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Manifeste pour une Europe des Peuples

Les conditions pour une Europe solide

vendredi 26 décembre 2008

Politologue, écrivain et journaliste, Jean-Michel Vernochet a dirigé l’ouvrage collectif « Manifeste pour une Europe des Peuples »

1. En limitant de fait les possibilités de coopération renforcée* entre les états européens, le Traité de Maëstricht bridait le moteur industriel de l’Union. Le modèle ultralibéral s’étant révélé impuissant à promouvoir des projets industriels viables (comme on peut le constater aujourd’hui avec le programme Galileo), le retour à une politique de coopération renforcée ne serait-il pas un moyen privilégié pour relancer l’industrie européenne ?

Poser la question c’est y répondre. Le but de l’ultralibéralisme n’est pas de produire des biens pour satisfaire les besoins ou assurer le bien-être des populations, mais de faire du fric. Faire de l’argent par tous les moyens possibles… par des restructurations, parfois si peu rationnelles qu’à terme elles font perdre de l’argent aux imbéciles qui appliquent mécaniquement des recettes sans se poser la question de savoir si elles sont vraiment utiles, nécessaires voire opportunes… par des délocalisations… au moyen de mille et un tours de passe-passe de l’ingénierie financière qui permet de créer de l’argent avec du vent, en transformant par exemple de la dette en actifs… et mieux encore avec des dettes pourries non gagées sur des valeurs réelles.

Personnellement, je ne crois pas que le but premier de la construction européenne soit la construction d’une aire de coprospérité fondée sur l’économie réelle, sur la production de biens tangibles, sur la valeur du travail… Nous nous américanisons au même rythme que nous tiers-mondisons. Entendez par là que nous nous appauvrissons tendanciellement en promouvant une économie qui fabrique sui generis, selon sa propre logique, de la marginalité, du chômage et in fine, de la pauvreté… c’est le lot des économies de service qui ne sont pas a priori créatrices de richesses matérielles. De ce point vue, ce modèle, celui de l’économie de services, n’a pas réussi à son exportateur américain… une vérité que la crise vient de nous renvoyer à la gueule. Un modèle donc qui n’a aucune chance de survie à long terme, quels que soient les replâtrages et les doses d’étatisme ou de dirigisme que l’on réinjectera dans le système pour l’aider à se prolonger… Je gage que les soi-disantes recettes miracles et les perfusions du bon docteur Gordon Brown feront long feu, d’abord parce qu’elle relèvent essentiellement des soins palliatifs. On soigne les effets, pas les causes.

À ce titre, la crise n’est pas derrière mais devant nous. Quant à la reconstruction de l’outil industriel en Europe grâce à des partenariats oui, c’est un objectif. Un objectif pour la construction d’une Europe au service des hommes et des peuples et non pas au service des Marchands du Temple.

Cependant avec la crise, ces coopérations transversales ne devraient vraisemblablement pas être à l’ordre du jour. On a vu les difficultés du partenariat pour Airbus, les difficultés de coordination entre les unités de production, déjà pour des raisons sociologiques, culturelles, pour des questions de rivalité dans le pilotage aussi. Or nous venons de voir Mme Merkel, la chancelière allemande, envoyer sur les roses M. Sarkozy lorsque celui-ci tentait de placer son projet de gouvernance économique européenne. Mme Merkel lui a fait savoir assez sèchement que les Allemands entendaient gérer à leur façon le passage de ce mauvais cap financier et économique qui s’annonce à l’horizon 2009…qu’en conséquence, elle ne voulait pas entendre parler de « gouvernance » collective, la nouvelle marotte que M. Attali a soufflé à l’oreille au Président français au cours de ses six mois de présidence des Vingt-Sept. Bref, le spectre de la faillite planant sur un certain nombre de nos partenaires européens, Mme Merkel refuse d’avoir à traîner derrière elle une ribambelle d’éclopés et de bras cassés ! Le message est clair, chacun pour soi et les cochons seront bien gardés ! A-t-elle tout à fait tort ?

2 . Quel personnage politique actuel vous paraît suffisamment libre pour défendre honnêtement votre (notre) point de vue ? Y a-t-il un « espoir » politique, d’abord ? Quelles autres voies selon vous ?

