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Sommet de l’OTAN à Strasbourg

« J’y étais ! »

jeudi 23 avril 2009

Les 3 et 4 avril derniers, le sommet de l’OTAN tenu à Strasbourg, a offert une préfiguration très réelle du Nouvel Ordre Mondial en gestation.

"Certains croient même que nous faisons partie d’une cabale secrète
agissant contre les grands intérêts des Etats-Unis et ils représentent ma famille et moi comme des internationalistes ; ils vont jusqu’à prétendre que nous conspirons avec d’autres capitalistes
dans le monde pour construire une structure politique et économique mondiale plus intégrée - un seul monde si vous voulez. Si c’est ce dont on m’accuse, je plaide coupable et j’en suis fier."

David ROCKEFELLER*, Mémoires, Paris, Ed. de Fallois, 2006, chap. 27**
(** cité in Pierre Hillard, La marche irrésistible du Nouvel Ordre Mondial, F.-X. de Guibert, 2007)

* David Rockefeller (né le 12 juin 1915) est un milliardaire, ancien président de la Chase Manhattan Bank, il dirige l’empire de sa famille, fondé à la fin du XIXe siècle par John D. Rockefeller.
Il est également l’un des hommes les plus riches du monde et l’ami de Jimmy Carter et de Bill Clinton.

David Rockefeller est à l’initative de la création de la Commission Trilatérale.
Il a des intérêts dans Standard Oil, JPMorgan Chase, Chemical Banking, Chase (bank), Bank One Corporation, NBD Bancorp, Venrock, Bear Stearns. Il est la 149e fortune sur terre selon Forbes 2007[1]. David Rockefeller est président non-exécutif du Rockefeller Center Properties Trust and RCP Holdings. Il est président honoraire de la Société des Amériques, de la Commission Trilatérale (fondateur et président honoraire), du Council on Foreign Relations et de l’Université Rockefeller.
Il est aussi président de The Rockefeller University Council, ainsi que président émérite du Museum of Modern Art de New York. David Rockefeller a co-fondé le Groupe de Bilderberg en 1954 à l’Hôtel Bilderberg à Osterbeek à l’invitation du Prince Bernhard des Pays-Bas. Selon ses propres dires, il est impliqué dans la création d’un nouvel ordre mondial[2]. (source : Wikipedia)

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Le fond n’est pas mystérieux : l’actuel président de la République a été choisi de longue main outre-Atlantique pour être l’homme de la dissolution de la France dans ce Nouvel Ordre Mondial.

Par le retour absurde de la France dans le commandement militaire intégré de l’OTAN, il poursuit méthodiquement, - sans que l’on sache très bien toutefois quelle est la tolérance des Armées à cette volte-face stratégique en vérité commencée dès 1995 par son prédécesseur, - l’accomplissement de son contrat. La finalité de cette soumission est de placer sous commandement états-unien les forces armées françaises, et le premier acte concret en sera évidemment le renforcement de notre présence militaire offensive en Afghanistan. Ceci est une pièce-maîtresse du dispositif appelé « bloc euro-atlantique » que l’oligarchie mondialisée, principalement anglo-américaine, voudrait voir aboutir dans les dix ans, et visant à former une fédération entre « l’Europe », où n’existeraient plus d’Etats-nations souverains, et l’Amérique du nord (EU, Canada, Mexique), où il en serait de même, mais où bien entendu Washington s’assurerait de la direction de l’ensemble. Les démocrates, les hommes libres doivent se préparer au face-à-face avec ces plans terrifiants.

La forme qu’a revêtue ce sommet de 27 chefs d’Etat et de gouvernement est quant à elle extrêmement instructive quant à ce qui attend les populations que le projet de Nouvel Ordre Mondial entend réduire à la passivité, à l’obéissance, et, pour parler clair, à une forme moderne d’esclavage.

Habitant Strasbourg, j’ai vu de près ce qui suit.
Tout d’abord, ma ville a été mise véritablement en état de siège par la présence de 10 000 (oui, dix mille !) policiers, avec notamment 50 (!) compagnies de CRS. Ce siège, conduisant à des restrictions de circulation inouïes dans le centre-ville, avec badges, fichage de la population, contrôles incessants d’identité, désorganisation de toute la vie quotidienne une semaine à l’avance, fermeture des établissements scolaires, a été très mal supporté par les citadins, et par l’ensemble des habitants de la communauté urbaine, puisqu’il s’accompagnait de la fermeture prolongée ( des heures durant, le vendredi et le samedi) des autoroutes urbaines reliant la ville et l’aéroport, et encore plus loin de la ville. Les commerçants, braves dupes des « idiots utiles » qu’ont été les élus, maire (socialiste) en tête, qui leur vantaient les retombées grandioses, présentes et à venir, des festivités (3000 journalistes présents), en ont été pour leurs frais, les rues étant désertées par la pesanteur du dispositif policier. Les comptes vont maintenant se régler, et l’on peut dire sans s’avancer que le contribuable paiera encore, notamment pour les exactions dont il sera question ci-dessous...

