Le déroulement de la guerre
Le 17 février 2022, Kiev déclenche une action militaire afin de reconquérir les républiques de Donetsk et de Lougansk. Cette attaque est lancée avec le soutien de l’OTAN. Les médias occidentaux n’en soufflent mot et attendent sans doute une réaction de la part de Moscou. Ils ne sont pas déçus. Le président Poutine qui, sans doute, n’attendait que cela pour satisfaire au devoir d’assistance des provinces oubliées de l’est ukrainien, franchît le Rubicon, en l’occurrence le dniepr, et s’enfonce en territoire ukrainien. Il devient l’agresseur, aux yeux du monde entier : ses justifications n’y changent rien, surtout quand elles s’adressent à une opinion occidentale prémunie. Les Américains ont gagné la première manche. cf2r
Stanitsa Louganska
Le 17 février 2022, une école d’Ukraine à Stanitsa Louganska a été bombardé : « Les enfants prenaient leur petit-déjeuner au moment de l’explosion ». 32 obus sont tombés sur la ville, la privant en partie d’électricité.
Depuis novembre 2021, Moscou a massé plus de 100 000 soldats près de la frontière orientale ukrainienne, pour dissuader une opération militaires de Kiev dans le Dombass. Zelensky et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont accusé Moscou de vouloir se servir de cet événement pour accuser Kiev et justifier une intervention. Les habitants de Lougansk ont accusé Kiev d’avoir bombardé à l’arme lourde pour « pousser le conflit vers une escalade ».
Les violations des accords de Minsk sont multiples depuis 2019 et les observateurs de la Mission Spéciale de Surveillance (MSS) de l’OSCE en Ukraine ont enregistré la présence de soldats ukrainiens dans la zone de désengagement de Stanitsa Louganskaya, d’après Ivan Filiponenko, attaché de presse de la Milice populaire de la République Populaire de Lougansk (RPL), lors d’une conférence de presse.
Ukraine. Combats dans le Donbass : une école maternelle bombardée
Jeudi 17 février, la tension est encore montée d’un cran dans l’est de l’Ukraine, avec notamment des tirs de mortiers qui ont atteint une école maternelle. Les séparatistes prorusses et le gouvernement de Kiev s’accusent mutuellement d’être à l’origine de ces tirs.
Les faits se sont déroulés à Stanytsia Louhanska, une petite ville située non loin de la frontière avec la République populaire [autoproclamée] de Lougansk, contrôlée par les sécessionnistes prorusses. Jeudi 17 février, affirme CNN, “une école maternelle située en territoire ukrainien [à 19 kilomètres de la ligne de contact] a été frappée par un tir de mortier”.
Le site de la chaîne de télévision américaine, images à l’appui, relaye les informations dévoilées par Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères de Kiev, qui accuse les séparatistes prorusses d’être responsables de ces tirs, qui auraient fait plusieurs blessés.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a quant à lui dénoncé une “importante provocation des forces prorusses”. Des paroles qui renvoient en quelque sorte à la position exprimée par l’Otan, qui, par la voix de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a émis l’hypothèse que la Russie pourrait essayer “de mettre en scène un prétexte pour attaquer l’Ukraine”. Une inquiétude déjà maintes fois manifestée par la Maison-Blanche.
Du côté de Moscou, a contrario, c’est une tout autre interprétation des événements qui a été mise en avant. Ainsi, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, affirme que “le premier tir est parti de l’Ukraine”, et ce qui le préoccupe serait plutôt “l’excessive concentration de forces armées ukrainiennes à proximité de la ligne de contact”. Voilà qui, selon Peskov, pourrait représenter “une terrible menace” en cas de “provocation”, laquelle, pour le ministère russe des Affaires étrangères, pourrait venir plutôt du côté ukrainien.
Expulsion du numéro deux de l’ambassade des États-Unis à Moscou
Quoi qu’il en soit, rappelle CNN, “des violations de l’accord de cessez-le-feu ont lieu régulièrement dans la région, et celles-ci impliquent parfois l’utilisation d’armes lourdes”.
Rien de très nouveau donc, si ce n’est que dans le contexte de tensions internationales exacerbées engendrées par le déploiement de forces russes autour de l’Ukraine, la peur d’une étincelle qui mettrait le feu aux poudres est plus vive que jamais.
Énième témoignage de ce climat de tension entre Russes et Américains, l’ordre d’expulsion du nméro deux de l’ambassade des États-Unis à Moscou, Bartle Gorman, qui est survenu ce jeudi 17 février dans l’après-midi, rapporte le Washington Post.