Il y en aurait eu un, Dominique de Villepin, qui en a la stature et l’expérience. Hélas ce n’est pas un tueur-né et on lui fait actuellement payer très cher la prise de position de la France contre l’invasion de l’Irak et pour le respect de la légalité internationale exposée le 13 février 2003 au Conseil de sécurité des Nations Unies. Traîné en correctionnelle dans le cadre de l’affaire Clearstream, il est clair qu’il ne s’agit pas seulement de vengeance personnelle. Il s’agit de toute évidence de le mettre sur la touche pour un bon bout de temps.

Il n’y a par ailleurs pas d’opposition en France, M. Bayrou est inexistant, Mme Royale s’est faite souffler le Ps qui, de toute façon, est semble-t-il pourri jusqu’à la moelle. L’affaire Dray et ses douteux goûts « blingblings » en sont une triste illustration. Cet homme a de toute évidence un goût marqué pour le pouvoir, or les idéaux de gauche ont été de tout temps détournés à des fins de pouvoir ou d’enrichissement personnels… ce cas n’est pas une exception, il ne fait, une fois de plus, que confirmer la règle

La conversion de la gauche au libéralisme extrême, à la suite de M. Blair, libertarisme connu sous le nom de reaganomics, est révélateur de sa déconfiture intellectuelle. L’ultralibéralisme qui prend son essor aux É-U sous la présidence démocrate de M. Carter est à comparer avec une addiction à l’héroïne, au début le monde est merveilleux, l’argent rentre à la pelle, le chômage diminue…mais ce sont des emplois de service, par définition instables parce que dépendants étroitement de la conjoncture. Vient un moment où arrive ce qui doit arriver, à force de marcher dans le vide, l’on finit par tomber. C’est ce qui vient de nous arriver… mais c’était prévisible.

Alors, que faire ? Il va falloir faire le gros dos en espérant que la crise permettra les recompositions indispensables. Ça ne se fera pas sans mal, ni certainement sans casse. D’abord de la casse sociale. Il existe également un risque non négligeable : le système va se débattre avant de crever et peut-être cherchera-t-il une issue dans la guerre. Les zones d’instabilité et de conflits ne manquent à commencer par l’Asie centrale où le basculement du Pakistan que pourrait déclencher l’intervention des forces conjointes des É-U et de l’Otan dans les zones tribales d’où partent les assauts des tribus pachtounes (rebaptisées Taliban pour les besoins de la cause), sur les positions occidentales en Afghanistan... Des territoires d’invention britannique situés entre le Pakistan et l’Afghanistan, mais hors de la juridiction pakistanaise. En fait, la guerre afghane semble être perdue d’avance et son extension vers le Pakistan comme son intensification - M. Obama va procéder à l’envoi de trente mille hommes supplémentaires en appui des soixante-dix mille opérant déjà sur le terrain - ne sont pas des signes positifs. Au contraire l’entêtement américain, sa vision idéologique et acculturée du conflit, le refus obstiné de prendre en compte les données les plus élémentaires de l’histoire, doivent inéluctablement conduire au fiasco final. En espérant qu’il n’y ait pas de dérapage régional ou au-delà. Surtout dans le contexte d’un regain de tension depuis les attentats de Bombay entre ces deux puissances nucléaires que sont l’Inde et le Pakistan… Mais au fond ! La montée en puissance du conflit afghan participe peut-être de ces grands chantiers style New Deal que nous annonce la nouvelle Administration américaine pour relancer une économie bien mal en point ? Les É-U ne sont-ils pas eux aussi au bord de la faillite ?

Un autre risque à ne pas exclure, celui d’un délestage massif des réserves chinoises en bons du Trésor américain. C’est une épée de Damoclès dont la Chine n’hésitera pas à se servir si d’aventure les É-U finissait par dresser des pare-feux protectionnistes contre les importations de produits – notamment asiatiques – qui plombent leur balance des paiements et achèvent de détruire leur tissu industriel… Ayons à l’esprit l’industrie automobile américaine au bord du gouffre. Si elle s’effondre, ce sont deux millions d’emplois qui disparaissent avec elle.

