Victoria Nuland est le plus haut dignitaire étranger à se rendre au Népal depuis la nomination du premier ministre Pushpa Kamal Dahal le 25 décembre dernier.
Après sa visite de sept jours, elle se rendra en Inde, au Sri Lanka et au Qatar.
La diplomate américaine a fait le point sur les projets financés par les États-Unis au Népal et sur les questions de renforcement de la démocratie, des droits de l’homme et de la promotion du bien-être des réfugiés.
Concernant la logistique du projet, Samantha Power, administratrice de l’Agence USAID arrivera à Katmandou le 5 février.
Washington a fixé certaines priorités pour le Népal.
L’ambassadeur américain au Népal, Dean Thompson, a déclaré que son pays accordait la plus haute priorité à la mise en œuvre de l’accord MCC Nepal.
Les diplomates américains et du MCA-Népal ont exprimé leurs inquiétudes quant aux obstacles créés sur les sites du projet à Ratamate, Nuwakot et Dang concernant l’expansion et la modernisation des routes ainsi que la construction de lignes de transmission dans le cadre du contrat.
Ce projet de 500 millions de dollars doit entrer en vigueur à partir du mois d’août 2023, et le gouvernement américain souhaite qu’il soit exécuté sans entrave.
Le projet devrait être achevé dans cinq ans. Les États-Unis ont également prolongé de cinq ans l’aide économique de 659 millions de dollars, soit plus de 85 milliards de roupies, par le biais de l’USAID.
Le Millennium Challenge Corporation’s Nepal Compact est un contrat entre l’agence d’aide américaine Millennium Challenge Corporation (MCC) et le gouvernement du Népal. Le Népal a été le premier pays d’Asie du Sud à signer un contrat de la MCC. L’accord a été signé à Washington en septembre 2017 entre le ministre des finances du Népal, Gyanendra Bahadur Karki, et le secrétaire d’État américain John Sullivan.
L’accord a été dénoncé par le Népal après que le secrétaire d’État adjoint pour l’Asie du Sud, David Ranz, ait déclaré que l’accord de la CCM était une priorité de la stratégie indo-pacifique des États-Unis. L’accord du contrat a divisé les politiciens népalais puisque le contrat stipule qu’il supplanterait les lois du pays en cas de conflit.
Le projet du MCC comporte deux grands volets. Tout d’abord, le projet de transmission d’électricité, qui comprend la construction d’environ 300 kilomètres de lignes électriques à haute tension et d’une deuxième ligne de transmission transfrontalière pour faciliter un plus grand commerce d’électricité avec l’Inde. Ce volet comprend également des activités visant à augmenter les investissements privés. Le second est le projet qui comprend l’entretien de 300 km de routes au Népal.
Belt Road Initiative
Cette perte de souveraineté du Népal en cas de conflit, n’est rien d’autre que la guerre économique qui oppose la Chine aux Etats Unis dans la Belt Road Initiative qui est une stratégie de développement des infrastructures du gouvernement chinois pour investir dans plus de 150 pays et organisations internationales.
C’est la pierre angulaire de la politique étrangère de Xi Jinping.
La Chine veut assumer un plus grand rôle dans la domination internationale au regard de sa puissance et à son statut croissants. Le projet Belt Road Initiative est comparable au plan Marshall américain. En janvier 2023, 151 pays étaient répertoriés comme ayant adhéré à l’IRB.
La Chine veut mettre le Népal sur la bonne voie
Soucieux de faire avancer la ligne Tibet-Népal, Pékin a dépêché une équipe d’experts à Katmandou quelques jours après la nomination du nouveau Premier ministre Pushpa Kamal Dahal.
La Chine envisage de créer 3 000 kilomètres de nouvelles voies ferrées sur son territoire en 2023, dont 2 500 kilomètres de lignes à grande vitesse. Le pays dispose actuellement de 155 000 kilomètres de lignes, dont 42 000 à grande vitesse.
Considéré comme un « projet clé » de l’Initiative « une ceinture, une route » (Belt Road Initiative, BRI) si chère au président chinois Xi Jinping, l’aéroport international de Pokhara, la deuxième ville du Népal, est entré en service le 1er janvier. Construite par une entreprise chinoise avec des capitaux prêtés par Pékin, la nouvelle infrastructure a été inaugurée par le nouveau Premier ministre népalais, Pushpa Kamal Dahal, ancien chef de la rébellion communiste plus connu sous le nom de Prachanda. Son arrivée au pouvoir est susceptible de donner un nouvel élan aux relations avec la Chine et limiter l’influence américaine dans la région, à la différence du gouvernement précédent dirigé par Sher Bahadur Deuba, qui avait cherché à rééquilibrer les liens avec l’Inde et les Etats-Unis. Il avait d’ailleurs déclaré que le Népal préférait « des subventions, plutôt que des prêts commerciaux », interprété comme une critique voilée à l’égard de la BRI.
L’Opinion
