Trotski), Edgar deviendra lui aussi président, mais du Congrès juif mondial (1981/2007). Un rappel historique qui n’est pas tout à fait inutile si l’on veut avoir une idée un peu précise de ce que sont les élites dirigeantes américaines, de l’origine de leur richesse et de la nature très équivoque du pouvoir outre-Atlantique. De la Mafia au Capitole la distance y reste courte.

Plus près de nous, George Walker Bush emportera finalement la victoire sur son compétiteur Al Gore le 12 décembre 2000 par une décision de la Cour suprême, laquelle mettait un terme aux recours, aux contestations ou encore au recomptage des voix en Floride. Bush devenu président aura de cette façon tout loisir de lâcher sur le monde musulman – à la suite des attentats du 11 Septembre contre les orgueilleuses Tours jumelles - un chapelet de conflits meurtriers (Afghanistan, Irak…) dont nous n’avons pas fini – nous autres vieux européens proches voisins des champs de bataille - de payer le prix en termes de terrorisme et autres guerres périphériques (Liban, Libye, Sahel, Syrie…). Or si M. Biden choisissait maintenant de mettre ses pas dans ceux de Mme Clinton, candidate malheureuse en 2016 face à Donald Trump, il faudrait peut-être s’attendre à une reprise des hostilités avec quelques États voyous (ou désignés comme tels pour les besoins de la bonne cause par le Département d’État… l’Arménie, la Crimée, la Biélorussie semblent à ce titre des foyers de confrontation tout désignés), évidemment dans le but altruiste de diffuser la religion des droits humains… Car la Grande Amérique, chantre de la démocratie ultra-libérale, entend poursuivre à toute force la diffusion de son modèle… Quoique, désormais, dans le contexte d’une si étrange et inquiétante passation de pouvoir, son image (sa note) internationale risque d’être durablement dégradée (et de manière beaucoup plus disgracieuse qu’avec les taches laissées par mégarde par le président Clinton sur la robe de Monica Lewinski).

Une Amérique déchirée

Une Amérique déchirée entre des communautés dont les divergences sont de plus en plus saillantes et… difficilement conciliables. Entre une nation constituée des classes laborieuses, majoritairement pieuses, soit les classes moyennes (upper and lower), rurales et ouvrières, enracinées, stables au contraire de l’autre Amérique, celle des classes urbaines, agitées, mobiles, désaxées, cosmopolitistes, athéistes, sans tabou moraux, sexuellement libérées, dont les formes avant-gardistes (les fers de lance) sont les antifas et autres Black-blocs manœuvrant avec les BLM (Black lives matter), tous singulièrement proches des terroristes nihilistes européens et spécialement russes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, fourriers des révolutions qui ont suivi la Première guerre mondiale… Ou encore les activistes LGBTQ (la masse des sexualités hétérodoxes) et les féministes radicales qui feront l’objet de toutes les attentions prioritaires de M. Biden s’il accède finalement à la Maison-Blanche. Ces deux Amérique sont antinomiques. Le fossé s’est creusé entre elles et rien ne pourra le combler sauf… une guerre de succession qui prendrait des allures de guerre civile ? Ce qu’à Dieu ne plaise !

En tout cas le rêve américain apparaît à présent comme singulièrement fracturé et l’american way of life, ce modèle américain si vanté et si admiré, ne sortira pas indemne de l’affrontement avec les forces des ténèbres que dénonçait ce 5 novembre Mgr. Vigano… « Depuis des mois, en vérité, nous assistons à un flot continu de nouvelles falsifiées, d’informations manipulées ou censurées, de crimes silencieux ou cachés face à des preuves éclatantes et des témoignages incontestables. Nous avons vu l’État profond s’organiser à l’avance, pour mener à bien la fraude électorale la plus colossale, pour faire échouer celui qui, aux États-Unis d’Amérique, s’oppose inlassablement à l’instauration du Nouvel Ordre mondial voulu par les enfants des ténèbres. Croyez-vous que les disciples de Satan soient honnêtes, sincères et loyaux ? Le Seigneur nous a mis en garde contre Shaytan : « Il a été meurtrier dès le début et n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il dit le faux, il parle du sien, car il est menteur et père du mensonge  » (Jean 8, 44).

