Après Bill Gates, George Soros découvre, lui aussi, le chemin de Gosselies
Le milliardaire américain investirait via le Soros Economic Development Fund.
D’après nos sources, le milliardaire américain George Soros serait à deux doigts d’investir dans la société wallonne de biotechnologie Univercells. Bill Gates fait déjà partie des actionnaires.
Les choses vont vite pour Univercells, la société wallonne de biotechnologie de Gosselies. Il y a deux mois, nous avons appris qu’elle avait reçu 50 millions d’euros, notamment d’Adjuvant Capital, un fonds lié à la galaxie Bill Gates (15 millions d’euros). Le milliardaire américain avait déjà trouvé à quatre reprises le chemin de Gosselies.
75 millionsd’euros
En septembre, Univercells avait déjà levé 50 millions d’euros. 25 millions d’euros supplémentaires devraient venir s’y ajouter.
Le gouvernement fédéral (via son bras financier, la SFPI) et le gouvernement wallon (via la SRIW) ont eux aussi mis de l’argent sur la table, à l’instar d’une série de particuliers dont Christian Dumolin (TrustCapital), Guido Vanherpe (CEO du groupe de boulangerie industrielle La Lorraine), l’éditeur de La Libre et de la DH/Les Sports François le Hodey, et Rodolphe de Spoelberch, actionnaire familial d’AB InBev. Avec 50 millions d’euros, cette levée de fonds est la deuxième plus importante du secteur belge de la biotech et de la medtech cette année.
Mais il avait déjà été annoncé à l’époque que ce ne serait « que » la première tranche d’une fusée à deux étages. Tout n’est pas encore signé, mais selon nos sources, la clôture de la deuxième partie de l’opération serait en vue. Toujours selon nos informations, entre 20 et 25 millions d’euros supplémentaires devraient s’y ajouter d’ici quelques semaines. Cet argent devrait venir de différents investisseurs belges et étrangers.
Parmi les nouveaux investisseurs, un nom retient l’attention : celui de George Soros. Âgé de 90 ans, le milliardaire américain, célèbre financier et philanthrope, investirait via le Soros Economic Development Fund. Ce fonds se concentre sur l’« impact investing », c’est-à-dire des investissements dans des entreprises dans le but non seulement d’obtenir un rendement financier mais aussi d’avoir un impact clair sur l’environnement et la société.
Chez Univercells, on s’est refusé à commenter ces informations.
Univercells a été créée en 2013 par Hugues Bultot (CEO) et l’ingénieur José Castillo (Chief Technology Officer). Elle est spécialisée dans les micro-usines, une technologie qui permet de fabriquer des vaccins à grande échelle dans des installations de production beaucoup plus réduites.
« Univercells fait aussi partie des entreprises impliquées dans le développement d’un vaccin contre le Covid-19. »
Univercells peut ainsi produire autant de vaccins que les grands acteurs du secteur comme GSK ou Sanofi, mais à un prix beaucoup plus bas. La promesse d’Univercells – Biologics for all – résume bien ce credo.
Dans l’entreprise de Gosselies, de nombreux projets de vaccins contre la poliomyélite, la rougeole, la rubéole et la rage sont en cours. Univercells fait aussi partie des entreprises impliquées dans le développement d’un vaccin contre le Covid-19. Elle a annoncé au printemps avoir conclu un accord de collaboration stratégique avec ses consœurs ReiThera (Italie) et Leukocare (Allemagne). Les partenaires souhaitent développer et produire ensemble un vaccin. Une collaboration est également en cours avec la firme gantoise Ziphius.
Si tout se passe comme prévu, Univercells pourrait démarrer la production à grande échelle durant le premier semestre de l’an prochain. De nouvelles lignes de production sont en construction. L’entreprise emploie environ 200 personnes et ce nombre devrait sensiblement augmenter au cours des prochains mois.
Univercells se concentre aussi sur la production de matériaux cruciaux dans le domaine de la thérapie génique, une discipline médicale encore relativement jeune. Avec sa filiale Univercells Technologies, elle mise sur la vente de bioréacteurs brevetés. Cette dernière division a reçu au début de cette année 50 millions d’euros d’investissement de la société d’investissement KKR.
Vers une entrée en bourse
Univercells envisage également de se faire coter en bourse. Parmi les actionnaires de l’entreprise, les avis sont unanimes. Cependant, le timing de cette éventuelle entrée en bourse est encore incertain et fait l’objet de discussions.
« Il y a deux écoles. C’est un peu les Européens contre les Américains. Ces derniers pensent qu’il n’est jamais trop tôt pour entrer en bourse et qu’il faut saisir cette opportunité dès que possible », a déclaré le CEO Hugues Bultot dans une interview le mois dernier. « L’âge de l’entreprise exige que nous offrions une porte de sortie aux investisseurs de la première heure. »
Dans un premier temps, Univercells envisage une cotation sur le Nasdaq, même si une double cotation incluant Euronext Bruxelles n’est pas exclue.