La Russie peut compter sur l’Arabie saoudite pour acheter son pétrole et plus précisément son pétrole raffiné. Le Royaume a plus que doublé ses importations de mazout russe au deuxième trimestre. Du fuel bradé par Moscou qui sert à alimenter les centrales électriques saoudiennes et qui permet surtout à l’Arabie saoudite de gagner de l’argent.
Acheter du pétrole russe à bas prix pour pouvoir vendre sa propre production au prix fort, c’est un bon coup financier. Cela n’a pas échappé à l’Arabie saoudite. Entre avril et juin, le Royaume a importé près de 650 000 tonnes de fuel russe contre 320 000 l’année dernière pour la même période.
Ce mazout sert à alimenter les centrales électriques saoudiennes qui tournent à plein régime pour satisfaire les besoins en climatisation qui atteignent leur sommet en cette saison. Il permet à l’Arabie saoudite de réserver son brut à l’exportation pour le vendre aux prix élevés du marché international.
Un soutien indirect à la Russie
En augmentant ses importations russes, le Royaume rejoint l’Inde et la Chine qui profitent, eux aussi, des prix cassés par Moscou depuis le début de la guerre. Un choix financier, qui vaut aussi soutien à l’économie russe et qui risque de faire grincer des dents Joe Biden en visite à Riyad.
Le président américain cherche coûte que coûte à isoler la Russie, mais cherche aussi désespérément à calmer l’envolée des cours de l’or noir. Joe Biden espère convaincre l’Arabie Saoudite d’augmenter la production de brut de l’Opep, ce qui permettrait de faire baisser les prix du pétrole, qui exacerbent les pressions inflationnistes. Mais le royaume, qui a conservé ses liens avec la Russie dans le cadre de l’alliance entre l’Opep et d’autres pays producteurs de pétrole (Opep+), dispose de peu de marges pour accroître ses capacités.