D’ailleurs, par facétie involontaire il arrive que le diable lui-même se trahisse et se marche sur la queue… Ainsi dans un entretien, l’animateur Dan Pfeiffer (Pod Save America) sollicitait Joe Biden afin qu’il délivre un message à l’intention des personnes n’ayant pas encore voté, réponse ahurissante (ou lapsus révélateur ?) : « Nous sommes dans une situation où nous avons mis en place, je pense, l’organisation de fraude électorale la plus étendue et la plus inclusive de l’histoire de la politique américaine ». Phrase non sortie de son contexte. Un bel aveu !

Les « déplorables »

Pour ne pas en terminer avec les fraudes réelles ou supposées du camp Démocrate… en fait les fraudes sont avérées mais les recours et plaintes seront-ils recevables par une justice politisée (les magistrats sont généralement élus) et partisane dans les États où dominent les Démocrates ? Ceux-là feront barrage et bloqueront la remontée des dossiers vers les instances fédérales. Les éléments de preuves seront-ils suffisants et probants, il y a loin de la coupe aux lèvres et le précédent Bush vs Gore montre que la loi et l’ordre ne règnent que de façon très imparfaite (voire approximative) aux États-Unis pays des clans, des gangs et des banksters… Un pays, conglomérat de minorités, qui tenait debout tant que le dollar régnait sans partage et que la politique extérieure américaine se montrait fortement prédatrice (acquisition de nouveaux marchés par le truchement d’agressions au prétexte d’ingérence humanitaire). Un état éclaté, travaillé par de fortes tensions centrifuges (le Texas par exemple n’a pas abandonné son rêve d’indépendance), que l’on pourrait définir comme une anarchie corsetée de règles et bardée d’institutions… sans oublier que le continent Nord-américain fut à l’origine une terre de conquête. Un État fait de bric et de broc bâti sur le génocide des populations autochtones, les primo-occupants… par des gueux, des persécutés et des hors-la-loi.

Et il en reste quelque chose dans le comportement des hommes publics, or l’effacement progressif de l’héritage civilisationnel européen laisse peu à peu revenir à la surface des atavismes venus du fond des âges barbares… Référence faite à la dépravation des mœurs des classes dirigeantes, celles de la côte Est, de la Silicon Valley et d’Hollywood à l’Ouest. Au centre l’Amérique oubliée, chrétienne (nous n’avons pas écrit “blanche” mais chrétienne parce que comprenant des populations noires et latinos ayant voté Républicain), repoussée aux marges de la mondialisation, les « déplorables », ceux qui ne comprennent rien à rien, les inadaptables au merveilleux monde fluide qui s’offre à nous, ainsi qualifiés par la femme Clinton [4]
… Laquelle, si finalement D. Trump devait l’emporter, pourrait bien finir ses jours au camp de Guantanamo, revêtue d’une livrée jaune serin pour ses exploits remarquables – selon de persistantes rumeurs - dans les arrières salles des chics pizzerias de Washington DC.

8 novembre 2020

Notes

[1Lire « Le messianisme juif » (1985) de Gershom Scholem, lequel détaille la théologie cabaliste de la rédemption par le Mal et l’abolition de la Loi.

[2« Le dernier bal du “Grand soir” ou a République universelle » Pierre Hépess - Beyrouth 1957. Il en existait naguère un exemplaire annoté de la main du chef de l’État à l’Institut Charles De Gaulle…

[3Samuel Bronfman crée en 1924 à Montréal l’entreprise de distillation Seagram, grâce à laquelle il va s’enrichir prodigieusement pendant la “prohibition” en faisant passer en contrebande ses alcools aux États-Unis en partenariat avec les Kennedy. Edgar, son fils, prendra la tête de Seagram en 1971 étendant ses activités aux secteurs de la chimie et du pétrole. En 2000 Seagram passe aux mains du groupe français Vivendi (médias et télécommunications). Mais c’est en tant que président du Congrès juif mondial qu’Edgar Bronfman fera merveille… Il est le tombeur de l’ancien Secrétaire général de l’ONU Kurt Waldheim, lorsque celui-ci, candidat à la présidence autrichienne en 1985, voit étalé au grand jour son passé national-socialiste. Au cours des années 1980/1990, il parvient à faire tomber une pluie de dollars sur les survivants des camps allemands et contraint notamment les banques suisses à restituer un milliard de dollars à leurs victimes.

[4« Déplorables », qualificatif qui renvoie aux « sans dent » de M. Hollande et aux « nuls » de M. Macron. Nous avons les mêmes élites de part et d’autre de l’Atlantique, même idéologie, même mépris, même suffisance. Sur le Pizza Gate dans lequel Mme Clinton serait impliquée (en témoignerait ses courriels personnels) voir impérativement : https://youtu.be/2gO__4gT8Xo

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