En ce qui nous concerne, en l’absence de toute opposition politique structurée autour d’une nouvelle vision – une vision procédant d’un retour au réel en tournant résolument le dos aux idéologies mortifères, à la pensée unique, au politiquement correct, au libéral-libertarisme, au monothéisme du marché et à la religion solipsistique de l’Ego-roi… l’individualisme égotiste qui ronge nos sociétés - je ne vois pas ce que nous pouvons faire hormis nous en remettre à la divine Providence.

Je vous rappelle que le domaine de la communication de masse, à l’exception de la Toile – mais pour combien de temps encore ? – le système est verrouillé de A à Z. L’éventualité de grèves insurrectionnelles n’est évidemment pas à exclure, reste qu’une révolte n’est pas une révolution. Nous sommes à ce point profondément divisés contre nous-mêmes qu’il coulera encore beaucoup d’eau sous les ponts avant que des hommes susceptibles de rassembler et d’organiser ce qui reste de forces vives en France et en Europe, ne parviennent à émerger… Encore que, compte tenu de l’accélération de l’histoire, rien n’interdit de croire aux miracles !

3. L’entrée prévisible de la Géorgie dans l’Otan constitue-t-elle une déclaration implicite de guerre de l’Europe à la Russie ?

Déclaration de guerre, non pas encore, heureusement. Mais plus rien ne sera plus comme avant. Le gouvernement russe ne croient plus au bon vouloir du camp occidental, américano-européen. Ils ont maintenant la preuve que le dispositif qui va être implanté en Pologne (vecteurs d’interception) et en Tchéquie (radars d’acquisition) n’est pas destiné à protéger l’Europe et encore moins le territoire américain d’hypothétiques tirs de missiles iraniens, mais qu’il est exclusivement dirigé contre la Russie.

Nous ne sommes pas encore revenus à la guerre froide, mais nous en prenons le chemin. Les faits parlent d’eux-mêmes. La politique occidentale dans le Caucase et en mer Noire est une politique à risque… Grâce à Dieu Mme Palin, aujourd’hui figure montante du Parti Républicain, n’est pas devenue vice-présidente des É-U, elle qui déclarait qu’elle était prête à en découdre militairement parlant avec Moscou à propos de la Géorgie.

Notons que M. Sarkozy semble avoir été assez ménager des intérêts des Européens de l’Ouest dans sa gestion de sortie de crise au grand dam des Polonais et autres clients des É-U d’Europe orientale… Ce qui est plutôt judicieux au moment même – le 23 décembre – où M. Poutine déclare ubi et orbi que l’heure de la vérité des prix ayant sonné, la fin du gaz bon marché était arrivé. À bon entendeur, salut, même si ce message s’adresse en priorité aux Ukrainiens… Reste au final que les blessures occasionnées par la crise du 8 août et l’agression brutale de Tbilissi contre l’Ossétie du Sud, sont profondes et se feront sentir d’ici peu, au cours des six mois à venir, à l’occasion de la présidence tchèque de l’Union européenne.

Il est en effet à craindre que la Géorgie en compagnie de l’Ukraine n’entre dans l’Otan car beaucoup militent en ce sens, à commencer par le couple polono-tchèque malgré les réserves exprimées antérieurement au sommet de Bucarest d’avril 2008 par la France et l’Allemagne, cette dernière ayant depuis changé son fusil d’épaule. Notons cependant, qu’en dépit de la volonté américaine de forcer le passage, les ministres des Affaires étrangères de l’Otan, réunis les 2 et 3 décembre au siège de l’Alliance à Bruxelles, sont convenus d’approfondir leur coopération avec la Géorgie et l’Ukraine, sans préjuger des décisions ultérieures devant être prises au sujet de leur l’adhésion. Laquelle est, pour l’heure reportée sine die… Même si les É-U sont loin et n’ont cure des états d’âme de leurs alliés, ils sont malgré tout bien obligés d’en tenir compte a minima et qu’ils ne peuvent ignorer les engagements pris la Russie au titre des accords du 12 août et du 8 septembre relatif à la sortie de crise. Cela d’autant plus que la Russie est bien de retour sur la scène internationale… ce qu’elle a prouvé par sa capacité de projection de forces et l’immédiateté de sa réaction à l’offensive inconsidérée sur l’Ossétie du Sud du président géorgien Saakachvili. Le réalisme imposait donc de reprendre le dialogue avec Moscou dans le cadre du Conseil Otan-Russie… Je vois mal Washington, empêtrée dans une crise qui n’a pas fini de faire parler d’elle, franchir pas la ligne rouge. La conjoncture ne s’y prête pas, on ne peut pas fâcher tout le monde en même temps

