Une étude révèle comment une solution saline peut inhiber la réplication du SRAS-CoV-2
Jean-Pierre Giess
Au printemps 2021, des arrêtés préfectoraux avaient interdit l’accès aux plages en Corse, en Vendée, dans le Morbihan ainsi que sur le pourtour méditerranéen afin d’éviter, notamment, de trop longs rassemblements susceptibles de favoriser la propagation du Covid. Dans le même ordre d’idée, les salles de sport étaient restées fermées plusieurs mois durant, et même la pratique en extérieur avait été quelques fois restreinte.
Deux études récentes interrogent la pertinence de ce choix politico-sanitaire. L’une indique que l’activité physique est un moyen efficace de diminuer le risque d’être infecté par le SARS-CoV-2, de développer un Covid sévère ainsi que d’en mourir. L’autre pointe le potentiel protecteur de l’air marin.
Dans cette dernière, une équipe américaine suggère, à partir d’une étude sur un petit groupe de 21 adultes, que respirer de l’air humide salé réduirait l’exhalation de microgouttelettes (potentiellement infectieuses quand on est porteur du coronavirus) de près de 50 % dans un délai de 10 minutes. L’air humide faciliterait notamment le travail de neutralisation et de nettoyage du mucus dans le tractus respiratoire. De retour en atmosphère sèche, l’effet s’estompe au bout de 60 à 90 minutes. Une analyse à plus large échelle des données américaines entre janvier 2020 et mars 2021 indique que l’exposition à l’air salin des côtes du Pacifique et du golfe du Mexique pourrait être à l’origine d’une réduction de 25 à 30 % de l’incidence du Covid 19 et des décès par rapport aux régions intérieures.
Concernant le sport, une étude coréenne menée entre janvier et juillet 2020 ayant suivi plus de 200 000 personnes conclut, quant à elle, que les adultes qui s’étaient astreints à la pratique d’activités sportives à hauteur des recommandations officielles (activité aérobie et renforcement musculaire) avaient présenté un risque significativement moindre de contracter le Covid, d’en développer une forme sévère et d’en mourir. Les personnes hospitalisées répondant à ces standards en matière d’activité physique avaient vu leur séjour raccourci de près de 48 heures par rapport aux autres malades. Si le sport est connu pour favoriser la résistance aux maladies non transmissibles, les données sont plus sporadiques pour les maladies infectieuses. Cette étude tendrait à valider aussi l’activité sportive en prévention du Covid-19.
Sources :
« Inhaled water and salt suppress respiratory droplet generation and Covid-19 incidence and death on US coastlines », Molecular Frontiers Journal, août 2021
« Physical activity and the risk of Sars-CoV-2 infection, severe Covid-19 illness and Covid-19 related mortality in South Korea : a nationwide cohort study », British Journal of Sports Medicine, juillet 2021