• Mais en quoi cet essai « L’Imposture » était-il prémonitoire ?

Un essai prémonitoire ? Pas tant que ça en effet. En 2017 il ne fallait pas être grand clerc pour simplement prolonger les courbes et voir vers quoi tendaient les politiques conduites par les gouvernements successifs après mai 1981et l’arrivée du socialiste Mauroy à Matignon. Depuis quatre décennies tout va de mal en pis dans le pays avec une nette accélération au cours des dernières présidences Sarkozy, Hollande et Macron. Mais à partir de 2017, les masques tombent définitivement… sauf pour ceux qui ne veulent rien voir !

Désormais nos dirigeants ne se cachent même plus pour brader ce qui reste de souveraineté, de patrimoine industriel et naturel – nos forêts surexploitées partent en Asie et nous reviennent sous forme de contreplaqué - ou de Services publics. Pensons aux hôpitaux laissés à l’abandon ! Ici M. Macron bat tous les records de cynisme et de désinvolture. La liquidation du parc nucléaire garant de notre indépendance énergétique en est un bel exemple. Après la fermeture de la centrale de Fessenheim – quelque deux mille emplois – nous découvrons que fin mars 2022 vingt-quatre réacteurs sur 56 sont à l’arrêt faute d’une maintenance adéquate, les autorités annoncent la réouverture d’une centrale à charbon… Bonjour l’économie décarbonnée !

De tels choix sont emblématiques de politiques pétries de contradictions ne s’embarrassent évidemment d’aucun souci de cohérence et d’efficacité réelle. Ne parlons pas de l’éolien, ressource intermittente nécessairement adossée à des usines thermiques fonctionnant au gaz. Une extraordinaire arnaque qui enrichit l’Allemagne, détruit notre environnement et notre faune aérienne et produit une énergie subventionnée et ruine silencieusement le consommateur. Bref les classes dirigeantes, droite-gauche confondues, nous mentent en cachant leurs objectifs puisqu’il s’agit de faire du pays un sous-ensemble dissout au sein d’une unité plus vaste, l’Union européenne, elle-même élément périphérique de l’Amérique monde, puissance globale à vocation hégémonique.

• Mais ces politiques ne sont-elles pas celle d’une majorité présidentielle issue d’une machinerie électorale bien rôdée et conçue pour fabriquer des majorités sur mesure ? Quid des oppositions ?

Dans la « Société du spectacle » qui est la nôtre au quotidien - sauf renversement des tendances - à l’arrivée que peut-on vraiment attendre des élections législatives du 19 juin 2022 ? Au soir du scrutin beaucoup ont cru voir une chance de réorientation de nos politiques et de nos options économiques, au demeurant largement conditionnées - ou prétendument influencées - par l’Opération spéciale russe en Ukraine… inflation, pénuries annoncées ; hausse inédite de l’énergie qui voici quatre ans jetaient déjà les Gilets Jaunes dans la rue ! Or les oppositions officielles - Insoumis du néo-conservateurs Mélenchon et Rassemblement lepéniste – semblent ne vouloir s’attaquer qu’aux effets de la gouvernance perverse de la secte libérale-progressiste arrivée aux Affaires par un véritable coup d’État politico-médiatique. Ces gens ne parlent que “pouvoir d’achat”. Ils se préoccupent bruyamment des “plus précaires” et l’on sait ce que désigne le plus souvent ce type de vocable, les plus précaires étant les habitants subventionnés au titre de la Solidarité des quartiers dits « populaires » vivier de cette délinquance qui pourrit la vie d’un grand nombre de Français… mais qu’ignorent superbement nos belles oppositions sorties des urnes.
Il ne s’agit évidemment pas en majorité d’indigènes primo-occupants, mais de ces squatteurs de l’État providence libéral-social-démocrate arrivés des quatre coins du monde soi-disant pour trouver ici une vie meilleure. Qu’ils trouvent parfois au détriment des premiers… mais toujours sans volonté affichée de jouer le jeu de l’intégration et encore moins de l’assimilation. On a vu ainsi une nouvelle « représentante du peuple » - Rachel Kéké pour ne pas la nommer – se vanter de ne savoir ni lire ni écrire la langue de son pays d’accueil ! Les bras vous en tombent ! Emplois, logements sont à présent soumis, en grande partie, surtout après les confinements imposés par la dictature sanitaire - aux règles de la discrimination positive. Tout un programme. Et que font les prétendues oppositions ? Elles jacassent mécaniquement, dans l’abstrait, à propos du “pouvoir d’achat”.

• Selon vous les oppositions ne vont jamais à la source du mal en ne dénonçant pas les causes premières de l’effondrement sociétal auquel nous assistons ?