4. Pourquoi faire revoter les Irlandais qui ont déjà dit « non » au traité de Lisbonne ?

Parce que c’est « ça » la démocratie. Le droit de vote n’est accordé qu’à la condition expresse de bien voter. Ainsi, comme Sisyphe devait rouler son rocher jusqu’à plus soif, les Irlandais sont-ils condamnés à voter jusqu’à ce qu’ils votent « bien », c’est-à-dire comme on leur a indiqué de le faire. Pourquoi d’ailleurs sommes-nous dans un système de démocratie représentative ? Pour que nous donnions donne un blanc-seing à des gens qui vous ont fait la danse du ventre afin d’obtenir vos suffrages et qui ensuite n’en font qu’à leur tête… et surtout suivant leurs intérêts de carrière, leur vanité et leur gloriole personnelle. Nos dirigeants ont une peur bleue du peuple, du vote populaire, tout est arrangé, maquignonné pour créer des monopoles électoraux et surtout pour exclure les gêneurs, ceux qui auraient quelque chose à dire, les vrais représentants du pays réel.

Pourquoi l’Irlande est-elle la seule à s’être prononcée par voie référendaire pour ratifier le Traité de Lisbonne ? Parce que c’était inscrit dans sa Constitution et qu’ « ils » n’avaient pas eu le temps de la modifier. Ils s’en mordent d’ailleurs les doigts. M. Sarkozy a été plus prudent en ce qui nous concerne : à propos des nouvelles adhésions à l’UE – une disposition qui visait essentiellement la Turquie - la Constitution française prévoyait une consultation de la Nation. Cela avait fait l’objet d’une modification de la Constitution à l’initiative de Jacques Chirac. Qu’a fait M. Sarkozy, pourtant officiellement opposé à l’entrée de la Turquie ? Il s’est empressé l’automne dernier de faire modifier une nouvelle fois la Constitution et fait supprimer ce garde foi. Exit le referendum ! Cela donne une idée des singeries habituellement utilisées pour mener le bon peuple en bateau, on lui fait avaler des sandwichs de couches superposées de mensonges.

5. La France vient de modifier l’article 35 de la constitution française ou le gouvernement est libre de déclarer la guerre et non plus le Parlement comme en dispose la constitution de 1958 ?

Malgré les pouvoirs considérables de contrôle et de censure du Congrès des É-U, le Parlement américain n’a pas non plus la capacité de contrecarrer une décision présidentielle motivée d’entrer en guerre. De facto, nous sommes passés insensiblement de la Ve à la VIe République, la dérive présidentialiste s’est accéléré avec la nouvelle présidence et plus encore avec la réforme constitutionnelle concoctée par MM. Balladur et Lang… Mais cette latitude de déclarer la guerre en court-circuitant la représentation nationale n’est pas d’hier… déjà en 1999 lors de la seconde cohabitation. M. Jospin étant Premier ministre, la décision d’entrer en guerre contre République fédérative de Yougoslavie a été prise sans aucune consultation du Parlement. Il s’agissait d’ailleurs une guerre d’agression intra-européenne, la première depuis 1939, sans mandat du Conseil de Sécurité contre l’aveu donc des NU, autrement dit hors de toute légalité internationale… Le précédent existant, on ne voit pas pourquoi, en cas de besoin, il y aurait à se gêner. Non ?

6. La France se prépare-t-elle à la guerre ?

Elle est déjà en guerre. Entre autres en Afghanistan, mais nous sommes également en première ligne sur la frontière soudano-tchadienne. Le Soudan est une cible et un conflit potentiel. Le nouveau Vice-président Joe Biden est depuis longtemps un chaud partisan de l’intervention armée contre Khartoum… Si cela devait avoir lieu, ce sera vraisemblablement les forces de l’Otan, en un mot « nous », qui seraient engagés… L’inculpation par le Tribunal pénal international du président soudanais Omar Al-Bachir suit un processus tout à fait analogue à celui qui a précédé la guerre contre la Fédération yougoslave dirigé par Slobodan Milosevic et contre l’Irak de Saddam Hussein –

