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« Les armes biologiques américaines encerclent la Russie »

samedi 12 août 2023

2015 : Moscou reproche aux Etats-Unis de faire obstacle aux efforts internationaux visant à faire disparaître les armes biologiques en impliquant secrètement d’autres pays dans des recherches sur les maladies propagées par de telles armes.

  • NB:Le Biological Threat Reduction Program est mis en œuvre par la Defense Threat Reduction Agency (DTRA). Les laboratoires ukrainiens qui reçoivent des financements dans ce cadre restent sous le contrôle des autorités ukrainiennes.
    La coopération dans le cadre du CTR entre les États-Unis et l’Ukraine a été élargie le 29 août 2005 au financement de projets visant à améliorer la sécurité biologique dans les infrastructures de recherche et de santé.

En 2018, un audit complet réalisé par des experts du Secrétariat de l’OSCE pour évaluer la sûreté et la sécurité biologiques en Ukraine a ainsi permis d’identifier plusieurs lacunes. En conséquence, un ensemble de trois projets développés en toute transparence par l’OSCE en coopération avec les autorités ukrainiennes compétentes a été lancé en 2020 afin de renforcer la sûreté et la sécurité biologiques. Financés par l’UE, ces projets (qui doivent s’achever en 2023) visent à l’amélioration du cadre législatif, à la mise en place d’un système de surveillance vétérinaire et au développement des capacités des scientifiques en matière de sûreté et de sécurité biologiques.

La gestion par les États-Unis de leurs armes biologiques a fait l’objet de critiques à la lumière d’un actualité récente indiquant que des militaires américains avaient expédié par erreur des échantillons actifs de bacille du charbon. Au début du mois de juin, le Pentagone a admis d’avoir envoyé les dangereux échantillons à au moins 51 laboratoires dans 17 Etats américains et trois pays étrangers.

Les envois en cause, selon le ministère russe des Affaires étrangères, « ont fait courir des risques élevés d’épidémie non seulement à la population des Etats-Unis, mais aussi à celle d’autres pays, y compris le Canada et l’Australie. Un aspect très inquiétant est la livraison de bactéries à une base militaires américaine dans un pays tiers : celle de l’US Air Force à Osan, Corée du Sud ». Les diplomates ont ajouté qu’un éclat de fièvre charbonneuse a déjà eu lieu en 2001 par la faute d’un laboratoire militaire américain.

Ce genre d’incident est particulièrement préoccupant pour la Russie car son voisin géorgien héberge un centre de recherche américain de haut niveau sur les substances biologiques dangereuses. De plus, Moscou est convaincu que le Centre de recherche Richard G. Lugar sur la santé publique et animale près de Tbilisi est un laboratoire américain secret qui teste des armes biologiques dépendant de l’Institut de recherche militaire Walter Reed aux États-Unis.

« Les autorités américaine et géorgienne sont en train de dissimuler la nature réelle de cette unité militaire américaine qui étudie des maladies infectieuses très dangereuses. Et le Pentagone cherche à établir d’autres institutions médico-biologiques secrètes dans différents pays [voisins de la Russie] », a rapporté le ministère russe.

Moscou dit que les États-Unis mettent en péril les efforts internationaux liés à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (BTWC), un traité international de 1972 consacré à l’élimination des armes biologiques à travers le monde.

« L’administration américaine n’a évidemment pas intérêt au renforcement de cette convention. Il est connu qu’en 2001, les Etats-Unis ont fait échoué les négociations multilatérales à Genève visant à élaborer un mécanisme de vérification de la BTWC et depuis cela, ils ont obstrué leur reprise. Des décennies d’efforts internationaux pour le renforcement de la convention ont été torpillées », lit-on dans le communiqué.

Les allégations de la Russie s’accompagnent d’une liste plus large d’accusations contre les États-Unis sur ce que Moscou considère être des violations de différents accords internationaux sur le contrôle des armes, la non-prolifération et le désarmement.

La déclaration est arrivée en réponse à un rapport annuel des États-Unis sur la question, où la Russie avait été accusée de divers méfaits. Moscou considère de tels rapports comme de « la diplomatie du mégaphone ». Ces tactiques ne servent pas à aplanir les divergences, mais à conforter les États-Unis eux-mêmes dans leur rôle de juge ultime et autoproclamé du comportement d’autres nations, a fait savoir le Ministère.

Source RT

Renforcement de la sûreté et de la sécurité biologiques en Ukraine conformément à la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations unies sur la non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.

Présentation du Centre national de référence ukrainien pour l’identification des produits chimiques contrôlés et toxiques, créé et équipé avec le soutien de l’OSCE, décembre 2019.

Description de l’action

Les efforts comprennent un ensemble de trois projets OSCE interdépendants en matière de biosécurité et de sécurité biologique pour l’Ukraine, préparés par l’OSCE en coopération avec les autorités ukrainiennes compétentes afin de soutenir le renforcement de la sécurité et de la sûreté biologiques : amélioration du cadre législatif, mise en place d’un système de surveillance vétérinaire et renforcement des capacités des spécialistes des sciences de la vie en matière de biosécurité et de sécurité biologique.