Insistons. Aucun des sujets cruciaux qui engagent l’avenir de la Nation n’a été abordé par les grands opposants durant la campagne présidentielle et celle des législatives. Un sommet a été atteint à l’occasion du débat de l’entre-deux tours où M^me Le Pen a soigneusement évité tous les sujets qui fâchent, ceux justement qui font ou devraient faire débat. Notons que tout se passe, sauf à quelques détails mineurs près, comme s’il existait un consensus implicite entre toutes les parties à propos de la pandémie – dont il est maintenant assuré que le virus mutant à répétition est un artefact – et de son traitement, de la vaccination obligatoire, des passeports vaccinaux. La septième vague se profile devrait être l’occasion de museler un peu plus la Nation. À quelques rares exceptions près et inaudibles parce que noyées dans le brouhaha médiatique dominant. Pas plus que ne sont remis en cause la véridicité du caractère anthropique des désordres climatiques ou dénoncée la submersion migratoire qui accompagnent surdélinquance et le terrorisme… La liste n’étant pas close. L’engagement croissant de la Paris aux côtés de l’Otan dans le conflit ukrainien devrait faire l’objet d’une opposition frontale. Or il n’en est rien. Au contraire nous nous enfonçons à grands risques dans une absurde et criminelle cobelligérance à la remorque de Londres et de Washington.

Aujourd’hui la conduite erratique des Affaires publiques – erratiques mais pas irrationnelle au regard des intérêts défendus qui sont ceux des oligarchies mondialistes - laisse pantois ! Avec pour cause, entre autres, parce qu’il existe une “bourgeoisie” nantie trop nombriliste pour pouvoir voir où se trouve l’intérêt supérieur de la communauté nationale. Des classes dirigeantes trop autocentrées pour ignorer quels sont à terme les véritables enjeux et quelles sont les menaces réelles, immédiates qui s’accumulent au-dessus de nos têtes.

• Que conclure de ce tableau apocalyptique où s’entrecroisent impostures et trahison des élites ?

Eh bien, sauf rupture majeure, miracle ou coup de théâtre, nos sociétés – la France pour ce qui nous concerne - sont en train de sombrer dans les abîmes du chaos social, c’est-à-dire de couler à la verticale. L’image du Titanic fréquemment utilisée n’est pas gratuite. Elle correspond aux faits et aux situations que nous vivons à l’heure actuelle. La guerre d’Ukraine, la Septième vague covidesque claironnée par tous les trompettes médiatiques, l’inflation galopante, la crise économique et énergétique qui se profile, tout cela ne présage rien de bon… avec peut-être au bout du chemin des épisodes de guerre civile entre nouveaux et anciens Français, entre progressistes fanatiques et réalistes tenants de l’ordre naturel. L’épisode du stade de France – lors de la rencontre en finale de la Ligue des Champions, Espagne/Royaume-Uni - montre combien la prolifération de « mineurs isolés » - mais plus que trentenaires – commence à devenir franchement inquiétante. Si l’on ajoute les armes individuelles qui commencent à refluer du champ de bataille ukrainien, beaucoup d’ingrédients se trouvent réunis pour que le pays connaisse des heures sombres.

Concluons que les soi-disant grands opposants au libéralisme débridé de l’État macronien, sont en réalité partie prenante du « Système ». Leur complicité est évidente. M. Mélenchon au soir du premier tour des présidentielles appelait formellement à voter pour le sortant : « Pas une voix à l’extrême droite » ! François Fillon – cet homme sans honneur - n’avait pas fait mieux en 2017… Quant à M^me Le Pen, tout se résume à sa complaisante soumission aux figures imposées du débat entre les deux tours. Aucun de ces deux piliers du régime n’a jamais parlé vrai en énonçant les mesures radicales qui seules pourraient sortir le pays de la mortelle impasse où il se trouve : sortie d’urgence de l’Union européenne et du commandement intégré de l’Otan lequel nous place sous la sujétion directe du commandement américain ; autonomie diplomatique et redéfinition des règles de Sécurité collective en Europe avec en vue un pacte de non-agression à l’égard de la Fédération de Russie ; moratoire sur les réformes dites “sociétales”, celles notamment qui décomposent chaque jour davantage le tissu social, détruisent l’individu et la famille. Bref un vibrant appel en faveur du retour à un bon sens élémentaire.

Or que font nos damnés opposants ? Ils se plient sagement aux exigences et autres contorsions d’un jeu qui n’a de démocratique que le nom. Ils ne servent pas le Système, ils sont en réalité le Système lui-même. Un trompe l’œil républicain qui est une Imposture en marche et une Trahison permanente des intérêts vitaux du peuple français. Imposture et Trahison qui perdureront tant que le voile de l’illusion ne se sera pas déchiré. Or nous ne savons que trop que l’Histoire accouche dans la violence.

JM Vernochet 29 juin 2022