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Guerre en Ukraine : ça sent le gaz !

vendredi 25 février 2022

Tous les observateurs s’attendaient à voir une riposte armée contre l’invasion russe en Ukraine, mais au final il n’en est rien, la Russie recevra uniquement des sanctions économiques.

Pour les protagonistes de la riposte, les flux d’énergie fossile sont bien plus importants pour le « marché ».
Alors que le monde se tourne vers un monde décarboné, le pétrole et le gaz restent un enjeu majeur pour les nations du monde et font reculer les diplomaties et même l’armée de l’OTAN, qui n’a eu de cesse d’encercler la Russie sans respecter le droit international en positionnant des missiles nucléaires sur des territoires européens.

Déclaration du Secrétaire général, Jens Stoltenberg :

« Les pays de l’OTAN condamnent avec la plus grande fermeté l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». « Nous appelons la Russie à mettre immédiatement un terme à son action militaire, à retirer ses forces de l’Ukraine et à choisir la voie de la diplomatie. » « Nous soutenons pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi que son droit à la légitime défense ».

Après l’annonce du secrétaire général de l’OTAN, Joe Biden annonce des sanctions contre la Russie, mais n’enverra pas ses troupes se battre en Ukraine.
Les Etats Unis ont peur de la coupure de gaz de la Russie
« Nos sanctions ne sont pas conçues pour perturber le flux actuel d’énergie de la Russie vers le monde. ».
Laconiquement le président Zelensky a déclaré que l’Ukraine est « laissée seule » pour combattre la Russie.

La guerre en Ukraine est un échec de la diplomatie allemande et française.

« La guerre a un coût »
C’est par ces quelques mots que le ministre de l’économie allemande Robert Habeck a résumé l’enjeu du conflit ukrainien.
Même Macron après sa rencontre avec Poutine ne pouvait pas cacher la responsabilité du couple franco-allemand dans le non respect du processus de paix de Minsk.
Poutine estime que « les réponses des Etats-Unis et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord n’ont pas tenu compte des préoccupations fondamentales de la Russie ».
En janvier 2022, selon l’Elysée « le président Poutine n’a exprimé aucune intention offensive ». « Il a dit très clairement qu’il ne cherchait pas la confrontation »
Les pourparlers devaient rassembler la Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et la France pour mettre en œuvre des accords de paix de Minsk de 2015.

Si la diplomatie européenne a voulu éviter une effusion de sang , elle n’a pas voulu faire respecter le droit, en ne donnant pas la priorité aux accords de Minsk.
Si l’on peine à faire respecter le droit, comment peut-on imposer des sanctions à la Russie ?

L’Europe qui se veut être un acteur majeur sur la scène internationale est toujours sous l’emprise des Etats Unis. Macron ne peut pas agir sans l’aval de L’OTAN ni de Washington. L’Europe ne dispose pas de moyen militaire pour pouvoir négocier un conflit comme celui de l’Ukraine.
Un communiqué de Moscou indique clairement qui sont les acteurs de ce conflit :
« la partie russe étudiera attentivement les réponses écrites reçues, le 26 janvier, des Etats-Unis et de l’OTAN, après quoi elle décidera de ses actions futures ».

Négociations américaines sans passer par la case Europe

En octobre 2021, la sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland, s’est rendue en Russie pour maintenir un dialogue sur les questions diplomatiques.
Cette visite ne s’est pas faite sans difficulté, puisque elle a monopolisé les deux diplomaties pendant plusieurs jours pour se mettre d’accord de la visite de Victoria Nuland qui était interdite en territoire Russe.
Elle a rencontré l’assistant de Poutine Iouri Ouchakov et le chef adjoint de l’administration présidentielle Dmitri Kozak.
A ce jour, nous ne savons rien de ces négociations.

Pour rappel en 2014 :
Victoria Nuland secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Europe
« Que l’Union européenne aille se faire foutre » s’est exclamée Victoria Nuland, secrétaire d’État américaine adjointe pour l’Europe, dans une conversation téléphonique au sujet de l’Ukraine enregistrée à son insu et diffusée sur YouTube.

Rencontre Biden-Poutine en juin 2021.

La rencontre s’est déroulée avec comme sujets principaux : l’Ukraine, la Biélorussie, la désinformation, les attaques informatiques, et l’opposant russe Alexeï Navalny.
Poutine et Biden se sont entendus pour un retour de leurs ambassadeurs à Moscou et Washington pour mars et avril. Ils ont convenu d’entamer des négociations sur le nucléaire pour remplacer le traité New Start, traité qui se termine en 2026 et qui évoque la limitation des armes nucléaires. Poutine a tenu à rassurer les Etats-Unis sur la militarisation russe dans l’Arctique.

Pourquoi les négociations ont été rompues ?

Eh bien comme toujours, le gaz Russe est l’enjeu majeur, le gazoduc Nord Stream 2 sème la pagaille dans le monde.
Le débat européen envers la dépendance au gaz russe et l’obéissance à la politique américaine est au cœur du problème.
Nord Stream 2, est un gazoduc sous-marin de 1 200 kilomètres reliant la Russie à l’Allemagne.
Le projet, selon les diplomates européens et américains, renforce la maîtrise de Moscou sur les livraisons de gaz, et contraint la politique énergétique de l’Union européenne tout en « coupant l’Ukraine du reste de l’Europe ».
L’Allemagne avait fixé des conditions pour valider le projet du gazoduc, il fallait faire passer une partie de la production de gaz pour l’Europe par l’Ukraine.

Richard Grenell, l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, était opposé au projet de Nord Stream 2 :
« Nous insistons sur le fait que les entreprises engagées dans le pipeline d’exportation d’énergie provenant de Russie encourent un risque de sanction significatif ».
Washington s’oppose au projet et menace de sanctions toutes les entreprises qui contreviennent aux vues des États-Unis, principalement Uniper et Wintershall.

Nord Stream 2 est le résultat d’un partenariat avec cinq entreprises européennes dont une française : OMV, Engie, Wintershall Dea, Uniper et Shell.
Située en Suisse et et propriété de Gazprom, la société Nord Stream 2 AG a coûté plus de 9 milliards d’euros.

L’abandon du projet voulu par Biden et Macron a forcé l’Allemagne à changer de chancelier, et à stopper ce projet qui permettait à la Russie de dominer l’Europe.

L’abandon des accords de Minsk et la chute du projet Nord Stream 2 sont les deux raisons de l’invasion de l’Ukraine.
Il n’y a jamais eu de volonté de paix de la part de Washington qui refuse de voir son leadership passer dans le camp Russe et Chinois.
Il serait temps pour macron de prendre des décisions autres que celles qui lui sont imposées par le lobby américain. Sous son mandat il a été humilié par l’affaire des sous marins australiens, des rafales indonésiens, et maintenant dans les négociations avec les Russes.
Il est grand temps de retrouver la raison et d’abandonner la folie belliciste et de respecter le droit international.

FR Geopolintel février 2022

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