Contexte

En 2018, la Section de soutien du Forum pour la coopération en matière de sécurité de l’OSCE (OSCE FSC) du Secrétariat de l’OSCE a réalisé un examen complet de la sécurité et de la sûreté biologiques en Ukraine. À la suite de cette analyse, plusieurs lacunes ont été identifiées dans la sécurité et la sûreté biologiques de l’Ukraine, en particulier :

la législation ukrainienne actuelle devrait être révisée et harmonisée avec les normes et lignes directrices internationales afin d’introduire des pratiques sûres dans les laboratoires de biotechnologie et de recherche traitant des agents pathogènes humains et animaux ; seuls deux outils de diagnostic sont disponibles en Ukraine pour le diagnostic et la surveillance des agents pathogènes particulièrement dangereux (EDP) et des maladies infectieuses connexes qui constituent une menace sérieuse pour le bien-être des animaux et la sécurité alimentaire en Ukraine. Par conséquent, il est impossible d’effectuer des procédures de diagnostic en temps voulu, en particulier lors de l’apparition de foyers ; le système actuel de formation avancée pour certaines catégories de spécialistes des sciences de la vie ne couvre pas tous les aspects pertinents de la biosécurité et de la sûreté biologique.

L’approche globale du renforcement de la sûreté et de la sécurité biologiques en Ukraine, mise en œuvre dans le cadre de cet ensemble de projets, vise à répondre aux questions susmentionnées.

Projet 1 : Harmonisation des réglementations ukrainiennes existantes en matière de biosécurité et de sûreté biologique avec les normes internationales

L’objectif de ce projet est d’améliorer le système de biosécurité et de sûreté biologique de l’Ukraine en renforçant son cadre réglementaire national conformément aux obligations découlant de la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations unies. Le projet contribue également à renforcer la sûreté et la sécurité biologiques en Ukraine, conformément à l’accord d’association UE-Ukraine, et complète les efforts du gouvernement décrits dans la stratégie visant à garantir la biosécurité et la sûreté biologique.

Résultats attendus du projet :

  • Projet de loi sur la biosécurité et la sûreté biologique en Ukraine soumis aux autorités nationales.
  • Projet de réglementation nationale sur la gestion sûre et sécurisée des matières biologiques dangereuses remis aux autorités :

. règlement sur la liste des agents biologiques pathogènes prioritaires ;
. règlement sur l’enregistrement, le stockage, la livraison, le transport, l’importation et l’exportation de souches de micro-organismes, de toxines et de poisons animaux et végétaux ; ordonnance sur le regroupement des dépositaires des collections nationales de souches pathogènes de micro-organismes ;
. règlement relatif à l’octroi de licences aux laboratoires traitant des agents biologiques pathogènes ;
. règlement sur la surveillance des laboratoires traitant des agents biologiques pathogènes.

Projet 2 : Mise en place d’un système de surveillance vétérinaire durable en Ukraine pour les maladies liées aux EDP (agents pathogènes particulièrement dangereux)

L’objectif de ce projet est de renforcer les systèmes de santé humaine et animale en Ukraine en établissant une capacité de laboratoire durable pour le diagnostic et la surveillance des maladies liées aux EDP, y compris la grippe aviaire, la maladie de Newcastle, la brucellose, la salmonellose et l’anthrax. Le projet renforcera la capacité des laboratoires ukrainiens et contribuera ainsi à la mise en place d’un système de surveillance vétérinaire durable pour les autorités nationales.

Résultats attendus du projet :

. Renforcement de la capacité des laboratoires à développer des kits basés sur la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) pour le diagnostic et la surveillance des maladies infectieuses
. Outils nationaux efficaces de diagnostic et de surveillance basés sur des instruments de PCR en temps réel (R&D, validation et enregistrement).

Grâce à ce projet, un laboratoire spécialisé du Centre scientifique national « Institut de médecine expérimentale et vétérinaire » sera modernisé pour répondre aux exigences de sécurité et de fabrication, et sept kits de diagnostic et de surveillance entièrement certifiés et enregistrés seront mis au point.

Projet 3 : Sensibilisation, éducation et formation des scientifiques du vivant en matière de biosécurité et de sûreté biologique

L’objectif de ce projet est d’améliorer la sûreté et la sécurité biologiques ainsi que la bioéthique en Ukraine en formant des spécialistes des sciences de la vie et en garantissant la viabilité du système national de formation. Le projet favorisera également la communication et l’échange d’informations entre les spécialistes des sciences de la vie et sensibilisera aux menaces qui pèsent sur la sûreté et la sécurité biologiques.

Résultats attendus du projet :

. Renforcement de la capacité nationale à former le personnel chargé des matières biologiques dangereuses
. Création d’une salle de classe multimédia pour les activités éducatives et l’apprentissage à distance en matière de biosécurité et de sûreté biologique.

OSCE

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