Le Conseil d’Etat avait contraint le gouvernement d’Edouard Philippe à revoir sa copie sur ce dispositif destiné à financer les partis.
Cette réforme du financement des partis politiques lui rappelle les humiliations qu’il a reçues de la part des établissements bancaires.
Le Conseil d’Etat se demandait en quoi cette nouvelle banque « serait nécessaire afin de garantir la transparence du financement de la vie politique, alors que le présent projet de loi crée déjà directement, aux mêmes fins, un médiateur du crédit aux candidats et aux partis politiques ».
Bayrou avait répliqué en martelant que « si notre objectif est que les partis ne soient plus à la main d’intérêts privés, ce n’est pas pour qu’à la fin ils se retrouvent face à une banque privée qui aura hérité de ce marché ».
Pour résumer, avec la banque de la démocratie, nos impôts vont financer les partis politiques. Mais si les banques privées sont frileuses de financer un parti comme le MODEM c’est uniquement pour éviter de financer des projets irréalisables.
Yaël Braun-Pivet, coauteur du rapport sur la banque de la démocratie, s’était exprimé favorablement : « Il est anormal que les banques privées soient décisionnaires de l’ampleur de la campagne de tel ou tel candidat, ou même de la présentation d’un candidat ! ».
Lors de la présidentielle de 2022, Anne Hidalgo et La France insoumise ont eu du mal à boucler leur budget.
Pour l’élection présidentielle, les candidats peuvent obtenir le remboursement par l’État de près de la moitié de leurs dépenses s’ils réalisent plus de 5% des suffrages au premier tour – le remboursement est limité à 800 000 euros en-deçà. Or, « les banques considèrent les demandes à partir de 6, 7 parfois 8% points dans les sondages », ajoute Yaël Braun-Pivet.
Si une banque finance un parti politique, il est de son devoir de connaître sa solvabilité et des intentions de vote.
Avec le projet de Bayrou, si un candidat ne dépasse pas les 5% et se trouve dans l’incapacité de rembourser son prêt, comme ce fut le cas d’Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, c’est l’Etat qui met la main à la poche.
Même si un candidat échoue à plusieurs élections, le « système Bayrou » lui offre une immunité financière, alors que dans la processus classique, un candidat doit accepter l’échec de son programme, rembourser ses propres dettes et quitter la vie politique.
Pour Bayrou « Il est insupportable qu’une banque privée ait le droit de vie ou de mort sur une formation politique ». Mais avec ce système digne de l’époque soviétique, aucun parti n’est en danger, même si son programme est impossible à réaliser.
On se demande encore comment Bayrou a une représentation parlementaire alors que son parti ne représente pas plus de 3% de l’électorat.
La recomposition politique de la France est imminente et l’agence de notation Moody est le premier signal d’alarme. Nos politiques sont incapables de respecter leur engagements envers Bruxelles et tous ceux qui ont acheté de la dette française risquent de lâcher ce nouveau gouvernement.
Avec son projet de banque de la démocratie, les partis ne craindront plus les échecs politiques, ils resteront en place avec l’aval du parlement et des organismes publics.
Pour rappel, « est considérée comme parti politique la personne morale de droit privé qui s’est assigné un but politique ».
Une entité de droit privé financée par des organismes publics est un non sens de la vie politique. Nous assistons à la création d’un nouveau Politburo soviétique et tous les parlementaires peuvent se ranger sous la bannière du communisme, puisque l’Etat intervient dans la sphère publique et privée comme le firent les Bolcheviks.