Le zèle de certains policiers a du reste fait le tour du monde, lorsque ces fonctionnaires trop soucieux de bien faire, ont fait décrocher des drapeaux arc-en-ciel, notamment du balcon d’un « pacifiste » qui, manque de chance pour eux, était un cadre du Parti communiste ! La capitale alsacienne a été vue jusqu’en Australie comme une zone de quasi dictature : ce n’était pas très « porteur en termes d’image » ! Passons naturellement sur la niaiserie de la « claque » (4000 benêts du parti UMP principalement) rameutée de toute la région pour ovationner le président Obama et se délecter de réponses ineptes à des questions ineptes, dans la grande tradition des rassemblements de foule des pays totalitaires ou du Tiers-Monde.

Voici encore une chose vue :
la « Polizei », c’est-à-dire la police allemande, bloquant, en plein territoire français, à quelques kilomètres de la frontière, l’accès à une autroute conduisant à un pont sur le Rhin. Quelle prérogative de puissance publique peut bien recevoir une police étrangère sur notre sol ? Mais qui se soucie de ces « détails » ? Car le « sommet » avait une autre finalité, chère au Nouvel Ordre Mondial : les euro-régions et euro-districts, actes fondateurs du démembrement des Etats-nations.

Le sommet devait illustrer « l’eurodistrict » en gestation CUS-Ortenau (Communauté urbaine de Strasbourg, 450 000 habitants, et « Kreis Ortenau », du même ordre de grandeur de l’autre côté du Rhin) puisque comportant des réunions à Kehl, en même temps qu’à Strasbourg. Le « souverainiste » que je suis voit à l’évidence le caractère scandaleux de ces projets, mais c’est l’épisode qui suit qui l’a fait complètement passer au second plan et c’est donc raté pour les fédéralistes, maire de Strasbourg en tête. Et même deux fois raté, puisque l’évènement que le monde, ou au moins la France, retiendra, c’est les exactions des « casseurs ».

Officiellement, quelques dizaines de « Black Blok » (jeunes gens vêtus de noir et cagoulés, principalement allemands) ont incendié diverses constructions, dont une pharmacie et un hôtel, sans en être apparemment empêchés à temps par le dispositif policier pourtant gigantesque et ont perturbé, au point de la rendre presqu’invisible, la manifstation pacifique de 20 000 pacifistes, pris en tenaille entre « casseurs » et policiers. Le soupçon se fait jour, très clairement, que ces choses aient pu être arrangées d’avance. Il se serait agi de laisser le champ libre à des provocateurs ou à des excités pour déconsidérer la cause pacifiste, toute niaise ou inconsistante qu’elle puisse être parfois en l’absence d’une vraie conscience de ce qui se joue derrière ces histoires d’OTAN. Et cela aurait pu être fait, au témoignage de policiers, de journalistes, et de témoins, racontant, qui les ordres contradictoires donnés aux forces de l’ordre, pourtant si nombreuses et si tâtillonnes en ville et autour des Puissants, mais si absentes au bon moment dans le quartier pauvre du Port-du-Rhin, qui les « casseurs » changeant de costume pour ensuite quitter tranquillement, en passant les barrages, la manifestation (où étaient donc les policiers en civil ?)...
Classiques, ces provocations cousues de fil blanc pour déconsidérer une cause ? Oui, mais en avoir présente à l’esprit la possibilité pour qui entreprendrait un jour de lutter pacifiquement pour commencer contre la domination des Puissants...

En résumé, ce sommet a réuni tous les ingrédients du scandale de ce « New World Order » :
la militarisation planétaire en ligne de mire, le « flicage » démentiel (ah ! que je n’oublie pas les hélicoptères en vol stationnaire, exaspérants, des heures durant, au-dessus du camp des pacifistes...), le mépris et l’arrogance des autorités publiques envers une population bousculée dans sa vie quotidienne, l’obséquiosité des représentants du peuple devant les Puissants, les émeutes peut-être pas très spontanées et en tout cas réprimées indistinctement, la langue de bois du préfet et de ses subordonnés, l’hypocrisie probable à Paris...

Strasbourg et ses habitants ont vécu une répétition générale d’une tragédie qui est écrite, mais pas encore totalement montrable. Que ceux qui ont des oreilles et des yeux, entendent et voient... Les années à venir pourraient être rudes...

KJ Correspondant Geopolintel à Strasbourg

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