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Une facture de chauffage à 345 159 euros : l’empreinte énergétique de l’Élysée épinglée

dimanche 11 septembre 2022

Le magazine We Demain a publié une enquête sur le bilan énergétique du palais présidentiel. Et l’Élysée consomme beaucoup, notamment en termes de chauffage.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais ? La présidence de la République, qui a engagé la France dans la course à la neutralité carbone d’ici 2050, ne serait pas aussi exigeante en ce qui concerne sa propre consommation énergétique. Selon une enquête publiée vendredi par le magazine We Demain, l’Élysée aurait même des allures de « passoire thermique ».

Cette enquête, réalisée avec l’aide de la société ELAN, spécialisée dans l’immobilier et la transition écologique, et le bureau d’études Maya Construction durable, analyse les trois sites de la présidence de la République : le Palais de l’Élysée au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, où vivent Emmanuel Macron et Brigitte Macron, mais aussi l’hôtel de Marigny situé juste en face et le Palais de l’Alma, situé sur le quai Branly. Au total, 32 460 m2 parmi lesquels travaillent 800 personnes.

L’Élysée classé E selon l’étiquette DPE

Résultat, en 2020, les factures de chauffage s’élèvent à 345 159 euros et les factures d’électricité à 412 881 euros, ce qui correspond à 2 246 602 kWh et 278 463 litres de fioul. Autrement dit, selon l’étiquette DPE (diagnostic de performance énergétique), l’Élysée serait classé à la lettre E sur l’échelle qui va de A à G.

En ce qui concerne l’étiquette climat, chargée de mesurer la quantité de dioxyde de carbone émise, c’est encore pire : le palais émet 70kg/m2 et se voit décerner un F.

« Les notes ne sont pas très bonnes, assène François Siegel, directeur de la publication de We Demain, sur France Info. (…) On voit effectivement que sur leur échelle de dotations qui va de A à G tant sur le plan carbone que sur le plan efficacité énergétique, on est plutôt près de la fin plutôt que près du début. Manifestement, l’efficacité énergétique n’a pas été une priorité. »

Un chauffage au fioul

A la décharge du palais présidentielle, celui-ci est vieux. Mais depuis plusieurs années, des travaux de rénovation ont été entrepris, notamment pour freiner son côté très énergivore. Ce qui n’a pas empêché une augmentation globale de la consommation entre 2018 et 2020.

  • « Il y a un manque d’exemplarité qui est, quand même, surprenant. »
    Gérard Leclerc, auteur de l’enquête, au magazine Le Point

Selon l’enquête, les chiffres du chauffage correspondent plus ou moins aux normes des bâtiments classés du XVIIIe et XIXe siècle. Sauf que… les locataires de l’Élysée sont encore chauffés au fioul, ce combustible dérivé du pétrole utilisé dans 1 500 copropriétés parisiennes, soit moins de 5 % des logements mais responsables de 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Auteur de l’enquête, le journaliste Gérard Leclerc fait état de ce paradoxe dans les colonnes du Point : « Il faut bien évidemment prendre en compte que c’est un bâtiment du XVIIIe siècle, les solutions sont moins nombreuses. Des travaux sont désormais entrepris mais il y a un manque d’exemplarité qui est, quand même, surprenant ».
Le Progrès

L’Élysée, passoire thermique ?

“Le cordonnier est le plus mal chaussé”, dit le proverbe. “Faites ce que je dis, pas ce que je fais”, raille la vox populi. Et si la consommation énergétique de la présidence de la République illustrait de façon, ô combien symbolique, le décalage entre la parole politique et la réalité ? Enquête dans les thermo-comptes de l’Élysée.

En 2017, le candidat Macron ­promettait de supprimer les passoires thermiques. Notamment en rénovant des bâtiments publics. Le président Macron habite et travaille aujourd’hui dans le plus prestigieux d’entre eux : le palais de l’Élysée. Est-il exemplaire en matière ­énergétique ?

Gaz, fioul, électricité… Après avoir enquêté, WE DEMAIN révèle les dépenses énergétiques et l’empreinte carbone des bureaux de la présidence de la République ; en dresse le diagnostic et le bilan avec l’aide de la Société ELAN et du bureau d’études Maya Construction durable. Et ce n’est pas glorieux, malgré des tentatives récentes pour en verdir le fonctionnement.

Précisément, nous analysons les dépenses énergétiques des trois sites de la présidence de la ­République. L’hôtel d’Évreux, communément appelé “palais de l’Élysée”, du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, auquel il faut ajouter l’hôtel de Marigny situé juste en face, les bureaux des 2, 4, et 14, rue de l’Élysée. Et enfin, le palais de l’Alma (situé au 11, quai Branly, dans le 7e arrondis­sement), qui abrite lui aussi des services de la présidence.

Au total, en 2020, pour 800 personnes travaillant dans 32 460 m2, des factures de chauffage s’élèvent à 345 159 euros, et à 412 881 euros pour l’électricité, ce qui correspond à 2 246 602 kWh et 278 463 litres de fioul…

Gérard Leclerc

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