Oui, la France se prépare à la guerre en tant que force supplétive au sein du dispositif américain suivant des visées à caractère hégémonique sur la majeure partie de l’hémisphère nord… la France se prépare également à la guerre intérieure, idem pour les É-U… Le cauchemar actuel de nos dirigeants est l’éventuel déclenchement de troubles de grandes ampleurs et la répétition des émeutes de novembre 2005, mais cette fois-ci au cœur des villes. Ils savent que dans ce cas ils risqueraient d’être balayés… Le pouvoir en est conscient, ces gens savent qu’ils dansent sur un volcan !

7. L’un des buts de cette Europe, est-il d’instituer une Europe de la défense placée sous tutelle de L’OTAN et d’octroyer un siège permanent au Conseil de sécurité des NU à l’UE au lieu et place de la France et du R-U ?

Nous en prenons la direction. Surtout si l’on accorde un siège permanent à l’Afrique du Sud suivant la promesse qui en a été faite à M. Thabo Mbeki, alors président de la RAF, par M. Sarkozy fin février dernier. Celui-ci, sous prétexte de lui vendre une centrale nucléaire, avait obtenu en échange d’un siège au Conseil de sécurité, un engagement de vote contre l’Iran.

Mais qu’est-ce que cela change sur le fond ? La France s’est payé le luxe de dire une fois « non » par la bouche de M. Villepin en février 2003, non à une guerre illégale et illégitime contre l’Irak. Nous l’avons payé cher. Ce cas de figure ne se reproduira pas, pas avant 2012, sauf accident. La France est rentrée dans le rang européen – le Traité de Lisbonne dit « simplifié » a été ratifié par le Parlement et cette fois les Français n’ont pas été invités à donner leur avis - et nous sommes plus encore rentrés dans le rang américain en participant par anticipation au supplément d’effort de guerre en Afghanistan. Ce à quoi s’est refusé jusqu’ici l’Allemagne.

8 . Alors si nous perdons un droit de veto voué à ne pas servir, où est le drame ?

Avec l’Europe politique, l’Europe supranationale qui va se consolider avec la mise en œuvre du Traité de Lisbonne, elle sera censée parler d’une seule voix, celle de M. Javier Solana, son actuel officieux Ministre des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de l’Otan. La France aux ordres de Washington ayant renoncé à une diplomatie indépendante de Washington, la seule difficulté résidera dans l’adaptation au changement de cap prévisible de la nouvelle Administration américaine. Nous étions aligné sur l’équipe de M. Bush, il va falloir se reconvertir… Or ici les esprits sont un peu lents, l’ordre des priorités ne sera plus exactement le même, la résolution du conflit israélo-palestinien ne sera plus une priorité au même titre qu’aujourd’hui ; la Maison-Blanche négociera avec Téhéran pour sortir des merdiers irakiens et afghans. L’avons-nous vraiment compris ? Cela promet des révisions pénibles et quelques joyeux quiproquos.

24 décembre 2008

“MANIFESTE POUR UNE EUROPE DES PEUPLES” 384 pages. Éditions du Rouvre. 1,villa Gagliardini 75020 Paris. 30 € franco de port.

* Les coopérations renforcées dans le Traité d’Amsterdam du 2 octobre 1999n modifiant le TCE, Traité de Maëstricht, 7 février 1992.

La coopération renforcée a pour objectif de permettre à un nombre limité d’Etats, désireux d’aller de l’avant, de renforcer leurs liens dans des domaines jugés indispensables sans se heurter à l’opposition des autres Etats membres. Le recours aux coopérations renforcées doit répondre à six exigences (art. 43 du traité de l’Union européenne) : favoriser la réalisation des objectifs de l’Union ; respecter les principes des traités et le cadre institutionnel unique de l’Union ; n’affecter ni l’acquis communautaire, ni les droits et obligations des Etats qui n’y participent pas. Rien n’interdit cependant les Etats de s’affranchir du système institutionnel européen pour renforcer leur coopération dans un domaine particulier. Toutefois le traité d’Amsterdam aura alors, par excès de précautions, manqué son but qui était précisément de réintégrer dans un cadre institutionnel unique des initiatives apparues aux marges du traité.

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